Jeudi 28 Mars 2024
Richard Milian
Vendredi, 05 Décembre 2014

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La grande famille d’Adour Aficion…

Dans sa propriété des Escourros, à Cauna, petit village des Landes situé à proximité de Saint-Sever, Richard Milian règne en maître. Et surtout en Maestro !

Après une carrière de matador tout à fait honorable, c’est là où les mercredis et samedis, il transmet le témoin aux générations montantes dans la cadre de son école « Adour Aficion ». Venant des quatre coins du Sud-Ouest, Bordeaux, Bayonne, Dax, Pau… ils sont actuellement quatorze à fréquenter cette école pas comme les autres. Des plus jeunes aux plus âgés, des débutants aux confirmés, tous viennent acquérir les rudiments du toreo et se perfectionner, les plus avancés s’étant d’ailleurs déjà produits en public.

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Il n’est pas bien difficile de trouver des qualificatifs pour le maître des lieux, et vous le connaissez peut-être aussi bien que moi, mais par sa passion, son charisme, son dynamisme, son entrega et la force de ses convictions, il fait avancer tout son petit monde avec à la fois rigueur et entrain, toujours dans le respect, une subtile alchimie qui semble bien convenir à la troupe. Car comme il le dit souvent, Richard n’est pas là pour faire de la garderie, mais bel et bien pour tendre vers l’aboutissement d’un projet à la fois commun et individuel qui doit se concrétiser par la réussite de chacun.

Fin novembre, j’ai eu l’occasion de vivre à ses côtés une journée d’entraînement suivie par une douzaine d’élèves, seuls manquant à l’appel Yon, malade, et Louis Husson, le plus avancé, puisqu’il a atteint à présent le stade de la novillada piquée, en déplacement à Madrid. J’espère d’ailleurs avoir l’occasion d’évoquer avec lui dans le courant de la temporada son ascension sur la dernière marche avant la consécration…

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Une fois le groupe réuni, direction la placita de tienta pour des activités variées, chacun s’activant au sein de petits groupes pour le toreo de salon et les suertes travaillées avec le carretón… jusqu’à la tombée de la nuit.

Outre les conseils du prof, j’ai noté une forte implication et un réel sens des responsabilités et de l’entraide des élèves, les plus avancés conseillant et aidant les débutants, dans une ambiance amicale qui n’empêche pas le sérieux. Et pendant qu’ils exécutaient leurs exercices, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec chacun d’entre eux. Mais à tout seigneur tout honneur, priorité à Richard Milian qui m’a longuement confié ses impressions sur son école et son rôle au sein d’Adour Aficion. Et Dieu sait s’il est bavard, le bougre…

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« Quand je vivais à Béziers, j’allais m’entrainer aux arènes, il y avait des jeunes, dont Sébastien Castella, et je prenais déjà plaisir à communiquer mon expérience aux gamins attirés par le toreo. Ce côté pédagogue me plaisait, ça m’a toujours travaillé dans mon subconscient… et ça a fini par déboucher sur cette structure d’Adour Aficion. Au début, deux ans après avoir arrêté le toreo actif, ce n’était pas encore une école. Je faisais venir ici un gamin appelé Landeño qui s’entrainait chez moi. Les arènes n’étaient pas finies et on allait sur le gazon, devant la maison et petit à petit, j’ai construit l’arène alors que j’avais fini ma carrière, ce qui signifiait bien que je voulais en faire quelque chose. Je ne savais pas vraiment quoi, mais il fallait que j’aie une placita chez moi !

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A présent, l’école existe depuis une dizaine d’années, au début mon intention était sans fausse modestie d’entrainer de futurs professionnels. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et maintenant, je fais toujours la même chose, mais de façon différente. En fait, tu penses être tombé sur les bons numéros, mais le risque, c’est de rester en plan très vite. Donc, à force d’avoir des sollicitations, je me suis senti dans l’obligation de changer d’optique et d’ouvrir mon école à un public plus large, avec des gamins que je vais faire progresser en vue d’une éventuelle carrière professionnelle, et dans le pire des cas, pour en faire de bons aficionados et pourquoi pas de futurs directeurs d’arènes…

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Je n’ai pas vraiment d’aide, sinon deux ou trois privés et les parents. Au niveau des institutions, on a fait des dossiers avec des personnes compétentes, mais pour je ne sais quelles raisons, ça n’a jamais abouti. Mais quelque part, on est libre… Au début, je payais le matériel, mais je n’en avais que deux, alors que maintenant, avec quatorze, ça ne serait plus possible. J’ai la chance d’avoir des parents, sans exception hors normes. Ils s’entraident pour le matériel, et comme les élèves sont à des âges où ils grandissent, ça permet aux uns de récupérer le matériel des autres à moindre frais. Il y a une bonne cohésion entre eux, ce qui me facilite la tâche. Il y a forcément des affinités plus marquées, mais ce qui est important, c’est qu’il n’y a pas de rejet. C’est une ambiance basée sur le respect et l’entraide, ils s’organisent bien, notamment pour les déplacements, et comme je le dis souvent, c’est vraiment une grande famille. Ils me sont reconnaissants du travail que j’accomplis, et moi, je leur suis redevable. C’est pourquoi il est très important de tirer dans la même direction, en parfaite osmose. Et si un jour il y a un problème, par maladresse, ce qui m’est arrivé une fois avec un des parents, ça été rapidement réglé entre nous. Il y a toujours chez moi ce souci de bien leur expliquer les choses, pour que tout soit très clair entre nous et qu’il n’y ait pas d’équivoque…

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Il n’y a pas vraiment de sélection pour y entrer, disons que j’ai parfois esquivé le problème quand je ne sentais pas suffisamment de motivation au départ. Le seul refus, c’est quand une maman est venue avec son fils, avec un profil particulier dans sa façon de parler, et quand je m’entretenais avec sa mère, il mâchouillait son chewing-gum en me donnant l’impression de n’en avoir rien à faire, regardant surtout si ses copains arrivaient… A partir  de ce moment, ça ne peut pas être possible, je veux des garçons qui s’impliquent, sérieux, car chez moi, ce n’est pas le centre aéré ! C’est pourquoi au premier contact, je fais bien comprendre aux parents qu’il s’agit d’une discipline sérieuse, exigeante, où il faut que leurs enfants aient une bonne attitude, un comportement sain, cordial. Il ne faut pas qu’ils se méprennent, je ne suis pas là pour perdre mon temps, on ne vient pas ici pour s’amuser avec la baballe !!!

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Je n’ai pas de chouchou, ils sont tous logés à la même enseigne, et si quelques-uns d’entre eux  sont plus éveillés, avancés, ils doivent s’occuper des autres, jusqu’à les suivre lorsqu’ils se produisent en public. Il m’est en effet arrivé d’avoir trois courses en même temps et je ne peux pas être partout. Dans ce cas, les aînés prennent en charge les plus jeunes, ils en ont la responsabilité, y compris envers les organisateurs. Bien sûr, ce sont de petits veaux, mais pour les plus petits, c’est comme si c’était des Miura ! C’est pourquoi il faut les protéger, les entourer, et c’est le rôle des plus grands.

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Au sujet de la formation, la diversité des âges et des niveaux pose effectivement problème. D’ailleurs, au début, quand j’avais moins d’élèves, je n’intervenais que le mercredi, mais maintenant, les entrainements sont les mercredis et les samedis et l’idéal, ce serait de les scinder en deux groupes, les petits avec quelques moyens et les autres moyens avec les grands. Mais le souci, c’est aussi qu’il y en a qui viennent de très loin, leurs parents s’arrangent pour grouper les trajets, pour les conduire à tour de rôle, et je n’ai pas forcément la chance que ces élèves soient de même niveau.

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L’idéal, ce serait de faire trois classes, mais concrètement, la solution pour moi est donc de les prendre tous en faisant des groupes et là où c’est intéressant, c’est effectivement d’adapter le discours en fonction du niveau de compréhension et d’assimilation qui soit profitable à tous, selon leur niveau. Et quand les élèves prennent d’autres en charge, ils trouvent encore mieux les mots pour leur faire comprendre certaines choses, d’où l’importance du travail en équipe. Tous l’acceptent et c’est un peu comme une boucle, ceux qui reçoivent les informations seront par conséquent capables un jour de les transmettre à d’autres…

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C’est vrai que mes rapports avec le groupe passent beaucoup par l’affectif. D’ailleurs, il y a quelques années en arrière, je disais souvent quand j’étais à la maison : « Je suis fier de mes petits »… et sans le vouloir, je faisais du mal à mes gosses. Je les ai psychologiquement dérangés, ça partait d’un bon sentiment, mais j’étais maladroit. Quand je m’en suis aperçu, j’ai essayé de me rattraper au mieux car c’était une forme de jalousie, de mal-être. En fait, c’était tout simplement parce que je me sentais responsable de leur façon de faire et de leurs résultats, dans leur sensibilité et leur évolution…

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Mes entrainements sont basés à la fois sur leurs points forts et sur leurs lacunes. Quand c’est bien, je les félicite, mais il ne faut pas leur mentir et quand c’est moins bien, on travaille ces points particuliers pour les amener à progresser en rectifiant le tir. Ils ont tous quelque chose de positif, de plus ou moins développé, et ensuite, j’essaie de gommer, de corriger, à force de répétitions, ce qu’ils assimilent moins bien, jusqu’à ce qu’ils trouvent et exécutent le bon geste, ce qui représente des heures d’entrainement. Ce sont des éléments basiques, par exemple la façon de tenir le capote, le vuelo, le sitio, car ils sont souvent pris par le mouvement sans tenir trop compte de l’importance des terrains… C’est très important, mais au début, ils ne savent même pas que ça existe ! Après, ça devient machinal,  tu sais où il faut te placer. C’est un peu comme quand tu conduis une voiture, au début, tu fais attention à tous tes gestes et ensuite, avec l’expérience, tu les fais instinctivement, ça devient naturel. Et c’est pareil dans le toreo. Mais pour y parvenir, c’est beaucoup d’implication et d’heures de travail.

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Après, c’est toujours pareil, il y a des besogneux chez qui l’assimilation sera plus lente, et ceux qui ont plus de facilités pour acquérir les bons mouvements. Par exemple, quand Mathieu et Thomas étaient avec moi, Mathieu faisait tout facilement et Thomas était plus besogneux, mais je n’ai jamais eu un élève aussi sérieux et discipliné que lui. Il a beaucoup bossé et finalement, il avait plus de fond !

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Je ne fais pas de cours didactique, un peu comme un entraineur avec le tableau noir. Je préfère les explications sur le terrain, c’est la même chose, mais je le fais en réel, en situation. Parfois, je prends une épée ou une ayuda et je trace un dessin sur le sable pour mieux me faire comprendre. Je leur dis aussi qu’être torero, c’est également savoir d’où l’on vient et où l’on va, c’est toute une histoire, et avec les moyens de communication actuels, c’est à eux de se documenter, de s’intéresser à l’histoire du toreo. Ils devraient avoir la volonté de le faire, c’est leur problème, c’est un peu comme un élève qui rentre chez lui et qui au lieu de réviser ses cours, passe des heures sur des jeux vidéo ! Personne ne pourra le faire à leur place. Par exemple, quand Manzanares père est décédé, je ne suis pas sûr que beaucoup le connaissaient, alors qu’il a été notre maître sur le plan artistique ! Tout ça parce qu’ils n’ont pas la mémoire du passé, ce sont des générations qui vivent leur passion au présent, ils sont plus dans l’actualité, dans l’immédiat. Par exemple, pour ma première capéa, le 5 août 1974 à St-Cyprien, j’ai encore les affiches…

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Eux, s’ils vont toréer dans un village, ils ne demandent même pas l’affiche et c’est pareil avec les trophées. Moi, je collectionnais tout, je m’intéressais à tous les aspects de la tauromachie, à l’histoire des toreros, mais aussi des toros, car c’est très important de connaitre le toro, d’où il vient, où il vit, ses origines, ses particularités selon son encaste… Ils sont toreros quand ils sont ici, mais à de rares exceptions près, ils ne vivent pas toro. Ce n’est pas les dénigrer, c’est leur état et c’est un peu l’époque qui veut ça.

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Cela dit, ça n’empêche pas la passion, ils la portent en eux. Par exemple, quand il était tout petit, Dorian a pris un jour un torchon dans la cuisine, il est parti puis revenu un peu plus tard la mine triste. Et quand sa mère lui a demandé pourquoi ça n’allait pas, il lui a répondu : « hier, j’étais à Séville avec Ponce et Morante, j’ai coupé trois oreilles, mais aujourd’hui ce sont eux qui ont coupé les oreilles et moi je n’ai fait qu’une vuelta et division d’opinion » !!! Sa mère lui expliquait qu’il fallait relativiser, que ce n’était que dans son imaginaire, mais il lui répondait que bientôt il y aurait la feria de Jaén et que là, il allait se préparer à fond !!! Dans ce cas, forcément, pour être impliqué, il était impliqué ! Cela dit, ses parents possédant une maison vers Béziers, il allait voir les Miura chaque année pour la feria et il aime beaucoup Padilla. Donc, son cartel c’était les Miura avec Padilla… Un jour, je lui ai demandé si plus tard, quand il serait matador, il aimerait toujours les Miura, il m’a répondu en se grattant la tête : « Euh… je crois qu’on va changer de cartel » !!!

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Je n’ai pas honte de dire que cette aficion, je ne l’avais pas non plus. J’ai eu la chance d’avoir un père qui était impliqué dans ce milieu et moi, par réaction par rapport à lui, j’ai voulu lui prouver qui j’étais. C’était une sorte de défi, de challenge, comme un rapport de forces… C’est pourquoi je me suis battu pour progresser, je voulais l’épater et il a réussi à me prendre au piège avec cette situation, mais ça n’émanait pas au départ d’une passion. D’ailleurs, j’ai commencé à quatorze ans, mais après, c’est allé très vite…

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J’ai la très grande chance d’habiter dans une région où sont organisées de nombreuses novilladas, mais aussi becerradas et capeas. Je n’ai pas le monopole, mais ça facilite les contacts et la possibilité de faire toréer mes jeunes qui le méritent et on a aussi quelques échanges avec d’autres écoles pour les sans picadors que je pratique lorsque les choses sont clairement établies et que je sais que mes jeunes pourront toréer dans de bonnes conditions. A vrai dire, ça se pratique même en première division, c'est bien pour ça que je ne vois pas pourquoi je m'en priverais !!!

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Mon rôle, ce n’est pas de faire du protectionnisme, mais c’est un peu comme des jeunes qui quittent la maison, ce qui arrive un jour ou l’autre, et ce n’est pas pour autant que les liens affectifs sont coupés. Par exemple, Simon Casas m’avait demandé de suivre Thomas alors qu’il était matador de toros parce que comme tout père de famille, Simon savait que dans la transition entre deux étapes, les repaires doivent encore subsister. C’est un peu comme quand un jeune couple s’installe, les parents sont en général toujours là pour les aider, ce qui veut dire, pour revenir à mon école, qu’on est toujours élève et on est toujours enfant, ce qui implique aussi qu’avec mon petit pouvoir, je dois essayer d’entretenir les contacts et de toujours leur donner l’illusion, en les aidant à continuer leur évolution.

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Ce n’est plus tout à fait l’école, mais c’est ce que je fais, par exemple pour Louis. On en a discuté, j’ai essayé d’avoir des contacts pour mettre le bébé dans les bras qu’il faut, mais il a encore à prouver et ce n’est pas évident, encore qu’être Français aujourd’hui, c’est presque un avantage, dans la mesure où tu as quand même une région qui sur le plan humain est avec toi. Louis continue à venir ici, mais il va essayer de voir d’autres choses, d’autres personnes, d’avoir d’autres contacts. Je lui demande simplement de me tenir au courant, je serai toujours là pour lui donner des conseils s’il en a besoin, et si ça ne va pas, qu’il sache qu’il y aura toujours un endroit pour se reposer, se ressourcer et chercher éventuellement d’autres ouvertures…

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Pour la temporada 2015, je vais faire sortir en non piquée ceux qui sont le plus avancés,  avec toutefois un problème pour Dorian, qui a le niveau… mais qui n’a que treize ans ! Il sera donc obligé de poursuivre dans les becerradas. Sinon, il y a Baptiste Cissé qui a agréablement surpris avec les quatre ou cinq novilladas qu’il a toréées l’an dernier, un garçon qui a beaucoup d’atouts dans le sérieux et le charisme, tout comme Clément, qui va démarrer à la mi-saison, et Yanis « El Adoureño » qui a lui aussi pas mal de qualités, mais qui éprouve encore quelques difficultés avec l’épée, ce qui lui a coûté des oreilles. C’est avant tout une question de mental !

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Après, les plus jeunes iront en capeas et becerradas selon leur niveau, et on a aussi nos petites mascottes, comme celui qui a huit ans et à qui j’ai fait faire déjà quelques passes. Ils sont habillés, et à la fin, ils font le spectacle avec un toro imaginaire et ce sont eux qui récoltent souvent la plus grosse ovation ! C’est pour eux une bonne imprégnation car ce qui est important, c’est de bien faire les choses de salon pour ensuite les appliquer devant le toro… »

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LA GRANDE FAMILLE

Faites plus ample connaissance avec les membres de la « famille »… A chacun d’entre eux, j’ai posé la même et unique question : « Qu’est-ce qui t’a poussé à venir rejoindre l’école Adour Aficion ? »…

Yanis Djeniba, « El Adoureño », 17 ans, Nogaro.

« J’ai aimé la tauromachie depuis mon plus jeune âge et c’est la septième année que je suis chez Richard Milian, ayant déjà effectué des non piquées depuis deux ans. Un jour, j’ai vu à la télé un reportage sur l’école taurine d’Arles qui en montrait le fonctionnement. J’ai tout de suite accroché, c’était ce que je voulais faire, et il y avait alors l’école taurine d’Hagetmau et celle d’Adour Aficion. Je me suis inscrit à celle d’Hagetmau car le maestro ne s’occupait alors que de Mathieu et Thomas, et il ne voulait personne d’autre. Je suis resté un an dans cette école, mais ça ne me convenait pas trop. Je me suis ensuite entrainé chez moi puis j’ai connu quelqu’un qui lui a parlé de moi, je suis venu le voir un mercredi avec aussi Louis Husson, il nous a expliqué comment ça se passait et depuis ce jour-là, j’ai pu intégrer l’école. Si tout se passe bien, j’aimerais passer en piquée cette année… »

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Dorian Canton, 13, Pau

« Je suis venu ici un peu par hasard. Mon père et mon oncle m’ont emmené voir une novillada sans picadors à Riscle, ils pensaient qu’on ne resterait peut-être pas jusqu’à la fin, mais en définitive, ça m’a plu et on est resté jusqu’au bout ! Puis, j’ai vu des corridas à Béziers parce qu’on a un appartement là-bas, en particulier les miuradas, Padilla m’a beaucoup plu et ça a été pour moi le déclic ! Après, j’ai cherché sur Internet des adresses d’écoles taurines et j’ai trouvé celle de Richard Milian qui était la plus proche de chez moi. J’avais lu des articles sur lui, j’avais vraiment envie de le connaitre et d’aller à son école, et à présent, ça fait quatre ans que j’y suis ! Mon problème, c’est mon âge qui me freine pour entrer dans le circuit des non piquées, mais je vais continuer à me préparer dans les becerradas en attendant mon tour. Ici, l’ambiance me plait beaucoup, on est un peu comme des frères, il n’y a pas de jalousie, tout le monde se respecte et je m’y sens très bien… »

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Baptiste Cissé, 20 ans, Tyrosse

« Depuis l’âge de quatre ans, je demandais à mes parents d’être torero, mais ils ne voulaient jamais. Ils étaient aficionados, je voyageais énormément avec eux et depuis tout petit, ils m’emmenaient dans les ferias, y compris en Espagne. Puis quand j’ai eu seize ans, je me suis inscrit en course landaise, j’étais enfin au contact du bétail, mais franchement, je pensais encore au toreo. D’ailleurs, je ne pensais qu’à une chose, affronter un jour un toro en course landaise ! Ensuite, quand j’ai eu dix-huit ans, je suis parti avec ma voiture et en secret, je suis allé voir le maestro que j’avais déjà eu l’occasion de connaitre lors de remises de trophées, et j’ai alors commencé à son école. Ça a été un peu compliqué avec mes parents, mais bon, le cap est passé, et maintenant, mon père me propose même de m’emmener… Je suis très content d’être à cette école, on s’entend tous très bien. Je vais poursuivre en non piquée, rien n’est encore décidé, mais j’espère bien en faire quelques-unes, au moins dans le Sud-Ouest… »

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Jules Saint-Cricq, 13 ans, Saint-Sever.

« J’ai eu l’occasion d’aller voir des courses à Mont-de-Marsan, ça me plaisait beaucoup et j’ai demandé à mes parents de m’inscrire à l’école où je suis depuis bientôt cinq ans. L’ambiance me plait et j’ai progressé, je vais donc continuer à m’entrainer régulièrement avec le maestro… »

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Tristan Barroso, 10 ans, Mont-de-Marsan

« En fait, je suis né à Madrid et quand j’étais tout petit, mes parents m’emmenaient déjà voir des corridas à Las Ventas ! Ça me plaisait tellement que j’ai voulu être torero, mais ma maman me disait que j’étais trop jeune. Ensuite, quand on est venu ici, j’ai été inscrit à l’école de Richard Miian où je débute, mais je suis très content d’être là ! »

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Florian Carsoulle, 16 ans, Bordeaux

« Depuis tout petit, mon grand-père maternel m’emmenait aux corridas, ça me plaisait et j’ai rapidement voulu entrer dans une école taurine. J’ai débuté avec celle d’Hagetmau puis ma professeur d’Espagnol m’a fait connaitre Richard Milian et j’ai donc rejoint son école où je suis depuis cinq mois. C’est un pur bonheur de travailler avec le maestro, j’espère m’améliorer, mais en définitive, il n’y a que lui pour juger ! »

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Thomas Becoye, 30 ans, Marciac

« Ça ne fait qu’un mois que je suis là et je vois des plus petits qui ont un meilleur niveau… Ce qui m’a poussé à venir ici, c’est d’abord l’envie de progresser dans ma passion et aussi de changer de discipline. Après une pratique sportive, je voulais découvrir un autre milieu et dès que je suis venu chez lui, j’ai totalement adhéré au discours de Richard Milian. Pour le moment, j’observe beaucoup, mais ça va venir, j’espère progresser et pourquoi pas, faire ensuite quelques becerradas. De toute façon, je pense qu’il sera franc avec moi en ce qui concerne mon niveau… »

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Jean Pichonnier, 9 ans, Bougue

« Mes parents m’ont emmené voir une novillada à Mont-de-Marsan où j’ai pu voir mon idole, César Valencia ! Il m’a fait rêver et j’ai voulu entrer dans une école taurine. Mes parents se sont alors adressés à Richard Milian et depuis je suis là. L’ambiance me plait beaucoup, je suis très intéressé, j’ai déjà toréé un peu avec bétail, j’ai pris une boite avec ma deuxième vache, mais ça ne m’a pas découragé ! Je suis aussi passionné par le rugby et je joue dans l’équipe de Villeneuve… avec l’espoir d’intégrer un jour le Stade Montois !!! »

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Hugo Boudé, 13 ans, Capbreton

« La tauromachie a toujours été ma passion. Mon grand frère m’emmenait voir les toros aux arènes de Dax, puis mon beau-frère m’a emmené voir une corrida et j’ai toujours eu envie de faire torero. J’en ai parlé avec Louis Husson qui m’a dirigé vers Richard et j’ai fait mon premier entrainement la semaine dernière. Ici, j’ai tout de suite été séduit par l’ambiance… »

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Alexis Persillon, 15 ans, St-Pierre-du-Mont

« Depuis tout petit, mon père et mon grand-père m’emmenaient voir des corridas à la Feria de la Madeleine, mais aussi à Bayonne, et ça m’a donné envie d’apprendre. Je suis d’abord passé par l’école taurine d’Hagetmau, puis elle a fermé et je n’avais  pas encore l’âge de venir ici. J’ai attendu et l’’an dernier, au mois de septembre, je suis allé le voir et il a accepté que je puisse venir. Je pense avoir progressé ici et j’espère un jour faire aussi bien que mon modèle, Juan José Padilla !!! »

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Jean Laroquette, 11 ans, Bescat (Pau)

« Je suis heureux que le maestro donne la possibilité à des jeunes de toréer, j’en avais envie depuis tout petit. J’ai une famille très aficionada et depuis que j’ai marché, mes parents m’emmenaient dans toutes les ferias de la région. Je suis ici depuis trois ans et ça se passe très bien, l’ambiance est très bonne et j’espère encore progresser. Mon modèle, c’est Iván Fandiño… »

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Clément Hargous, 15 ans, Bordeaux

« Depuis très jeune, mon père a coupé une nappe de la cuisine, et c’est parti de là ! Je tiens mon aficion de lui, chaque année, on va en Espagne voir des élevages de toros et pour les corridas, mon torero préféré est Alejandro Talavante... Ensuite, je suis allé voir Richard quand j’avais une dizaine d’années, il m’a trouvé trop jeune, il m’a conseillé de travailler d’abord à l’école, puis je suis revenu quand j’avais quatorze ans et il m’a enfin accepté. De la nappe, j’étais enfin passé à la muleta ! Ça se passe très bien, j’ai progressé et je suis très heureux d’être enfin ici, dans une ambiance qui me plait beaucoup ! »

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Yon Lamothe, 14 ans, Tartas

(par téléphone, absent lors de ma visite)

"Je suis issu d'une famille d'aficionados, d'ailleurs mon grand-père est apoderado (NDLR : Alain Lartigue) et très jeune, j'ai assisté à des corridas. Mon frère s'était inscrit à l'école taurine d'Hagetmau et depuis l'an dernier, je fréquente celle de Richard Milian où j'apprécie beaucoup la bonne ambiance qui y règne, très familiale, mais stricte aussi dans les entrainements, comme cette activité l'exige."

Louis Husson, 18 ans, Dax

Un cas à part, puisque Louis est désormais novillero en piquée, mais comme évoqué plus haut, actuellement en déplacement à Madrid, il fera l'objet d'une présentation particulière en cours de temporada, en lui souhaitant que les occasions de se produire en public seront nombreuses...

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Si vous êtes du Sud-Ouest, et même d’un peu plus loin, il y a de fortes chances que vous les voyiez évoluer lors d’une feria...

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N’hésitez pas à les encourager, comme je ne manquerai pas de le faire, et pour l’heure, je ne peux que leur conseiller de bien écouter leur prof… en leur disant SUERTE !!! Pour leur Maestro aussi, bien entendu…