Donnée devant des gradins remplis aux trois quarts et par beau temps, la corrida de Montalvo a généré des émotions diverses et s’est révélée entretenue. Par leur impeccable présentation et la diversité de leur jeu, les toros ont maintenu l’intérêt tout au long de la course. Le sixième, « Quitapan », 590 kilos, a été honoré de la vuelta et le mayoral a fait un tour de piste avec Daniel Luque au sixième.
Iván Fandiño (deux oreilles et blessé) a brillamment lancé la course dès les capotazos de réception face à un adversaire très armé qui prit deux piques sans style. Bon second tercio puis brindis au public d’une faena exemplaire dans sa conception épurée, trois séries de derechazos templés, deux de naturelles magistrales, soit une vingtaine de passes essentielles conclues par entière. Que demander de plus ?
Au quatrième, les choses tournèrent rapidement au vinaigre, le maestro d’Orduña se faisant prendre violemment sur un remate au capote. Etendu sans réactions, il fut rapidement évacué vers l’infirmerie où il reprit finalement ses esprits, puis vers l’hôpital pour examens. Aux dernières nouvelles, il serait question d’une entorse cervicale…
Daniel Luque (oreille, saluts et deux oreilles) a souvent emballé le public, notamment sur ses capotazos, dont il est actuellement l’un des plus grands spécialistes. Son premier protesta puis poussa sur le premier assaut avant un second pour la forme. Il claudiqua ensuite légèrement et après un brindis à l’assistance, Luque l’entreprit par le haut, donnant la distance et poursuivant par séries supérieures avec changements de mains. Le toro baissant de ton jusqu’à finir parado, le maestro de Gerena fit stopper la musique pour une séquence encimista et quelques instantanés pour les photographes. Entière. Luque combattit ensuite le quatrième à la place de Fandiño, brindant la faena à un banderillero du Basque et débutant par doblones harmonieux puis derechazos finement ciselés et allongés. La suite sur les deux rives avant séquences rapprochées, desplante et demi-lame après pinchazo. Il s’entendit ensuite avec Adame pour intervertir l’ordre de passage de leur dernier toro et conclut donc la séance devant un imposant Montalvo de 590 kilos, le plus lourd de l’envoi qui mit les reins sur deux assauts avec piquero ovationné. Bon second tercio avec saluts des frères Neiro, Abraham et José Luis,, brindis au conclave et excellents doblones avant alternance de séries templées relevées par des détails de grande musique, trincherazos, passe du mépris, le tout étant rematé par luquecinas puis entière sin puntilla après pinchazo. A la fin de la course, Luque sortit sous l’ovation, ayant eu le bon goût de ne pas repartir « a hombros » par respect pour son compañero hospitalisé. Encore un geste torero…
Joselito Adame (oreille et saluts) prit en premier lieu un opposant enracé qui avait du gaz et qu’il tenta de canaliser. Après deux puyazos, il le doubla sans trop l’obliger puis se lança dans des séries de muletazos énergiques, parfois un peu trop, sur les deux bords conclues par une entière. Le cinquième s’avéra compliqué, il poussa sur le premier assaut et au second tercio, Jarocho se mit en évidence et salua. Début de faena indécis, le Mexicain étant gêné par une banderille qu’il parvint à arracher sous l’ovation et face aux complications d’un bicho porteur de davantage de genio que d’aimables intentions, il aguanta le danger et se battit comme un beau diable, concluant par entière tendida après pinchazo.
En matinée, face à un bétail intéressant et fort toréable, à des degrés divers, du Camino de Santiago, Pablo Aguado et Léo Valadez se sont partagé les trophées remis par divers clubs.
Antonio Grande : saluts
Pablo Aguado : oreille.
Léo Valadez : oreille.
El Adoureño : saluts.
Voir le résumé de la corrida de Martínez Pedrés réalisé par Jean-Michel Lamy en cliquant ICI
(Cause contretemps technique, résumés de la corrida de Palavas, ainsi que des novilladas de Parentis et Soustons, chronique, autres news, ce lundi en cours de journée…)