Par une matinée dominicale plongée dans la grisaille et la bruine, il faisait bon se retrouver à l’intérieur d’une enceinte couverte et chauffée. Bienfaits du modernisme soulignés par une ré-inauguration par le maire de Pontonx en ouverture du festival donné devant environ demi-arène.
Avec aussi un hommage à l’équipe de FR3, une terna de luxe Mariou-Jacobi-Zocato, pour leur émission « Signes du Toro », puis un autre tout aussi vibrant à l’ensemble des toreros venus se produire, ce festival allait par la suite réserver quelques bons moments.
Le bétail d’Astolfi apporta une pointe de piquant. Donnant un jeu divers, il fut loin de se laisser faire, le plus maniable pour le torero étant le troisième.
Pepe Luis Vázquez : vuelta. Avec des « pinceladas » comme on les aime, en digne représentant d’une lignée pour l’Histoire.
Juan Mora : oreille. La classe torera à l’état pur face à un adversaire impétueux.
El Fundi : deux oreilles. S’est imposé grâce à son registre toujours sérieux et techniquement accompli.
Juan Leal : saluts. A beaucoup payé de sa personne et aurait mérité un meilleur épilogue que ce « fallo con los aceros ». Mais dos orejas y rabo pour son dévouement et sa générosité tout au long de ce week-end…
Andrés Manrique : oreille. Avec la responsabilité de représenter une génération brimée par un despote, Andrés a tenu son rôle avec beaucoup d’envie et de dynamisme.
Louis Husson : oreille. Le régional de l’étape a lui aussi joué sa partition dans un mélange de fantaisie, comme lors d’un quite par colleras avec le Santo, et une certaine rigueur lorsque ça s’imposait. Une bonne reprise.
L’après-midi, la finale du deuxième Certamen La Fragua allait clôturer en beauté ce week-end taurin que même les anti-corridas ne sont pas venus troubler. Cette année, ils devaient être partout, selon leurs leaders. Mais comme à Arzacq, pas l’ombre du moindre petit anti à l’horizon… Qui s’en plaindrait ?
Bétail de Sánchez Dalp (Manolo González) donnant dans l’ensemble du jeu avec plus ou moins d’exigence.
Tibo Garcia : saluts. Faena allurée qui aurait mérité mieux sans la conclusion qui a fait hélas tomber la température d’un cran. Mais bonne impression d’ensemble.
Adrien Salenc : oreille. Très volontaire, débordant de dynamisme dans tous les tercios, mais sans totalement dominer. Bonne faculté à transmettre.
Iván González : deux oreilles. Prestation accomplie, faena complète qui est montée en puissance, bien rematée avec l’estoc. Logique vainqueur.
Juan Silva : oreille. Le Portugais a incontestablement de beaux gestes qu’il cultive dans un corte pinturero pas toujours en phase avec la situation du moment, mais esthétiquement remarquable.
Enhorabuena à Juan Leal, son mentor Maurice Berho et Tomás Campuzano, le président du jury, ainsi qu’à tous les bénévoles. Ils se sont investis à fond dans cette aventure demandant à être pérennisée… avec encore une plus grande mobilisation de l’aficion !