La première surprise, pas forcément très bonne, aura été l’entrée, avec seulement deux tiers des banquettes occupées. Avec un tel cartel et une météo clémente malgré le vent, on pouvait espérer mieux, mais il est vrai que les effets conjugués des présidentielles et de la crise ont certainement contribué à limiter l’affluence à la taquilla.
Avant la course, l’inquiétude était de mise chez les éleveurs, les frères Sampedro, pour la simple raison que c’était la première fois qu’ils lidiaient leurs pupilles en corrida de rejón ! Au final, l’éleveur a salué avec les deux triomphateurs, et un de ses toros, le premier, a été crédité d’une vuelta posthume. Dans l’ensemble, ils ont donné un jeu contrasté, ne manquant pas de recorrido au début, mais ayant quelque mal à tenir la distance à cause le plus souvent de forces limitées. Dans ce domaine, la palme est revenue au cinquième, qui après trois chutes, a dû être puntillé en piste.
Fernando Sampedro avec les deux centaures triomphateurs (l’un plus que l’autre !)
Pablo Hermoso de Mendoza a remporté les deux fois les deux oreilles et la queue, un palmarès qui parle de lui-même, après deux trasteos à sa main. La Navarrais a donné deux leçons de torería à cheval, templant et clouant le plus souvent avec efficacité et précision. Connectant avec l’assistance, le maestro d’Estella fit preuve de virtuosité lors de mouvements spectaculaires par quiebros, pirouettes, et autres voltes qui mirent le feu aux étagères. Avec son premier, il utilisa respectivement Disparate, Chenel, Icaro et Pirata, et au quatrième Villa, Van Gogh, Manolete et encore le superbe Pirata.
Leonardo Hernández – silence aux deux – fut moins bien servi et malgré sa volonté d’animer les débats à son premier, il eut du mal à mettre du rythme et à faire passer de l’émotion, son adversaire manquant rapidement de tonus. Avec le cinquième, comme relaté plus haut, Leonardo eut l’infortune de voir son opposant trop rapidement affalé sur le sable à plusieurs reprises, au point que le puntillero dut abréger la séance.
Manolo Manzanares – oreille et oreille – prit en premier lieu un toro tardo qu’il essaya constamment d’animer, réussissant quelques poses valeureuses, ce qui lui valut probablement une récompense peu pétitionnée. Face à l’ultime, le cadet des Manzana doubla la mise pour un trasteo convenable, sans jamais atteindre toutefois la maestría de son chef de lidia. Loin s’en fallait…
MADRID
Devant un quart d’arène, les toros de Martín Lorca se sont avérés nobles, à l’exception du troisième, peligroso.
Eduardo Gallo s’est taillé la part du lion avec une vuelta après pétition à chacun de ses adversaires, alors que les deux autres, Salvador Vega et Oliva Soto, n’ont jamais pu convaincre, n’écoutant que le silence, quand ça n’a pas été des sifflets, comme pour Vega à son second.
Photo : Juan Pelegrín – Las Ventas
A noter aussi que non loin de la capitale, à Cobeña, Juan Bautista a coupé les deux oreilles – une à chacun – de ses toros d’El Pizzaral, sortant a hombros en compagnie du rejoneador Roberto Armendáriz qui a obtenu le même score.
BOUGUE
Álvaro Lorenzo, de Tolède, déjà vainqueur notamment du Zapato de Plata d’Arnedo, a remporté le XVIIIème Bolsín de Bougue devant du bon bétail de José Cruz, sortant en triomphe après avoir coupé deux oreilles.
Avec lui, ont participé à la finale Juan Antonio Pérez, de Salamanque, et « Juanito », de Saragosse.
Suite à son succès, le lauréat participera à des novilladas non piquées à Mont-de-Marsan, Bayonne, Dax et Plaisance…
SARAGOSSE
Très compliquée, la novillada d’Adelaida Rodríguez a donné peu de jeu et les trois novilleros en ont bavé, Imanol Sánchez subissant même une sérieuse voltereta qui provoqua un traumatisme crânien, ainsi que des contusions à l’épaule et à la cuisse gauche.
Antonio Puerta a fait une vuelta à son premier et Ángel Jiménez, que je vous ai présenté hier, est tombé sur deux clients très compliqués, s’en sortant dignement, mais sans aucune option de triomphe. Otra vez…
TALAVANTE
A Aguascalientes (Mexique), devant trois quarts d’arène, Alejandro Talavante a indulté « Santanito », toro de Begoña. Uno más…
LLUVIA
La pluie qui s’est abattue sur l’Andalousie a provoqué l’annulation de plusieurs courses, dont la novillada du Puerto de Santa María et la corrida de Motril (Granada).
Un bien pour un mal, car si les aficionados n’ont pu assister à ces courses, dans le campo, les ganaderos ont dû retrouver un peu le sourire…
MONT-DE-MARSAN
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