A deux semaines de son passage en novillada piquée, Tibo Garcia est parti achever sa préparation en Espagne accompagné notamment de son apoderado Serge Alméras et de Jean-Marie Bourret qui a fait jouer notamment son amitié indéfectible envers Enrique Ponce et son apoderado Juan Ruiz Palomares pour que cette virée prenne carrément des allures de conte de fées…
Un programme très dense l’attendait, fait de rencontres aussi sympathiques que prestigieuses, avec notamment Enrique Ponce, mais aussi Finito de Córdoba, El Fundi, David Mora, Pepín Liria, Daniel Luque, ou encore le jeune diestro péruvien Andrés Roca Rey…
Avec son mentor Serge Alméras (ci-dessus aux côtés de Juan Ruiz Palomares), compte rendu chronologique de cette folle semaine…
Lundi 29 février. Direction Constantina et la finca de Jean-Marie Raymond qui avait déjà reçu Tibo l’an dernier où il avait passé une semaine avec son mayoral et dès que je l’ai appelé pour savoir s’il était possible de tienter avant ses débuts à Samadet, il m’a de suite répondu positivement.
Jean-Marie nous a très bien reçus, il nous a fait visiter la finca et nous a montré les lots prévus pour cette année qui s’annonce prometteuse, avec déjà des succès dans les premiers festivals.
La bonne surprise a été la présence d’Andrés Roca Rey, tout auréolé de ses nombreux triomphes cet hiver en Amérique. L’entente en piste a été excellente au cours de ce tentadero qui s’est bien déroulé grâce à la qualité des vaches qui sont sorties.
Avec le chaleureux accueil que nous avons reçu, cette semaine démarrait sous les meilleurs auspices…
Mardi 1er mars. Nous avons rencontré Enrique Ponce et Juan Ruiz Palomares et rendez vous a été pris pour ce mardi à Arquillos, dans la finca « El Pollo » qui appartient à l’apoderado de Ponce.
Autre surprise, quand on est arrivé à la finca, il y avait Finito de Córdoba et Daniel Luque ! Ils ont tienté huit vaches et Tibo en a eu une pour lui et il est sorti seul de second sur les vaches de Finito et Luque.
Profitant en particulier des conseils éclairés de Finito, Tibo a pu profiter de ce tentadero pour revoir quelques points techniques, ce qui lui a beaucoup servi le lendemain, avec les toros d’Enrique Ponce.
Mercredi 2 mars. Nous nous sommes rendus dans la finca d’un ami de Ponce où était organisée une course privée avec Enrique Ponce, David Mora et Daniel Luque, six novillos de Ponce.
Sur la droite, Juan Ruiz Fernández, le fils de Juan Ruiz Palomares…
Tibo a été invité par Enrique et David Mora à toréer avec eux. Après le premier toro, Ponce l’a ensuite invité à sortir sur les autres, se montrant très amical et donnant de bons conseils à Tibo dont il a visiblement apprécié le toreo. Une journée très profitable pour mon novillero qui a aussi bénéficié de la présence de Pepín Liria. Allez trouver un jeune espoir aussi bien entouré !!!
A l’issue de cette course, Enrique a pris Jean-Marie à part pour lui confier qu’il avait trouvé en Tibo de grosses possibilités, pensant d’ailleurs qu’il serait plus à l’aise maintenant avec le novillo en piquée.
Ce que je retiens, c’est surtout sa gentillesse, d’ailleurs quand on lui avait déjà parlé du prochain passage de Tibo en piquée, il nous avait dit qu’il nous donnerait le coup de main qu’il fallait, tout comme Palomares. Et ils l’ont fait ! Dans le parcours d’un jeune novillero, ce sont des choses qui comptent…
Jeudi 3 mars. Tout fraichement revenu du Mexique et en partance pour Castellón où il toréait le lendemain, le tentadero que Ponce avait prévu chez lui pour cette journée a été finalement annulé, afin de se ménager quelques instants de repos. Il nous avait déjà beaucoup apporté et nous ne pouvions que l’en remercier. C’était l’occasion pour nous de faire un petit breack en remontant sur Madrid afin de régler quelques problèmes administratifs et effectuer quelques achats en matériel.
Vendredi 4. Direction Lanzahita chez Escolar Gil, où grâce à Michel Bouisseren, l’empresa de Boujan, nous avions rendez-vous avec El Fundi et son beau-père. Je tiens à souligner l’excellent accueil que nous avons reçu.
Il y avait un autre jeune, et normalement quatre vaches étaient prévues, une pour ce novillero, une pour Tibo, les deux autres étant réservées au Fundi.
Mais comme nous étions venus de loin, le maestro a dit à son beau-père qu’il préférait laisser les vaches pour les jeunes, ce qui a fait que Tibo en a eu deux ! Un joli geste très apprécié…
Avec aussi Raúl Aranda…
Le tentadero s’est bien passé, José Escolar était satisfait, le Fundi aussi, et pour nous, c’était évidemment le plus important…
Samedi 5. Dernière étape chez Salayero, la ganadería qui fournira le bétail de la novillada de Samadet.
Avec à droite Serge Dupouy, président du CT « Al Violín » de Samadet…
Il faut savoir que cet élevage de sinistre réputation, puisque l’un de ses toros a tué Paquirri à Pozoblanco, ce qui lui avait valu de tomber ensuite dans l’oubli, refait actuellement surface, suite à des changements de direction, avec notamment pour le gérer sur le plan taurin le fils de Rafael de Paula, Bernardo Soto (sur la photo entre Marc Serrano et Tibo), qui nous a réservé un excellent accueil.
Nous en avons profité bien entendu pour voir le lot pour Samadet, une novillada que nous avons trouvé très présentée, et avec nous, étaient présents aussi Marc Serrano et Carlos Navarro, qui sera chef de lidia à Samadet.
Le tentadero s’est bien passé et je dois souligner le geste sympathique des deux toreros qui ont laissé Tibo toréer les deux premières vaches afin de nous libérer au plus vite car nous devions rentrer le plus tôt possible pour être dès le dimanche matin à la ganadería de Pagès-Mailhan où un novillo de San Sebastian attendait Tibo, puis l’après-midi à Gimeaux, pour lidier au cours du festival un autre novillo de François André.
Après environ 1500 km de « carretera », nous sommes arrivés vers quatre heures du matin, fatigués, certes, mais tellement comblés par toutes ces opportunités offertes à Tibo en si peu de temps. Comme un rêvé éveillé…
Pour boucler sa préparation, Tibo a combattu ensuite en milieu de semaine un bon novillo de Piedras Rojas (Patrick Laugier) chez Roland Durand, ce qui a constitué un dernier bon entrainement avant son départ vers le Sud-Ouest…
A présent, les dés sont jetés, il ne reste plus à Tibo qu’à se plonger dans le calme qui précède les grands rendez-vous. Certes, tout ne se jouera pas sur une seule course, et d’autres l’attendent au cours de la temporada, mais un succès d’emblée serait incontestablement un bon point de départ pour le mettre sur les bons rails. Suerte, Tibo…