Devant un quart d’arène et par temps agréable bien qu’un peu frisquet sur la fin, la novillada d’ouverture a commencé par une minute d’applaudissements pour rendre hommage aux professionnels disparus au cours de cette temporada…
Sont sortis six novillos de José Cruz bien présentés, exprimant des comportements divers, avec de la noblesse chez la plupart et toutefois une tendance à baisser de ton en cours de route. Bref, un lot digne d’intérêt, avec ses difficultés, certes, mais qui pour la plupart, excepté le garbanzo negro sorti en troisième position, auraient pu laisser davantage d’oreilles dans la bataille, surtout si la ferraille avait été au rendez-vous…
Jesús Enrique Colombo (saluts et oreille) a démarré avec un novillo qui envoya la cavalerie au tapis sur le premier assaut avant une seconde piqûre pour la forme. Le Vénézuélien brinda ensuite à l’assemblée un trasteo comprenant des derechazos templés servis à mi-hauteur, compte tenu des forces à ménager de son opposant. La suite sera donnée toujours à tribord en baissant davantage la main. Agréablement conduite bien que manquant d’un poil supplémentaire de transmission, la faena se poursuivit avec un passage gaucher appliqué, avant un retour sur la bonne corne par redondos puis final ponciste. Las, trois pinchazos avant entière sont venus quelque peu gâcher l’impression d’ensemble. Bonne réception capotera du quatrième, puis deux piques, sortie fermée la première. Tercio de banderilles lamentable, brindis au conclave et entame décidée de la part d’un novillero puesto qui sut surmonter la plupart des difficultés tout au long d’un trasteo rondement mené face à un adversaire tardo et parfois violent. Entière méritée qui fit tomber l’unique récompense du jour.
Jorge Isiegas (saluts et silence) reçut son premier par deux largas cambiadas de rodillas suivies de capotazos bien tracés puis de deux piques, en deux temps la première et légère l’autre. Plus tard, la faena comprit plusieurs enchainements méritoires face à un novillo qui eut tendance à baisser progressivement de régime, le tout étant rematé par manoletinas puis dosantina avant une entière au second envoi. Le quinto ne s’employa guère sur les deux rencontres puis brindis au public d’une faena débutée énergiquement et poursuivie sur le même ton, en mode arrimón. Faute de musique, on dut alors se contenter de la voix de stentor d’un novillero qui fit tout pour convaincre, mais pour qui une mauvaise utilisation des aciers fit s’envoler tout espoir de récompense.
Tibo Garcia (silence aux deux) tomba en premier lieu sur un manso dont on pouvait supposer en outre qu’une visite chez Afflelou n’aurait pas été du luxe ! Dans ce contexte, la partie ne s’annonçait pas facile et après trois rencontres puis un début de faena honorable malgré un désarmé sur un remate, les choses ont eu tendance à s’étioler, en grande partie à cause des piètres conditions de son opposant. Demie tendida après trois pinchazos puis descabellos. Sifflets à l’arrastre. L’ultime sortait d’un meilleur tonneau et après de bonnes véroniques puis deux piques bien dosées par Gabin, Tibo brinda à l’avocat Eric Dupond-Moretti, qui lui-même avait brindé le matin à la Ville de Nîmes, une faena allurée dans son entame. La suite comprit plusieurs mouvements droitiers de bonne facture avant que son trasteo ne baisse d’un cran sur l’autre flanc. Reprise à droite pour un final qui aurait peut-être gagné à être écourté dans la mesure où le novillo n’avait plus guère de répondant, ce qui se ressentit par la suite estoc en main, avec lequel Tibo sécha à son tour. Une belle occasion perdue. Dommage…
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SALAMANCA
Devant environ un peu plus de demi-arène et face à des toros de Montalvo donnant un jeu inégal, triomphe de la terna qui est sortie a hombros, Enrique Ponce coupant deux oreilles à son second après silence à son premier, Miguel Ángel Perera obtenant aussi deux trophées à son second après avoir été sifflé au précédent et Ginés Marín coupant une oreille à chacun de ses adversaires…
(Photo : Toros Salamanca)
BAUTISTA
A Madridejos (Toloède), triomphe de Juan Bautista qui a coupé les deux oreilles de son second toro après saluts à son premier, sortant a hombros en compagnie d’Antonio Linares qui a coupé une puis deux oreilles.
A noter que ce samedi matin, Juan Bautista sera présent à Nîmes à la place d’Antonio Ferrera, blessé jeudi dernier, pour donner en tant que parrain l’alternative à Andy Younes, témoin Alejandro Talavante, toros de Cuvillo…
BRINDIS
Vendredi à la mi-journée au Cloître des Jésuites qui avait enregistré un « no hay billetes », l’avocat Eric Dupond-Moretti est venu prononcer son brindis à la Ville de Nîmes en présence d’un nombreux public et de personnalités diverses entourant Jean-Paul Fournier, Sénateur Maire, Franck Proust, député européen, Daniel Jean Valade, adjoint à la Culture, Jacques Olivier Liby pour les Avocats du Diable, à l’initiative de cette manifestation, les précédents lauréats (Francis Wolff, Simon Casas et Zocato), Dominique Perron, président des Clubs Taurins Paul Ricard, et tous ceux que j’oublie et qui voudront bien me pardonner justement… de les avoir oubliés !
Bien entendu, avec un avocat de cette dimension, on n’a pas vu le temps passer, son talent d’orateur lui valant les deux oreilles et le rabo pour une faena passée à se défendre de défendre la corrida, au motif principalement qu’elle n’a pas à être défendre puisque légale jusqu’à preuve du contraire ! Mais sans avoir trop l’air d’y toucher, il est évident que les toros ont été d’une manière au cœur de son brindis, j’allais dire de son plaidoyer, et que leurs pourfendeurs en ont pris pour leur grade !
Au fond, même si ce ne fut pas à proprement parler un brindis à la Ville de Nîmes, sa force de conviction pour justifier sa passion a visiblement séduit l’assistance. Et finalement, c’était bien là l’essentiel…
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