Les années passent et déjà, pour Mehdi, une première décennie d’alternative est derrière lui. Après son passage à l’Ecole Taurine d’Arles puis sa tonitruante période de novillero, il connut comme matador de toros des saisons fastes, d’autres moins, et disons que pour l’Arlésien, actuellement, les choses se sont compliquées puisque cette année, il n’a toréé que trois corridas et un festival. Pour autant, Mehdi pense avoir pas mal de choses à dire dans le toreo, et comme il me l’a confié lors d’une récente rencontre chez lui, il va s’employer durant cette intersaison à accentuer sa préparation afin d’être prêt pour toute opportunité qui se présenterait dès le début de la prochaine temporada…
« J’ai d’abord fait une corrida au Pérou fin juillet avec Antonio Nazaré et Luis Bolívar, les toros sont mal sortis et je n’ai pas pu faire grand-chose, sinon que d’exprimer mon envie…
Après, le premier rendez-vous important a été Béziers en Feria, face à un lot de Victorino Martín. J’ai tout fait pour que ça se passe bien, mais là aussi, je n’ai guère eu de chance avec mes toros qui manquaient de forces et chaque fois que je voulais baisser la main, ils finissaient au sol. Pour ce qui me concerne, ça a été une corrida sans options, alors que j’en attendais beaucoup plus ! En revanche, le défi ganadero d’Arles m’a davantage permis de m’exprimer, autant avec le Miura que le Baltasar Ibán. J’ai salué avec le Miura puis coupé une oreille avec le Baltasar de vuelta !
Cette corrida, je l’ai abordée différemment. Vu le peu de courses que j’avais, j’ai en fait d’abord toréé pour moi, car je me sentais un peu délaissé par les empresas… C’est pour ça que je me suis dit qu’il fallait avant tout que je torée pour prendre du plaisir. C’était très clair dans ma tête, il fallait qu’il se passe quelque chose, j’ai donné énormément et du coup, je suis un peu déçu qu’il n’y ait pas eu pour le moment plus de répercussion…
Puis il y a eu aussi le festival des Saintes fin septembre où je suis arrivé très déterminé, d’autant plus qu’il y avait aussi des empresas. Je me suis donné à fond, comme pour une corrida formelle, et j’ai coupé les deux oreilles et la queue ! A l’issue de la corrida, on m’a bien fait quelques promesses, reste à savoir si elles se concrétiseront…
Plus tard, je compte bien organiser des courses, pas vraiment des corridas, mais plutôt des galas, avec de la musique à inspiration flamenca, plutôt dans le style de fiestas camperas, de galas taurins où je pourrais m’exprimer à ma façon, devant les toros comme pour l’ambiance !
Cette année, je n’avais pas d’apoderado, mais à présent, les lignes vont un peu bouger, puisque Marc Antoine Romero père (« Marcou ») a accepté de me donner un coup de mains. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup, on parle beaucoup de toros et me voyant tout seul, il va essayer de me trouver des contrats. On sait bien que maintenant, les démarches se font très tôt, la plupart des cartels étant annoncés dès le début de saison, c’est pourquoi il ne faut pas trainer pour tenter de trouver des engagements !
Les choses ont évolué, les mentalités aussi. Avant, on se gagnait les contrats en coupant les oreilles, alors que maintenant, même si tu coupes, tu n’es pas sûr d’être engagé !
Actuellement, je suis au repos car suite à un gros choc dimanche dernier, je suis en délicatesse avec une côte et je ressens des douleurs dans le dos, mais dès que ça ira mieux, il est évident que je vais reprendre ma préparation. L’an dernier, j’étais parti trois mois chez Luis Álvarez pour une préparation intensive, mais en fin de compte, ça n’a abouti sur rien… Du coup, je suis rentré très déçu, car il n’a pas tenu ses promesses. Aussi, cette année, je vais rester ici auprès de ma famille et je m’entrainerai donc sur place. Je vais avoir quelques tentaderos, mon club organisera aussi une fiesta campera et je m’entrainerai à Fourques pour ce qui concerne la préparation physique et le toreo de salon…
Quant à l’Amérique, c’est en train de s’ouvrir, il y a des améliorations dans pas mal de domaines, mais il faut faire attention d’y aller dans des conditions décentes…
Par ailleurs, je n’ai encore jamais voulu arrêter de toréer car j’ai quelque chose au fond de moi qui ne demande qu’à s’exprimer face au toro qui correspondrait à mon ressenti… Et pour tout dire, j’espère que certaines empresas françaises me feront confiance en 2018 ! »
Dans sa vie comme dans l’arène, il est incontestable que Mehdi a gagné en maturité. Avec encore de l’enthousiasme à revendre, bien qu’un peu douché, l’Arlésien compte bien avoir encore l’ocpportunité de prendre le plus souvent possible le chemin des ruedos. Y parviendra-t-il ? C’est évidemment tout le mal qu’on lui souhaite. Suerte, Mehdi…
VICTORINO
Lors de sa prise de parole pour la présentation de la corrida de Vistalegre en hommage à son père, Victorino Martín a révélé que ses fameux toros au A couronné retrouveraient le sable nîmois en 2018, après trois ans d’absence…
A LOS TOROS
Une soirée à la thématique un peu atypique puisque nous recevrons pour la première fois un représentant de l’Etat espagnol (ou, comme on dit, de l’autorité), Justo Polo Ramos, Inspecteur de Police, délégué du gouvernement et président régulier des corridas de Madrid.
Justo Polo nous fera découvrir ses prérogatives à Las Ventas ; occasion bien sûr de comparaisons avec la situation des palcos français auxquels nous reprochons assez souvent une manque d’indépendance et de professionnalisme. Il partagera sa vision de la fonction présidentielle et les questions ne manqueront pas d’aborder la gestion du tercio des piques ou l’attribution des trophées dans la plus importante arène du monde.
En Espagne, nous le verrons, le président a la responsabilité du callejón et de ses usagers. Il doit faire respecter le règlement. Mais quel règlement ? Et peut-il sanctionner les contrevenants ? Autant de zones d’ombre qui pourront être levées…
Vendredi 15 décembre 2017. Conférence à 19h30. Entrée libre. Ouverture des portes au public dès 19h.
Peña Taurine « A Los Toros », 2 rue Léon Lalanne (quartier des arènes) à Mont de Marsan.
(Communiqué)
LOTO
Au cours du loto de la Peña Taurina « La Embestida » qui aura lieu dimanche, seront tirée au sort les gagnants des deux œuvres des peintres Tom Garcia et Eliot qui ornaient les burladeros de nos arènes cette année lors de la novillada sans picador.