Si la densité du cartel de cette « Corrida Guadalupana », avec quatre diestros espagnols et quatre aztèques, y est certainement pour quelque chose, si le décorum et l’ambiance de cette corrida particulière n’y est pas non plus étrangère, il est évident aussi que la participation de José Tomás, de plus en plus discret par ailleurs, a constitué un élément primordial dans un taux de remplissage du cratère de la capitale que l’on peut évaluer aux alentours de 90%.

En ce qui concerne le résultat artistique que l’on aurait pu pronostiquer exceptionnel, il aura été en définitive en demi-teinte, avec une seule oreille d’ailleurs contestée par un secteur du public.

Sur le seul plan comptable, pas de quoi s’extasier quand on connait le potentiel de ce maestro hors pair, la palme revenant finalement aux Mexicains avec deux sorties a hombros, Adame et Flores, même si la deuxième oreille de Joselito Adame a elle aussi été quelque peu contestée.

jt13k

Pour revenir à José Tomás, il est tombé sur « Brigadista », un adversaire de Jaral de Peñas donnant un bon jeu, mais qui a eu du mal à tenir la distance. Au capote, le maestro de Galapagar se signala surtout sur un quite par gaoneras très serré, et plus tard, muleta en mains, il démarra par somptueuses statuaires, exécutant par la suite plusieurs séquences dans son corte, certes impassible et dans des terrains rapprochés, mais d’inégale intensité et profondeur. Applaudi toutefois sur quelques mouvements ajustés, il faut néanmoins signaler que l’emploi de l’estoc n’a pas été exemplaire, ce qui explique l’octroi d’un unique trophée, qui d’ailleurs n’eut pas l’heur d’être apprécié de tous. A vous de juger…

mex13k

Pour vous faire une idée, cliquez ICI et pour voir le résumé vidéo de cette corrida  guadalupana, cliquez 

(Photos : La Plaza Mexico)

PONCE

Le maestro Enrique Ponce a décidé de faire cadeau de son Prix National de Tauromachie, soit 30.000 €, qui lui a été concédé le 8 novembre dernier par le Ministère de l’Education, de la Culture et des Sports, à la Fundación Aladina.

Cette Fondation soutient les enfants et adolescents malades ainsi que leurs parents, autour du slogan : « Pour que les enfants atteints de cancer ne perdent jamais le sourire. » Le maestro et sa famille sont très proches de cette Fondation que préside Paco Arango, ayant participé à quelques-unes de leurs actions solidaires.

ep13k

Enrique Ponce est un des toreros qui collaborent le plus aux causes sociales et solidaires, ayant toréé 497 tardes à leur bénéfice, la plupart pour l’Association Espagnole contre le Cancer, recevant pour cela en 2011 une distinction de la part de la Reine Letizia.

Cette année, le Prix National de Tauromachie est revenu à Enrique Ponce pour « sa brillante temporada, au cours de laquelle il a obtenu des triomphes relevés dans les principales ferias, poursuivant ainsi une trajectoire exceptionnelle de plus de 27 ans comme importante figura del toreo », devant être en outre ajoutée  « la personnalité d’un diestro capable d’afficher sa maitrise autant dans les ruedos qu’en dehors, contribuant à la projection  de la tauromachie en tant que patrimoine culturel. »

(Photo : Toro Media Comunicación)

UREÑA

Opération séduction pour Paco Ureña au Real Club Taurino de Murcia…

Le matador de toros Paco Ureña était l’invité ce mardi du Real Club Taurino de Murcia pour une intéressante tertulia dans le cadre de ses traditionnels « Mardis taurins ». Le maestro de Lorca, soutenu par de nombreux socios et aficionados qui ont rempli les salons du Real Club, est revenu sur ce qui a constitué une « temporada de rêve », captivant une nouvelle fois par sa   façon de s’exprimer et de ressentir les choses.   Au cours d’une revue de détail de ses 36 corridas pour 14 oreilles coupées dans des arènes de première catégorie, se sont détachées la tarde épique de Valencia, le sentiment de celle de Málaga, l’émotion de celle d’Albacete, tout comme l’âpreté de celle de Pamplona, avec la blessure du banderillero Pirri, ainsi que la clôture de Saragosse qu’il a failli perdre pour raison médicale. Comme Murciano, est aussi ressortie pour sa feria celle de la capitale de province. « Avant, j’étais plus considéré comme un torero davantage pour Bilbao que pour Murcia. Pour entrer dans ces arènes, ça m’a coûté beaucoup de travail, et je m’y sens à présent aimé et respecté. Pour moi, Murcia est un des dates importantes de ma temporada » a déclaré le Lorquiño. Ureña est aussi revenu sur l’indulto polémique d’un toro de Joselito à Talavera de la Reina, ce qui a coûté cher au torero. « J’ai reçu une amende du président qui a considéré que j’avais refusé à cinq reprises d’entrer a matar et que par conséquent, il s’était vu obligé d’indulter le toro », a expliqué Ureña, ajoutant que « il n’y a rien de plus agréable que de gracier un toro, aussi je paierai cette amende avec grand plaisir ! »

Ses importantes actuations à Las Ventas ont fait aussi l’objet d’une analyse, Paco affirmant qu’il n’est pas obsédé par une sortie par la grande porte. « Si ça doit se faire, ça se fera… Pour sortir par cette porte, il faut faire quelque chose d’exceptionnel. Le toreo est bien plus que cela, ma vie, c’est de toréer et de faire preuve d’entrega devant le toro » ajouta le Murciano. Ureña fit aussi ressortir dans l’aspect le plus positif d’une temporada au cours de laquelle il a pu toréer en ayant totalement récupéré de sa blessure à la main, l’intérêt que les gens ont manifesté à son égard, assurant que « je le dis avec humilité, que les gens aient eu envie de se déplacer pour me voir est une chance, quelque chose de positif, non pas pour moi, mais pour la Fiesta ! »

pu13k

Au cours de cette discussion, le souvenir d’Iván Fandiño a été évoqué, ainsi que celui de Dámaso González avec qui il entretenait une relation très proche, avec aussi des paroles pour deux toreros de la région, Ortega Cano et Rafaelillo. « Ortega Cano est l’unique figura del toreo de Murcia. Etre figura, ce n’est pas que toréer dans les ferias, c’est les surpasser, ce qu’Ortega Cano a été le seul à faire. » Pour s’agenouiller devant lui, a affirmé Ureña qui a ajouté concernant Rafaelillo « c’est un pedazo de torero, un pedazo de personne et un tío qui s’est fait seul. Rafa a été et continue d’être un miroir pour moi, et en outre, c’est un ami, avec le côté difficile de prononcer un tel mot. »

Le Murciano a prononcé des paroles élogieuses envers le Club Taurin de Lorca, représenté par son président et quelques membres de son comité directeur, pour l’achat de la plaza de toros de Sutullena de la part de la mairie, affirmant que « s’il y a une récupération de la plaza de Lorca, le mérite leur revient, et à personne d’autre, parce que ce sont bien eux qui se sont battus pour sa récupération. »  Après les questions de l’assistance, Paco prit congé avec des paroles de remerciements « vous faites partie de mon cœur qui j’espère, aguantera pas mal d’années pour pouvoir continuer à toréer… »

(Photo : Prensa Club Taurin de Murcia)

105

v105k