Il était dit qu’après l’ultime vuelta de son père hier sur ce même sable, l’ouverture de cette feria serait l’apanage des Jalabert, avec d’abord une première satisfaction avec les erales du Laget en matinée. On y reviendra. Mais bien sûr, c’est lors de la tarde des toros du Juli que Juan Bautista sortit une nouvelle fois le grand jeu dans un contexte où il lui a certainement fallu surmonter une pression dont on aurait pu penser qu’elle ne soit pas forcément propice à le mettre dans de bonnes dispositions.
Or, Jean-Baptiste a affiché une décision et une force morale exemplaires, couronnant sa performance par cette vuelta donnée en compagnie de ses deux enfants, Liza et Louis, qui avec ce salut vers le ciel, demeurera comme un moment d’intense émotion déjà inscrit dans les annales des grandes heures de la plaza arlésienne. Et si au final, pour des raisons que l’on peut aisément comprendre, Juan Bautista n’est pas sorti a hombros par la grande porte, cette fameuse vuelta avait eu bien plus de signification…
Devant une arène pleine et face à des toros d’El Freixo, la ganadería d’El Juli, qui n’ont pas souvent donné le jeu escompté, peu piqués et manquant de fonds, la plupart sifflés à l’arrastre, c’est donc Juan Bautista qui a remporté la timbale, et quelque part sauvé la course, coupant quatre oreilles qu’en pareilles circonstances personne ne lui chicanera. Inutile, selon moi, de détailler ses faenas qui bien que différentes ont eu toutes les deux leurs mérites, mais l’essentiel résidant dans le ressenti et l’émotion, ce que le public, à fond derrière lui, avait bien compris…
Pour le reste, après un paseo interrompu pour rendre hommage par une minute de silence à Luc Jalabert et tous les professionnels et aficionados disparus dans l’année, et sous quelques rafales venues ajouter aux difficultés, El Juli (silence aux deux) ouvrit les débats avec un adversaire qui prit deux rencontres, le meilleur de la prestation de Julián venant de son brindis à Jean-Baptiste, car par la suite, il puisa dans sa technique et ses recours dans un labeur encimista manquant toutefois d’éclat. Au quatrième, piqué en deux fois pour faire le compte, il brinda au conclave un trasteo qui n’a jamais vraiment décollé. Entière.
Andrés Roca Rey (silence aux deux), passa l’après-midi sans peine ni gloire. Sans grandes options, c’est vrai, il a donné à tort ou à raison l’impression d’en garder sous la semelle, peut-être pour mieux ressusciter demain à Séville !!! On va donc lui souhaiter un bon dimanche…
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En matinée, pour la non piquée organisée par l’école taurine du Pays d’Arles qui fêtait son 30ème anniversaire, les novillos de Jalabert ont dans l’ensemble donné un bon jeu.
Le second s’est avéré supérieur et a été crédité à juste titre de la vuelta posthume.
Lucas Miñana, de l’école taurine de Béziers (silence aux deux), reçut son premier a portagayola puis brinda à son jeune compañero Clemente Jaomes une faena inégale, Lucas éprouvant quelques difficultés à dominer, malgré une évidente volonté et quelques gestes isolés de bonne facture. Conclusion sans éclat. Avec le quatrième, le Biterrois afficha de bonnes dispositions au capote, puis brinda à l’assistance un trasteo plus accompli que le précédent dans son entame, mais qui alla progressivement a menos. Entière au second envoi.
Déjà vu à son avantage à Fourques dimanche dernier, José Antonio Valencia, novillero vénézuélien appartenant à l’école taurine du Pays d’Arles (deux oreilles puis saluts) a saisi à nouveau sa chance pour convaincre les aficionados, bien aidé en cela par un grand novillo à qui il servit de bons muletazos avant de brinder au public puis au ciel. Menacé, José Antonio étalera alors aguante et entrega tout au long d’un trasteo bien cadencé qui transmit sur les étagères et qui a été conclu par un espadazo sin puntilla libérant deux pavillons… qui n’avaient rien de complaisance ! Avec le quinto, alors qu’après un capoteo décidé les choses semblaient bien engagées, mais suite à un choc violent contre un burladero, un piton s’en est ressenti et par la suite, le novillo changea de comportement, comme éprouvant quelques problèmes moteurs. Valencia banderilla tout de même avec brio, mais la faena brindée à un cousin n’a pas donné ce qu’elle aurait dû sans cet incident, le Vénézuélien tirant toutefois parti de son bon fonds de noblesse à condition de ne pas le brusquer.
Adam Samira, lui aussi de l’école taurine du Pays d’Arles, (oreille puis silence) débuta par bon enchainement véroniques/chicuelinas puis s’engagea dans un trasteo d’inégale portée comprenant toutefois quelques mouvements bien construits sur les deux flancs qui lui vaudront une récompense après entière trasera au second envoi. Adam clôtura ensuite la séance avec un eral de moindre son que la plupart de ses frères dans la mesure où plus juste de forces, la transmission n’étant pas vraiment au rendez-vous et les aciers n’arrangeant rien.
CAPTIEUX
JULES
Ce samedi après la novillada non piquée matinale pour laquelle il a créé l’affiche, le jeune peintre Jules a participé à une séance de signature de ladite affiche dans les locaux de l’école taurine du Pays d’Arles, au 66 de la rue du 4 septembre.
Ce dimanche, Jules vous accueillera dans le même local après la novillada piquée, soit à 13h30, pour une nouvelle séance de signature et vous permettre de découvrir son exposition…
(Photo : Jean-Luc Jouet)