L’été, dans notre bon Sud Est, nous avons souvent droit à l’ombre des platanes à un concert de cigales parfois assourdissant. Tout ça pour dire que ce dimanche, faute d’avoir maintenu à une distance plus convenable une poignée d’antis équipés de crécelles et portevoix qui ont pour première intention de faire un vacarme tel que quelques braillards se font passer pour une légion romaine, on a dû subir leurs vocalises et leurs slogans éculés (je reste poli) jusqu’à la clôture de la séance… J’avoue avoir bien du mal à comprendre que ce qui est possible à certains endroits par la volonté municipale, ne peut pas l’être en d’autres… C’est donc avec les oreilles malmenées tout au long de la journée que se sont déroulées ces deux épreuves qui devaient dégager en fin de compte les trois meilleurs pour la finale de Saint-Gilles. C’était sans compter sur les « largesses » de l’organisation qui comme les pralines de Chouchou vendues trois paquets pour le prix de deux, a dégagé six finalistes au lieu de trois ! On y reviendra…

bol22a

En matinée, par temps estival et devant une bonne chambrée, les quatre premiers qualifiés étaient opposés aux novillos de Blohorn qui dans l’ensemble ont donné du jeu,  le troisième étant même indulté !

bd22k

Borja David Ximelis, de l’école de Madrid José Cubero «Yiyo » (oreille), a ouvert les hostilités en musique, le Peña Paul Ricard d’Alès s’employant à étouffer autant que possible les vociférations extérieures. Applaudi aux banderilles sans être étincelant, il brinda au public et distilla des doblones suaves, le Madrilène s’employant par la suite à soigner le geste. Trasteo agréable sur les deux bords, final plus rapproché, manoletinas et demi-lame. Applaudissements au Blohorn.

af22k

Álvaro Fernández (oreille), élève de la Fundación El Juli, a eu en partage un novillo plus compliqué, mais toréable. Dans un style très différent, plus heurté, il s’engagea dans une succession de séquences dynamiques en mode « luchador », à la transmission toutefois limitée. Entière après pinchazo.

ar22k

Alejandro Rivero (deux oreilles et la queue symboliques) m’avait déjà fait une grosse impression la veille à La Paluna, impression confirmée ce dimanche. Il est vrai qu’avec « Cocody », N°61, on a vite compris que l’élève de l’école taurine de la Diputación de Badajoz avait trouvé de quoi exprimer sa torería ajustée et complète. Il reçut son adversaire par larga de rodillas puis excellent capoteo par véroniques et rebolera, se distinguant ensuite sur un quite avant de brinder à l’assistance. A partir de là, Alejandro étala une belle maitrise et de l’allure, transmettant au conclave par une succession d’échanges bien en phase avec les qualités de son opposant. Quand il recula le moment d’aller prendre l’épée afin de poursuivre avec la muleta, on comprit que se préparait ce qui fut annoncé quelques séries plus tard au micro, à savoir qu’à la demande de l’éleveur, le mouchoir orange allait confirmer la grâce présidentielle. On va éviter toute considération sur le bien fondé des choses, toujours aussi clivant, pour se contenter de dire qu’il s’agissait d’un grand novillo !

blo22m

Mais ce que l’on ne savait pas encore, c’est que le bougre avait pris goût à cette intrusion dans l’arène manduelloise, au point de ne plus vouloir la quitter ! Une fois le constat établi qu’il voulait prolonger sa démonstration de classe et de bravoure, il fallait bien sortir d’une manière ou d’une autre celui qui venait de passer du statut de glorieux protagoniste, voire de rescapé, à celui de problématique encombrant ! Il ne restait plus dès lors qu’à employer la méthode la plus efficace et rapide, d’abord à l’aide de capotazos qui n’ont rien donné car c’était à chaque fois le dernier mètre le plus difficile à franchir… jusqu’à l’utilisation d’une corde dont l’emploi n’a pas eu davantage l’heur de plaire au Blohorn (origine Los Guateles/Jandilla)…

blo22n

Pas loin d’une demi-heure s’était alors écoulée jusqu’à ce que rentre enfin en scène le héros du film, le John Wayne du Vaccarès, en la personne de Patrick Alarcon, mayoral de Bruno Blohorn. Avec son expérience, mais aussi son adresse, après quelques essais infructueux, il fit ensuite crépiter les applaudissements quand son lancer du lasso toucha la cible, la corde venant s’enrouler autour des cornes de Cocody. La suite permit assez rapidement de ramener le bicho jusqu’au toril, avant que Patrick ne puisse faire une vuelta méritée aux côtés du novillero qui de toute évidence avait gagné sa place pour la suite de la compétition…

te22k

Tristan Espigue (oreille), de l’école Rhône Aficion, débuta par véroniques dynamiques puis sur un quite. L’Arlésien brinda au conclave, exécutant une bonne entame jusqu’au centre où il alterna des enchainements décidés, plus convaincants toutefois sur l’aile droite. Entière d’effet rapide au second envoi.

bols22b

A la mi-journée, extinction provisoire de voix des cigales anti-taurines et montée en puissance d’animations musicales et sévillanes avec le groupe « Tatafina » sur la scène d’une salle affichant le no hay billetes pour une comida qui a obtenu deux oreilles !

bols22c

Retour plus tard des hostilités et des pipistrelles de service pour la seconde demi-finale, à cinq cette fois, avec du bétail de Roland Durand, gachos la plupart…

jm22k

Jorge Martínez (vuelta), d’Almería, se distingua au capote puis brinda à l’auditoire une faena somme toute agréable, toréant avec justesse et lenteur, templant sur les deux bords avant un final par bernardinas puis une entière au second envoi. Etait-ce les effets de la digestion, toujours est-il qu’à mon humble avis, il aurait mérité tout autant que certains autres une récompense !

av22x

Adrián Villalba (deux oreilles), d’Albacete,  a débuté son trasteo par une larga arrodillada, exécutant plus tard une faena de laquelle ressortirent des muletazos bien tracés avant une spectaculaire voltereta qui apparemment n’eut pas de conséquences fâcheuses. Final par manoletinas dont une à genoux, puis entière en conclusion d’une prestation remarquée.

dp22z

Daniel Pérez (silence), de l’école de Madrid José Cubero «Yiyo », n’a pas été le plus chanceux, son adversaire sautant d’emblée dans le callejón, et se ressentant ensuite de sa performance athlétique ! Deux bonnes paires à charge du novillero puis brindis au public pour un combat à couteau tiré, sans grande possibilité de se lancer dans de grandes envolées lyriques. A l’impossible nul n’était tenu, le bicho rechignant à embestir ou ne le faisant que par à-coups. Entière à la troisième tentative, puis maniement aléatoire du verdugo.

jn22k

José Nicolás (oreille), de l’école de Navas del Rey, faisait partie de ceux qui m’avaient le plus convaincu hier. Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas toujours, preuve en est qu’aujourd’hui, il a eu plus de mal à rendre une copie de grand niveau. Excellent au capote, il se fit corriger plus tard au second tercio sur la première paire, mais se reprit bien. Après avoir brindé au respectable, il s’appliqua à tracer des séries certes méritoires, mais à la transmission limitée. En se montrant ensuite réservé, son novillo ne l’a pas beaucoup aidé au cours d’un trasteo trop long, ou du moins comportant des longueurs ! Entière après pinchazo.

aar22k

Aarón Rodríguez (oreille) ferma la marche en affichant sa décision dès les capotazos de réception, à l’impact inégal. Tomas Ubeda et Dylan Raimbaud se sont ensuite illustrés avec les bâtonnets avant qu’Aarón n’ait le geste apprécié d’aller brinder à la musique qui depuis le matin, non seulement animait les débats, mais couvrait aussi  les éructations avoisinantes… Entame dynamique par séries ajustées et comme la veille, Aarón ne tarda pas à transmettre, par son sens des distances, son entrega et son alegría. Il subit toutefois un désarmé en fin de parcours avant d’en terminer d’une entière puis deux descabellos.

bols22x

Voilà, la messe était dite et il ne fallait plus désormais qu’attendre la fumée blanche… Si on m’avait demandé mon avis, en tenant compte objectivement des copies rendues par les uns et les autres, j’aurais à titre personnel voté pour Alejandro Rivero (l’indulteur !), Adrián Villaba et Aarón Rodríguez. Mais finalement, au moment de la proclamation des résultats, une surprise de taille attendait les aficionados (et les toreros !) puisqu’il a été indiqué qu’au prétexte du niveau élevé, le nombre de finalistes passait de trois à six ! On ne va pas en faire un plat, mais dans toutes les compétitions, il y a des éliminatoires, des gagnants, des perdants, des déçus, des contents, c’est la loi du genre et d’ailleurs, l’intérêt de la formule par élimination… Cette décision part certainement d’un bon sentiment pour sauver un maximum de jeunes, mais à Manduel ce dimanche, je n’en ai pas vu six au même niveau ! Par ce biais, on en est arrivé au paradoxe qu’il y aura plus de candidats pour la finale que pour une seule demi-finale ! Mais cet été à Saint-Gilles, il ne devrait y en avoir en principe qu’un seul gagnant !

bol22f

Cela dit, si le placement trop proche des braillards a été discutable de par la proximité des arènes et de nos oreilles, il convient toutefois de féliciter pour la bonne organisation dans divers secteurs, Danièle Bastide et ses Aficionadas, les responsables de Nîmes Métropole et de l’AFAP, l’ensemble des acteurs et accompagnants ainsi que tous ceux qui d’une manière ou d’une autre se sont investis. Allez, pas de jaloux, deux oreilles et rabo à tous… Todos Contentos… y Viva la Pepa !!!

SÉVILLE

Corrida de clôture de la Feria de Abril ce dimanche avec une miurada qui a attiré les deux tiers de la contenance de la Maestranza. Le cinquième pensionnaire de Zahariche a été changé pour invalidité et dans l’ensemble, le lot a donné un jeu intéressant, Pepe Moral prenant en définitive l’ascendant sur son rival Manolo Escribano, qui pour sa part est allé les trois fois a portagayola. Pepe est passé très près de la Porte du Prince et dut en définitive se contenter de celle des cuadrillas, ce qui n’était déjà pas si mal !

me22k

Manolo Escribano : saluts aux trois.

pm22g

Pepe Moral : oreille, oreille avec pétition de l’autre et saluts.

pm22f

(Photos : Maestranza)

MADRID

Devant un quart d’arène et face à des novillos de Julio García, Miguel Ángel Pacheco a été le plus en vue, sans que les deux autres, Adrián Henche et El Adoureño, ne déméritent.

ah22k

Adrián Henche : silence aux deux.

map22k

Miguel Ángel Pacheco : saluts aux deux.

ad22k

El Adoureño : silence aux deux.

Voir le résumé vidéo de cette novillada en cliquant ICI

SOUSTONS

Arènes de Soustons : Fiesta Campera organisée par l’Ecole Taurine La Marismeña, 6 Novillos de Sainte Cécile bien présentés et donnant du jeu pour :

Mehdi Savalli : une oreille

Roman Perez : deux oreilles

Marco Leal : deux oreilles

Denis Labarthe : deux oreilles

Molajes Balti : deux oreilles

Baptiste Cissé : deux oreilles

Vuelta al ruedo pour le quatrième, chaque novillo a été sauté à sa sortie en piste par Dominique Larié.

Neuf piques, cavalerie Bonijol, un quart d’arène. Météo enfin printanière.

dl22k

Organisée par Denis Labarthe, l’école taurine de Soustons et la Peña La Finca, cette fiesta campera placée sous le signe de l’Amitié a permis aux aficionados présents de passer un moment d’Aficion Authentique bien plus proche de ce que sont les fondements de la tauromachie que ce qui se passe dans les arènes sévillanes.

Très bien présentés, les novillos de Michel Mejias, ont donné du jeu et permis aux toreros s’exprimer et de faire plaisir aux spectateurs présents sur les gradins.

Seul le premier, manquant de fond, n’a pas permis à un Mehdi Savalli, un peu hésitant, de s’exprimer.

Roman Perez a su exploiter la très bonne corne droite du second.

Marco Leal, en très bon lidiador, a dominé et amélioré un novillo tardo et compliqué en début de faena.

Denis Labarthe, porté par son public, a su, pour sa dernière prestation en public, exploiter la très bonne corne gauche de son partenaire.

Mojales Balti, visiblement contracté, est resté en dessous, sauf lors dune série à gauche et d’une autre à droite, d’un très bon novillo.

Baptiste Cissé, avec beaucoup d’élégance, a su tirer parti du noble sixième, en particulier pour une exceptionnelle série de naturelles.

Le sauteur local, Dominique Larié, a sauté avec succès les six novillos.

En début d’après-midi, Sam, Nathan, Thomas, Esteban, Cyril et Elio nous ont montré leur courage et toute la qualité de l’enseignement reçu face à d’intéressantes reses de la ganadería Grenet.

(Communiqué – RT – Corridasi – Photo : Nicolas Couffignal)

SAINT-MARTIN

A partir de ce lundi 23 avril, la vente de billets s’effectuera au guichet des arènes de Saint Martin de Crau,  de 15h à 19h,  ainsi que par téléphone au 0490969584.

stm03x1

Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez nous contacter par mail à contact@feriadelacrau.fr

stm22f

Voir le site de la Unica en cliquant ICI

(Communiqué de la Unica)

MIMIZAN

mim22k