Halloween : Rebelote…

 

 

Je préfère l’humble torero.

 

Qui méprise l’indigence d’un sueldo.

 

 

 

A une gamine maquillée en Jack-o’-Lantern.

 

Qui sonne aux portes.

 

 

 

Je préfère la soupe de haricots.

 

Gagnée en trois passes dans une portative.

 

 

 

Aux bonbons.

 

Distribués à de faux mendiants bien nourris.

 

 

 

Je préfère un Camus.

 

Dont la mère était illettrée.

 

 

 

Et lui à l’écriture.

 

D’épée de mort.

 

 

 

A une Ernaux.

 

Grimée dans ses origines.

 

 

 

Et elle en travesti.

 

De l’écrivain qu’elle n’est pas.

 

 

 

Je préfère le vestido.

 

Loué la veille.

 

 

 

Aux oripeaux.

 

De la décadence.

 

 

 

Je préfère le rictus gris.

 

D’un mendiant en lumière.

 

 

 

Au sourire béat.

 

D’un quémandeur en outrance.

 

 

 

Je préfère.

 

Un Nîmes Olympique.

 

 

 

Au fond

 

Du puits d’Edgar Poe.

 

 

 

A une Coupe du Monde.

 

Au pays des palais de Blanche Neige bâtis par des esclaves.

 

 

 

Je préfère un estoconazo.

 

Malhabile de peur.

 

 

 

A un merci.

 

En dents noires.

 

 

 

Je préfère voir.

 

Couler du sang.

 

 

 

Que cautionner.

 

Une ridicule pantomime.

 

 

 

Je préfère la vie.

 

Qui sourd d’une muleta rapiécée.

 

 

 

A la désolation.

 

D’un chapeau pointu.

 

 

 

Je préfère.

 

La parole coupante.

 

 

 

D’un Casas.

 

Qui défend la grandeur du toreo.

 

 

 

A celle en guimauve.

 

D’un anti spéciste.

 

 

 

Qui.

 

Larmoie sur l’âme du crapaud.

 

 

Je préfère les mains brunes.

 

Tachées de la boue des ruedos d’épouvante.

 

 

 

Aux fossettes idiotes.

 

Des joues pleines de bien-pensance.

 

 

 

Je préfère les cicatrices.

 

Des cornadas d’espejo.

 

 

 

A celles dessinées au charbon.

 

Sur des visages farinés de blanc.

 

 

 

J’aime Adèle première sorcière brûlée vive en Europe.

 

Agnès Sampson, étranglée sur son bûcher le 28 janvier1591 à Edimbourg.

 

 

 

Marie Navart, roussie en novembre 1656 à Templeuve.

 

Et La Voisin qui subit le même sort le 22 février 1680 à Paris.

 

 

 

Anna Göldin, décapitée le 13 juin 1782 à Glarus.

 

Et Marguerite Tiste en 1671 aux Pays-Bas espagnols.

 

 

 

Celles de Salem en 1692 aux Etats-Unis.

 

Et celles de Pendle en 1612 en Angleterre.

 

 

 

Mais aussi.

 

La marquise de Merteuil.

 

 

 

Libertine machiavélique.

 

Qui se joue du Vicomte de Valmont.

 

 

 

Le comte Orlock de Nosferatu.

 

Le vampire de Murnau.

 

 

 

Et Pepe Luis.

 

Le sorcier de San Bernardo.

 

 

 

J’aime les toros aux terribles cornes.

 

Et ceux qui les affrontent avec douceur.

 

 

 

En donnant des passes.

 

Exemptes de maquillage.

 

 

 

J’aime Montoliú, Soto Vargas.

 

Iván et Víctor.

 

 

 

Tués.

 

Dans l’arène.

 

 

 

Le ventre déchiré.

 

De Joselito.

 

 

 

Et la gangrène.

 

Dans la cuisse d’Ignacio.

 

 

 

J’aime les turpitudes de la vie.

 

Ses blessures.

 

 

 

Ses remates.

 

Ses cris de joie.

 

 

 

J’aime tout ça.

 

Et pas ce qui en est l’opposé.

 

 

 

Qui fait croire que la mièvrerie des Sharon, Dylan ou Kimberley.

 

N’est qu’un déguisement.

 

 

 

A l’insipidité.

 

De citrouille.

 

 

 

Comme une rebelote annuelle.

 

De la bêtise.

 

 Datos

 

Halloween est une fête folklorique originaire des îles anglo-celtes célébrée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, jour de la fête catholique de la Toussaint. Son nom est une contraction de l’anglais All Hallows’ Eve qui signifie the eve of All Hallows’ Day en anglais contemporain et peut se traduire comme « la veille de tous les saints » ou « la veillée de la Toussaint ».

 

En dépit de son nom d’origine chrétienne et anglaise, de multiples sources présentent Halloween comme un héritage de la fête religieuse de Samain2 qui était célébrée au début de l’automne par les Celtes et constituait pour eux une sorte de fête du Nouvel An. Halloween est ainsi connue jusqu’à nos jours sous le nom de Oíche Shamhna en gaélique. Elle est une fête très populaire en Irlande, en Écosse et au Pays de Galles où l’on trouve de nombreux témoignages historiques de son existence. Jack-o’-lantern, la lanterne emblématique d’Halloween, est elle-même issue d’une légende irlandaise.

 

La fête d’Halloween est introduite aux États-Unis et au Canada après l’arrivée massive d’émigrants irlandais et écossais notamment à la suite de la Grande famine en Irlande (1845-1851). Elle y gagne en popularité à partir des années 1920 et c’est sur le nouveau continent qu’apparaissent les lanternes Jack-o’-Lanterns confectionnées à partir de citrouilles, d’origine locale, en remplacement des navets utilisés en Europe.

 

La fête d’Halloween est aujourd’hui célébrée principalement en Irlande, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Elle est dans une moindre mesure fêtée dans de nombreux autres pays influencés marqués par une américanisation de leur culture. La tradition moderne la plus connue veut que les enfants se déguisent avec des costumes effrayants à l’image des fantômes, des pirates, des monstres ou des vampires et aillent sonner aux portes en demandant des friandises avec la formule : Trick or treat ! qui signifie « des bonbons ou un sort ! ». La soirée peut également être marquée par des feux de joie, des feux d’artifice, des jeux d’enfants, la lecture de contes horrifiques ou de poèmes d’Halloween, la diffusion de films d’horreur, mais aussi la tenue de messes anticipées de la Toussaint dans sa composante strictement religieuse.

 

Son apparition en France remonte à la fin des années 1990.

 

Patrice Quiot