Navalón / Dámaso : Guerre et Paix…

 

Au cours de sa carrière, Dámaso González (11/09/1948 ; 26/08/2017) fut la cible d’innombrables critiques de la part d’Alfonso Navalón, figura du journalisme taurin.

 

Pour essayer de comprendre la chose, il faut remonter à l’époque où Dámaso, dès son irruption novilleril à Barcelone en 1969 était, comme l’était «Paquirri», managé par la casa Camará fondée par José Flores et perpétuée par ses fils Pepe et Manolo et savoir que Navalón était en guerre avec la casa cordouane depuis qu’il avait appris que le patriarche aux lunettes noires avait tiré les ficelles pour qu’il soit viré du journal «Informaciones» au motif d’avoir publié des reportages écornant l’image de «Manolete».

 

Ce fut le début d’une opposition absolue contre tout ce qu’entreprenait la famille Camará et qui dura une décennie, même après que Dámaso eut cessé d’être managé par les Cordouans pour passer sous la juridiction de Luis Alegre puis de José Antonio et Javier Martínez Uranga.

 

«Paquirri» et plus encore Dámaso en furent les victimes, en particulier à Madrid où, dans la période de 1970 à 1978, les arènes de Las Ventas devinrent le terrain privilégié de Navalón pour des chroniques très dures envers Dámaso, qui, de 1970 à 1978, n’y coupa pas une seule oreille.

 

Une anecdote témoigne du tendu de la relation :

 

Pendant l’hiver 1975 à son retour d’Amérique du Sud et avant Castellón et Valencia, Dámaso était venu passer quelques semaines à Salamanque en s’installant, au-delà de Ciudad Rodrigo et près du Portugal, à «Los Labraos», la finca de Pedro Martínez Pedrés, son compatriote. Il était accompagné de Francisco Membrilla «Pacorro», son peon de confiance, légende des hommes d’argent et décédé quelques mois avant Dámaso.

 

Un jour, sur le coup de midi, Dámaso et «Pacorro» partirent s’entrainer sur la route du complexe «La Pedresina» l’importante entreprise de station-service, de restaurant et de supermarché que Pedrés avait ouvert après sa retraite à Fuentes de Oñoro. Navalón qui avait appris que Dámaso était dans la région décida de partir à sa rencontre à bord d’un vieux véhicule Renault 4L. Dès qu’il aperçut le matador qui portait une barre de fer pour muscler son bras et son banderillero, Navalón stoppa le véhicule en descendit et nerveusement dit au torero : «Frappe-moi, manchego ! Me voilà, frappe-moi ! ».

 

Dámaso se tut mais «Pacorro» commença à reprocher à Navalón son attitude et ses manières provocantes, jusqu’à ce que le torero arrive à calmer le critique, qui à cette époque, avait déjà été violemment pris à partie par plusieurs toreros dont Antonio Ordóñez, à l’«Hôtel España» de Guadalajara.

 

Après cet épisode, la hargne de Navalón reprit de plus belle.

 

Malgré ce, Dámaso finit par être reconnu unanimement par tout le monde taurin et il arriva un moment où Ramón Sánchez, le ganadero de Salamanque installé dans la sierra de Cordoue après avoir acheté la finca de Manuel Arranz et qui était étroitement lié à Navalón, lui conseilla d’être plus juste envers Dámaso s’il ne voulait pas perdre sa crédibilité. Navalón leva le pied de l’accélérateur de la critique systématique d’autant qu’à la San Isidro de 1979, après le triomphe de Dámaso avec le toro de La Laguna, tout Madrid se rendit compte de l’injustice de ses propos contre l’Albaceteño.

 

Dès lors, Alfonso normalisa sa relation avec Dámaso, le saluant chaque fois qu’il le rencontrait et reconnaissant que sa dureté envers un torero aussi colossal avait été une erreur.

 

Un exemple du changement intervint lors de la dernière corrida que Dámaso toréa à Salamanque, en 1993, partageant l’affiche avec El Niño de la Capea pour l’alternative d’Andrés Sánchez. Ce jour-là, Navalón ayant appris que Dámaso déjeunait à «El Mesón», un restaurant central situé à côté du «Gran Hôtel», vint le saluer.

 

Dámaso, qui était un gentilhomme, lui tendit la main et, le soir, dans son colloque au «Gran Hôtel», le critique fit l’éloge du torero.

 

La guerre picrocholine était terminée…

 

Datos

 

Alfonso Navalón Grande (Huelva, 5 de abril de 1933 / Fuentes de Oñoro, Salamanca, 27 de agosto de 2005) fue un novillero, ganadero, y crítico taurino, quizá el cronista más polémico del siglo XX.

 

A los 16 años, en las Fiestas de La Soledad, en Fuentes de Oñoro, mató su primer novillo.

 

En Madrid, comenzó a trabajar en el semanario ‘ El Ruedo ‘, junto a otros redactores como Joaquín Jesús Gordillo o Vicente Zabala. Colabora en el periódico ‘ Informaciones ‘ consiguiendo la pluma de oro y también en el rotativo ‘Pueblo ‘ sustituyendo a Gonzalo Carvajal, donde vivió sus mejores momentos profesionales.

 

Su estilo como crítico tuvo el brillo de quien sabe tras lo que se anda y, además, lo sabe contar con estilo.

 

Abusó del sarcasmo y del ataque personal y directo, por lo que pisó más de un juzgado y sufrió la agresión de alguna cuadrilla estimulada por el matador. Ello le granjeó una tremenda popularidad a la par que odios furibundos que manejó, aquélla y éstos, engrandeciendo los dos sentimientos.

 

Sus crónicas y columnas de opinión formaban a los aficionados, y a la vez denunciaban las componendas de trastienda en el mundo taurino.

 

Junto con el recordado Joaquín Vidal, fue un referente de la afición de Madrid.

 

Francisco Membrilla ‘Pacorro’ (1933-2016) fue uno de los banderilleros más destacados de su tiempo, y actuó a las órdenes de diferentes figuras, como Manolo Vázquez, ‘El Pireo’, ‘Antoñete’, Antonio Ordoñez, ‘Tinín’ o Dámaso González, en cuya cuadrilla puso fin a su carrera. ‘Pacorro’ es considerado un gran torero de plata y además una figura de transición entre los banderilleros de su tiempo y la generación posterior, entre los que estarían los Corbelle, Ecijano, Montoliú o El Jaro.

 

Guerre et Paix est un roman de l’écrivain russe Léon Tolstoï (1828/1910).

 

Publié en feuilleton entre 1865 et 1869 dans « Le Messager russe », le livre relate l’histoire de la Russie à l’époque de Napoléon Ier, notamment la campagne de Russie en 1812. Léon Tolstoï y développe une théorie fataliste de l’histoire, où le libre arbitre n’a qu’une importance mineure et où tous les événements n’obéissent qu’à un déterminisme inéluctable.

 

La locution nominale «guerre picrocholine» est employée pour désigner avec ironie, sarcasme ou humour, un conflit ou une querelle aux rebondissements burlesques et dont les motifs sont considérés comme futiles, obscurs ou grotesques.

 

L’adjectif «picrocholine» est dérivé du nom propre Picrochole, personnage secondaire du roman de Rabelais, «Gargantua».

 

Patrice Quiot