Tabac brun et tabac blond… (2)
Tabac blond.
Entre les doigts de Marlène Dietrich.
Lola-Lola de «L’ange bleu».
Celui d’Anne.
De Cécile et d’Elsa.
Du «Bonjour tristesse» de Sagan.
Tabac blond.
Aux feuilles roses de Virginie.
Et au goût de miel.
Celui.
Des hauts.
De l’affiche.
Tabac blond.
Des capelines et des voilettes.
Du Derby d’Ascot.
Celui.
Des femmes au sillon des seins parfumé.
De la primera fila des barreras.
Tabac blond de volupté.
En volutes.
De fumée bleue.
Celui de José María Dols Abellán.
Fumé du bord des lèvres.
En regardant les mules trainer la dépouille de «Clarín».
Tabac blond des plaisirs volages.
Des cabarets.
Du «Paris est une fête» d’Hemingway.
Celui de la Duchesse d’Albe.
En cheveux comme un mouton d’apparat.
Dans le palco real de la Maestranza.
Tabac blond des américaines.
Inlassablement allumées sur la route de Linares.
Dans la Buick de Manuel Laureano Rodríguez.
Celui des coupes.
Et du cristal.
Des vernissages de Botero.
Tabac blond.
De l’avant et de l’après.
Des callejones étroits.
Celui de Nick, Jay.
Daisy et Tom.
Des fêtes luxueuses de Scott Fitzgerald.
Tabac blond.
A l’élégance des vestes en cachemire des señoritos.
Et à l’odeur des lèvres maquillées des señoritas en Prada.
Celui des salons de l’«Ercilla».
Du toro naturalisé du «Wellington».
Et du lustre du «Colón».
Tabac blond du toreo.
De cortijo.
Et de triunfo.
Celui.
De l’ami.
Amor Antúnez.
Fier.
Après avoir salué.
Quitandose la montera.
Et celui.
Odorant et éternel.
De José Tomás Román Martín.
Merveilleux tabac brun.
Splendide tabac blond.
Qui un jour, a recibir, m’estoqueront.
Patrice Quiot