Campos de Soria…

 

Mieux vaut un instant en avril que tout un long mois en automne !

 

« Dans l’auberge ouverte sur les champs

on voit le foyer où le bois fume

et la marmite chaude qui bouillonne.

La bise court sur la terre glacée,

soulevant de blancs tourbillons

de neige silencieuse.

La neige tombe sur les champs et les chemins

comme dans une fosse.

Un vieillard accroupi tremble et tousse

près du feu ; la vieille femme file

un écheveau de laine, et une petite fille coud

un feston vert à la robe d’étamine écarlate.

Les vieillards sont les parents d’un muletier

qui, cheminant sur cette terre blanche,

perdit une nuit son chemin

et s’enterra dans la neige de la montagne.

Au coin du feu il y a une place vide,

et sur le front du vieillard, au plissement farouche,

comme une tache sombre,

La vieille femme regarde la campagne, comme si elle entendait

des pas sur la neige. Personne ne passe.

La route voisine est déserte,

déserts les champs autour de la maison.

La petite fille songe qu’elle ira courir

dans les prés verts, avec d’autres fillettes,

par les journées bleues et dorées,

lorsque poussent les blanches pâquerettes. »

 Antonio Machado.

 Champs de Castille /1912.

 

Datos

 

Antonio Machado naît à Séville le 26 juillet 1875. Il est le fils du folkloriste andalou Antonio Machado Álvarez dit « Demófilo », et le frère de Manuel, né un an avant, également poète et de José, peintre.

 

Sa famille s’installe à Madrid en 1883 et les deux frères rejoignent l’Institution libre d’enseignement. Durant trois ans, et avec l’encouragement de ses professeurs, Antonio se découvre une passion pour la littérature. Il perd son père en 1893, alors qu’il n’a que 17 ans. Il fait plusieurs métiers, dont celui d’acteur. En 1899, il se rend à Paris avec son frère, qui avait obtenu un emploi de traducteur à la maison Garnier. Il entre alors en contact avec les poètes Jean Moréas et Paul Fort, et d’autres figures de la littérature contemporaine, dont Rubén Darío et Oscar Wilde. Ces rencontres confortent Machado dans sa décision de devenir lui-même poète.

 

En 1901, il publie ses premiers poèmes, dans le journal littéraire Electra. Son premier livre de poésies est publié en 1903 sous le titre Soledades. Une nouvelle édition complétée paraîtra en 1907 sous le titre Soledades. Galerías. Otros Poemas.

 

La même année, Machado se voit offrir une place de professeur de français à Soria. Il y rencontre Leonor Izquierdo Cuevas, avec laquelle il se marie en 1909. Il avait 34 ans et Leonor 15 seulement. Le couple se rend de nouveau à Paris en 1911. Pendant l’été, Leonor, atteinte de tuberculose, doit retourner en Espagne où elle meurt le 1er août 1912, quelques semaines après la publication de Campos de Castilla. Très affecté, Machado quitte Soria pour ne jamais y retourner. Il va vivre à Baeza, dans la province de Jaén, en Andalousie, où il reste jusqu’en 1919.

 

Entre 1919 et 1931, Machado est professeur de français à Ségovie, plus proche de Madrid, où habitait son frère. Les deux frères se rencontrent régulièrement et collaborent dans de nombreuses pièces de théâtre à succès. Il a une liaison secrète avec Pilar de Valderrama , une femme mariée, qu’il évoque dans ses poèmes sous le nom de Guiomar. En 1931, il proclame la République à Ségovie, en hissant le drapeau républicain sur l’hôtel de ville de Ségovie au son de La Marseillaise. Antonio Machado a aussi des préoccupations philosophiques et incline à l’édification morale. De là viennent de brefs essais qu’il publie à la veille de la Guerre civile sous les noms d’Abel Martín et de Juan de Mairena.

 

Lorsqu’éclate la Guerre civile d’Espagne, en juillet 1936, Antonio Machado est à Madrid et se trouve séparé pour toujours de son frère, qui vivait en zone nationaliste et avait choisi de soutenir le camp franquiste. Antonio, lui, met sa plume au service du parti républicain.

 

Il écrit un poème évoquant l’exécution de Federico García Lorca (El crimen fue en Granada). Machado est évacué avec sa mère, Ana Ruiz, et deux de ses frères, Joaquín et José, à Valence, puis en 1938 à Barcelone. À la chute de la Seconde République espagnole, ils sont contraints de fuir vers la France. Arrivé à Collioure, à quelques kilomètres de la frontière, épuisé, Antonio Machado y meurt le 22 février 1939, trois jours avant sa mère.

 

Antonio Machado est enterré à Collioure, tandis que Leonor a sa tombe à Soria.

 

Champs de Castille(Campos de Castilla) est une œuvre au style correspondant à la Génération de 98, écrite en 1912.

 

À travers les vastes et austères paysages du plateau castillan, Machado montre en filigrane les traces d’un passé historique glorieux, mais aboli. En même temps, sa méditation se teinte de tristesse quand s’imposent à lui la pauvreté des campagnes et la misère des paysans contraints d’abandonner leurs terres pour s’en aller chercher ailleurs leur subsistance. Avec une grande économie de moyens, Machado exprime l’essence, la vérité profonde, éternelle, de ces montagnes, des champs, des rives du Douro, des rues de Soria. Il écrira quelques années plus tard : « Je ne me souviens que de l’émotion des choses, / tout le reste, je l’oublie ».

 

Soria est le pays de José Luis Palomar Romero (Soria, 22 de noviembre de 1952)

 

Debutó en público el 10 de julio de 1970 en Soria. Debutó con caballos el 3 de octubre de 1973 en Soria.

 

Tomó la alternativa en marzo de 1978 en Castellón, con José María Manzanares (padre) como padrino y El Niño de la Capea como testigo. Confirmó la alternativa en Madrid el 17 de mayo de 1978 siendo su padrino Dámaso González y repitiendo El Niño de la Capea como testigo.

 

En el junio de 1982 salió dos veces por la puerta grande de Madrid. La primera, el primer día del mes en la denominada corrida del siglo con reses de Victorino Martín, junto a los compañeros de cartel Francisco Ruiz Miguel y Luis Francisco Esplá. La segunda, todavía enfrentándose a toros de esta ganadería, el 16 en la corrida de beneficencia alternando con Antoñete y Francisco Ruiz Miguel. En 1983 triunfó en España y Perú.

 

El domingo 30 de septiembre de 1985 fue testigo de la cogida mortal de El Yiyo en la Plaza de Toros de Colmenar (Madrid), cuando lidiaba, junto a Antoñete, reses de Marcos Núñez.

 

Patrice Quiot