Pablo…

 

« Patricio, en invierno pareces un acordeonista belga y en verano un sembrador de café ¿ Tu me invitas o yo te invito ? »

(Pablo Gómez Terrón).

 

Ça avait commencé très mal pour Pablo.

Débuts en avril 1961 à Valverde del Camino et grosse branlée; présentation pas terrible à Huelva en 1962, première novillada piquée le 23 septembre, novillos de la ganadería de Eugenio Marín alternant avec Mauro Liceaga et Carlos Corbacho et on ne peut pas dire que là encore, ça se passa très bien ; le 2 juin 1963 grave blessure à Cordoue : «… Resultó cogido por el quinto, sufriendo herida en el pliegue glúteo derecho, con dirección oblicua, que afectó a todos los músculos de la región, en los que produjo dislaceraciones y terminó en la región iquiálica de igual lado. También le produjo comoción cerebral » dit le parte facultativo ; le 22 septembre de la même année, à Valverde del Camino, Pablo est à l’affiche d’une novillada de Francisco Rincón Cañizares pour un mano a mano avec José Luís Caetano “Carmelito”.

 

Ce matin-là, le novillo “Caballito” tua José Martín Díaz, employé à leur transport et le 19 mars 1964 à Huelva devant des novillos de Diego Puerta et au cartel avec José Luis Caetano et José María Susoni, blessure gravissime «… que le desgarró toda la zona anal. Pronostico muy grave » et rebelote à Huelva le 18 juillet : « Herida en la región inguinal derecha, a nivel del Triángulo de Scarpa, con dos trayectorias, una hacia arriba y afuera de unos 15 cm de extensión que secciona el músculo sartorio y otra hacia debajo de unos 10 cm que contusiona el paquete vascular ».

 

Cámara qui l’apodère met du temps à se décider à le ramener à Madrid où Maximo García de la Torre arrive à le remettre d’équerre.

 

D’autres blessures, une quarantaine de fechas avant la présentation à Madrid le 19 mars 1966 et une autre novillada avec autre blessure à Barcelone en 1967. Ce chemin de galère mena cependant Pablo à l’alternative le premier août 1969 à Barcelone ; toros du Marquis de Domecq, Dámaso Gómez comme parrain et Gabriel de la Casa comme témoin. Le toro de la cérémonie, s’appelait « Ganchillero » ; il était noir, portait le nº 156 et accusait 483 kilos sur la bascule. Jusque-là rien d’extraordinaire sauf que ce jour-là…

 

…. Emplâtrage maison entre Pablo et son témoin et fracture de la clavicule. Quelques contrats de raccroc pour quatre ou cinq corridas jusqu’à sa despedida à Barcelone le 19 juillet 1973 à l’occasion d’un festival mixte avec Gregorio Lalanda et Paco Alcade de novillero.

 

Alors, il vint s’installer provisoirement en France, d’abord à Lyon où il travailla pour le père de Patrick Varin puis à Nîmes où il devint une figure incontournable et étrange du mundillo.

 

Et étrange il l’était Pablo ; toujours dans l’excès : Pantalon pattes d’eph’, chemise et veste cintrées un max l’été, imperméable et parapluie l’hiver, son élégance vestimentaire était celle d’un sous-officier qui aurait échoué au concours d’entrée de l’Académie militaire de Tolède dont la vie était faite de bric et de broc, de rapiéçages, d’éclats mal recollés et dont le langage, patchwork d’inutile tapageur et de vacuité ostentatoire, en était la synthèse.

 

Car Pablo était un Zébulon du discours qui usait les mots, les jetait en l’air, les rattrapait au vol, les faisait exploser dans des histoires qui mélangeaient le faux et le vrai, le grandiloquent et le sordide, le trivial et l’emphase.

 

Dans un registre unique et nauséeux, Pablo se jouait la vie dans des raccourcis spécieux et des amalgames terrifiants qui faisaient que peu osaient affronter ce Buck John de la parole qui excellait dans le juron calibrant son répertoire à l’aune du sentiment qu’il portait à celui à qui il était destiné et allant de la piqûre de moustique du «cabrón» à la morsure de caïman du «Mama verga», il éructait l’outrage.

 

Un José Ulloa Navarro «Tragabuches» de l’insulte, un Céline du blasphème, un Derrida de l’outrance, un Huckleberry Finn de l’irrévérence.

 

En plus, Terrón était un mystère. Souvent seul, personne ne savait comment il vivait et où il habitait. Mais comme il entretenait avec chacun une familiarité troublante, certains laissaient entendre qu’il était un espion d’on ne sait quoi et comme on l’a retrouvé mystérieusement noyé le 22 juillet 1999 dans la piscine de Sebastián Borrero « Chamaco » à Huelva….

 

Quién sabe ?

 

Il avait cinquante-six ans.

 

On aurait dû l’empailler !

 

Datos

 

Pablo Gómez Terrón nació en Trigueros (Huelva), el 25 de mayo de 1943. Vistió su primer traje de luces el 23 de abril de 1961 en Valverde del Camino (Huelva), lidiando novillos de Gerardo Ortega y alternando con Antonio Oliveira y Antonio Muñoz “El Choquero”. La primera novillada que toreó con picadores fue la celebrada en Huelva el 23 de septiembre de 1962, en la que con novillos de Eugenio Marín, alternó con Mauro Liceaga y Carlos Corbacho. La alternativa la tomó en Barcelona el 1 de agosto de 1968, al cederle Dámaso Gómez la muerte del toro de la ganadería del Marqués de Domecq, de nombre “Ganchillero”. Actuó de testigo de la ceremonia Gabriel de la Casa y el festejo lo abrió la rejoneadora Amina Assís. La última corrida que toreó también fue en Barcelona, el 19 de julio de 1973.

 

 

Enquête : « La Brigada Judicial de la Guardia Civil y un juzgado de instrucción investigan las causas concretas de la muerte del matador de toros Pablo Gregorio Gómez Terrón, de 55 años de edad, cuyo cadáver apareció el 22 de julio de 1999 en la piscina del chalé que la familia del ex matador de toros Antonio Borrero, “Chamaco”, posee en la playa onubense de El Portil, entre los términos municipales de Punta Umbría y Cartaya. Una asistenta encontró a primeras horas de la mañana, en el fondo de la piscina, el cuerpo sin vida de este hombre, domiciliado en Madrid, aunque últimamente residía en Nîmes (Francia). Tras comunicar el suceso a la propietaria de la residencia veraniega, María del Carmen Borrero, esposa de “Chamaco”, ésta denunció los hechos ante la Guardia Civil, que abrió de inmediato la correspondiente investigación para aclarar las circunstancias en que se produjo el extraño fallecimiento. Alrededor de las 14.00 horas, después de que los agentes recogiesen varias pruebas de la zona, se produjo el levantamiento del cadáver de este hombre, que pudo fallecer la noche anterior. En ese momento, además del personal de servicio, se encontraban en el inmueble la denunciante y su hijo Antonio, también matador de toros. Aún se desconoce el origen de esta muerte, aunque los agentes que investigan el caso no han encontrado inicialmente indicios de violencia en el cuerpo. En la piscina se encontró una botella de champaña y varias copas. Los vecinos de las residencias colindantes aseguraron no haber visto ni oído «nada anómalo» en la niche del pasado miércoles, cuando presumiblemente se produjo el suceso ».

 

Fuente: « El Mundo »/Viernes 23 de julio de 1999.

 

Patrice Quiot