Cruzarse…
Se croiser
Avec son corps.
Se croiser.
Avec ses tripes.
Se croiser.
Avec son cœur.
Se mettre.
A la bordure.
Du concevable.
De l’impossible.
Se mettre.
A la limite entre.
Le près.
Et le loin.
L’adjacent.
Et le contigu.
Se mettre.
Tout simplement.
Là où il importe.
De se mettre.
Une mathématique fine.
De l’intelligence.
Une architecture visible.
De l’interrogation.
Une géométrie palpable.
De la précision.
Un horizon.
Au millimètre des cornes.
Un sky-line.
De la folie.
Dans les turbulences.
Du triangle de Scarpa.
Dans l’outrance.
Du geste.
Bouche fendue.
Reins cambrés.
La jambe.
Devant.
Les couilles.
Aussi.
Les yeux.
Dans les siens.
Et la main.
Qui doucement vibre.
Pour appeler.
Le barbaresque.
Sous le soleil.
Du silence.
Exposer
Tout.
Tout.
Offrir.
En ne bougeant.
Presque pas.
Une immobilité.
De tension.
Une fixité.
Au dangereux voltage.
Une antithèse.
Un paradoxe.
Un geste.
Comme un cri retenu.
Un geste.
Comme une incantation muette.
Une écriture absolue.
De l’instant.
Un geste.
Comme un haïku.
En ne pensant.
A rien.
Et en disant
Tout.
Una cosa.
De toros.
Pour aller.
A la conquête.
Pour ouvrir.
Le fermé.
Et donner.
La passe.
Pour réduire.
L’infidèle.
Comme ceux qui prenaient.
La Croix.
Pour délivrer.
Le tombeau.
Croisés ceux-là.
S’appelaient.
Dans la langue.
De concile de Clermont.
Cruzarse.
Ça s’appelle.
Dans la langue.
Des toros.
Datos
Matsuo Bashō plus connu sous son seul prénom de plume Bashō signifiant «le Bananier», est un poète japonais du XVIIe siècle. De son vrai nom Matsuo Kinsaku (enfant) puis Matsuo Munefusa (adulte), il est né en 1644 à Iga-Ueno et mort le 28 novembre 1694 à Ōsaka. Il est considéré comme l’un des trois grands maîtres du haïku classique japonais avec Buson et Issa.
Patrice Quiot