Ce dimanche matin, Bernard Marsella est revenu sur la présentation de la Feria d’Istres 2025…

 

Depuis deux jours, son téléphone n’arrête pas de sonner. Coups de fils et messages se succèdent sur un rythme soutenu, conséquence de l’impact de la présentation des cartels des quatre corridas qui se dérouleront au Palio du 13 au 15 juin…

 

« La soirée de présentation est en fait le déclenchement de la feria. Elle part de là car c’est devenu une rencontre avec l’aficion très importante qui a pris une dimension aujourd’hui qui nous dépasse un peu. Il devait y avoir à peu près neuf cents personnes, ce qui est exceptionnel pour venir écouter la composition des cartels. Une soirée importante pour nous car ça permet aussi au travers de l’applaudimètre d’évaluer l’impact de chaque cartel, et finalement de la feria. C’est d’autant plus important que dans la foulée, nous allons ouvrir mardi la billetterie. En définitive, c’est un événement avant l’événement ! Cette présentation est aussi pour moi un grand privilège et un grand honneur, ce qui me permet de m’épanouir dans ce rôle de directeur des arènes.

 

On sent que depuis quelques années, il y a un engouement plus fort pour la corrida, de plus en plus de jeunes adhèrent à la tauromachie, et je pense que les gens ont pris cette habitude de se revoir très tôt pour la présentation des cartels dont ils attendent quelque chose. La question que tout le monde se pose… que va-t-il nous annoncer cette année ?

 

Je le dis et je le répète, l’identité d’Istres, ce n’est pas une tauromachie cloisonnée en mode torista/torerista, c’est arriver devant un podium de 900 personnes et faire rêver les gens à l’énoncé des cartels, par l’originalité, leur rareté, leur créativité. Je crois que le public a compris maintenant qu’il y avait un vrai travail de recherche. Istres aujourd’hui ne peut pas se permettre d’être la mauvaise copie des grandes arènes, elle a sa personnalité, et ça passe par le fait que chaque corrida a un titre…

 

Avec ses quatre corridas, la feria sera intense, c’est une programmation unique dans le monde de la tauromachie dans une arène de 3000 places ! Et s’il n’y a pas cette année une novillada, c’est uniquement pour une question d’équilibre budgétaire. C’est une feria éclectique et comme je l’avais déjà dit, comme un feu d’artifice varié et coloré pour tous les goûts. C’est pour cela qu’on retrouve un titre bien défini pour chacune des corridas, sa personnalité différenciant une après-midi à une autre.

 

Le vendredi 13, pour l’ouverture, c’est le retour d’un cartel de banderilleros comme il y en avait dans les années 80, ancrés dans toutes les grandes ferias. Je pense que ce cartel va satisfaire l’aficion, d’autant plus avec les toros coriaces de Valverde, un élevage maintenant emblématique pour un cartel correspondant à l’ esprit de cette course.

 

On va d’une extrémité à une autre le samedi 14 où l’on se retrouvera avec trois toreros artistes, classiques, pétris de qualités, qui ont un point commun, le talent d’une part,  mais aussi que les trois sortent d’une très longue traversée du désert ! S’ils sont là où ils en sont aujourd’hui, c’est que leurs qualités, leur ambition et leur trajectoire les a récompensés. Cette corrida de l’art sera animée musicalement par la Peña  Chicuelo II, mais également par un groupe flamenco venu d’Andalousie où l’on trouve Remedios Reyes, de Chiclana, et surtout Paco Peña, ancien banderillero au service de grands maestros pour environ 1500 corridas ! Il va s’inspirer des faenas des trois artistes pour amener une pincelada gracieuse, douce, sur chaque faena. C’est intéressant ce parallèle car ça va être une histoire de torero à torero. Les gens ne doivent pas s’attendre à un concert de flamenco, mais ça va être quelque chose d’un peu innovant.

Le dimanche 15 sera une journée très intense, avec le matin une corrida rendant hommage aux abonnés. Grâce à la tarification de cette corrida, le prix de l’abonnement chute considérablement, avec un cartel que l’on pourrait appeler de l’excellence car il comprend trois supers toreros, dont un qui est mature, quasiment vedette et qui est dans toutes les grandes ferias.

 

L’après-midi, c’est de nouveau la philosophie d’Istres qui est respectée avec un coup médiatique, un événement unique. C’est formidable qu’Istres ait pu bénéficier de cette belle histoire, comme son titre l’indique. Ce mano a mano devrait générer une émotion envoûtant le public du Palio. On aura plaisir à revoir Juan Bautista revenir pour un jour avec son poulain Marco Pérez qui viendra juste de prendre l’alternative. C’est la rencontre magnifique entre deux amis, deux générations, et surtout entre l’apoderado et son torero. Un fait unique qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire de la tauromachie ! Je crois qu’une fois de plus, Istres se différencie des autres ferias par son originalité, sa capacité à se projeter, à toujours essayer d’exploiter des angles différents, c’est ce qui nous donne la force de lutter à tous les niveaux.

 

Cela dit, il est évident que c’est une feria courte et que l’on ne peut pas faire plaisir à tout le monde. S’il y a bien une arène qui a toujours joué le jeu avec les toreros français, c’est bien Istres, 110 postes depuis la création du Palio, ce qui correspond à 32% du nombre de postes pendant ces années. Ce qui démontre bien qu’Istres a toujours soutenu l’histoire des toreros français… et continuera de le faire !  C’est toujours difficile de monter les cartels parce que forcément, on fait des heureux et des déçus, c’est la loi de l’arène et… c’est aussi la liberté d’Istres !

 

Un mot sur l’honneur et le privilège d’avoir accueilli le maestro Juan José Padilla pour symboliquement lancer et soutenir notre feria. Il a été très ravi, surpris et même ému devant l’ampleur de cette soirée de présentation des cartels qui donne de la catégorie à la tauromachie.

 

Pour conclure, je reviens en quelques mots sur la billetterie puisque mardi on va ouvrir les réservations dans toutes les catégories de places. Renouvellement des abonnés 2024, vente aux nouveaux abonnés, ainsi que des places individuelles dans certaines catégories. Je préconise bien sûr l’achat d’abonnements qui pour quatre corridas sont à un prix défiant toute concurrence. 130€ pour toutes les courses, faites le calcul…»

 

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