L’acheminement des toros vers les lieux de spectacles a longtemps été complexe…

 

La problématique était la distance séparant les propriétés d’élevages et les arènes…

 

Le voyage d’antan se réalisait sous forme de convois accompagnés de cavaliers et de mansos (bœufs dressés). Ce groupe nécessitait un temps infini et plusieurs étapes sur la route. Les encierros et abrivados sont de nos jours une pâle copie, seul subsiste les souvenirs graphiques des vieilles affiches. 

 

Dès 1860, le transport est plus aisé, voire sécurisé grâce aux chemins de fer et l‘utilisation des cajones (caisse en bois de 2mx2,50m x1m) facilitant la manutention. Cela permettait le célèbre « desencajonamiento » dont la prononciation est aussi difficile que sa réalisation consistant à l’ouverture des caisses en piste… 

 

 L’acheminement de nos jours est fait par la route, la caisse des camions de transport est aménagée en un savant labyrinthe qui permet le cheminement des toros dans les cases individuelles, le véhicule s’appelle «  char à toros » ou carri en langue provençale.

En Camargue, les taureaux sont assujettis par cordes fixées au plafond ajouré de la caisse, cela facilite l’encocardement. Un méjean, littéralement « qui est au milieu », permet de séparer des groupes d’animaux plus  jeunes (vaches ,veaux).

Le Larousse définit le char comme « un véhicule attelé à un ou plusieurs chevaux, avec des roues assemblées par paires formant des essieux ». L’ancêtre du char fut réalisé dans le pays d’Arles.

Au décès de leur père Honoré Saurel, éleveur de toros (1906), ses fils Pierre (le long) et Cyprien (le gnoque) reprennent la manade. Ils font réaliser un véhicule spécifique pour le transport des bious par l’atelier Paul frères à Raphèle ; le prototype n’a pas de fond, les toros marchent à l’intérieur au pas des chevaux ! 

Un modèle équivalent a été confectionné pour la manade Franco-Russe de Joseph Durand « Durandet » (grand-père de Rolland).

 

Le char de la famille Saurel plus que centenaire fut réhabilité à l’initiative de l’association « entre Crau et Rose » de Mas Thibert et son président Claude Reboul, le mécénat assuré par l’entreprise Boccard, installateur d’industrie à Fos sur Mer. Ironie de l’Histoire, c’est une entreprise pétrolière, Esso Standard, qui a exproprié Pierre Saurel (fils de Cyprien), du mas de la Sonde en 1964.

Jacques Lanfranchi  « El Kallista »

A GALET mon oncle Yves ….

 

Crédits photos

Affiche : UBTF 2018

Desencajonamiento : Album Toros N°4 1984

Les trois autres : collection personnelle