Manguara, le cheval de Paco Ortiz…
Un voile sombre est venu ternir cette journée de mars
Il pleure sur Sevilla, Manguara s’est endormi
Il pleure sur Sevilla funeste mercredi
Les guitares se taisent, les voix sont enrouées.
Attendons à demain pour chanter ses exploits
Il pleure sur Sevilla, la cuadra est endeuillée.
Les nuages sont lourds, le ciel en est de plomb
Les paupières sont lourdes, le cœur tellement gros.
Plein de vie à peine quelques jours
Son hennissement retentissait chaque matin de l’an
Mieux que le chant du coq à réveiller son maître
Qui aussitôt servait dès l’aube sa ration
Il ne connaîtra point la printanière saison
Il pleure sur Sevilla, Paco a le cœur gros
La vie les a unis, la maladie séparés
Durant ces longs voyages, combien de liens tissés
De la Doñana Andalouse à la Camargue Française
Depuis Sevilla, jusqu’au Delta de L’Ebre
La Route de Nebrija fut ton dernier périple.
Honoré à Mejanes et aux Saintes-Maries
Compagnon, complice dans la solitude et l’effort
La vie est si fragile, à l’affût est la mort
Les cavaliers redoutent, ils acceptent leur sort
Un crêpe noir enveloppe ce mercredi de mars
Il pleure sur Sevilla, Manguara s’en est allé
Il pleure sur Sevilla, saigne le cœur de Paco
Les oliviers se courbent, Manguara est parti.
Freddy PORTE
16 mars 2025