4 rue de la Violette…

 

La raison sociale du lieu est «S.C.P» (actuellement S.C and Co) et les six logos de couleur rouge et blanc aux trois syllabes en écriture noire entrelacée reproduits sur le mur le confirment.

Du 4 rue de la Violette et en marchant vers ce qui était jadis «L’Armée du Salut»  on notera :

Sur le côté droit de la rue, un porche avec quatre marches, une poubelle en métal, une porte en bois de couleur marron puis un magasin «Artisan bijoutier, joaillier» aux volets bleus avec une marche. Sept barrières – parallélogrammes en fer de 1x1m avec diagonales du même métal – et, juste après, trois plots en fer de 40 cm de haut plantés sur le sol limitent l’espace.

Sur le côté gauche de la rue, une galerie d’art contemporain, une gouttière, un bureau annexe de « SCP », une porte marron avec un heurtoir en fer forgé, un réceptacle EDF en plastique gris, une autre gouttière, la vitrine de côté du « Aréna Café » sur laquelle un panneau marron dit «Crêperie ; Saladerie ; Glacier ; Cocktails ; Vins-Tapas» et une gouttière.

Revenus au 4 rue de lô Violette, nous remarquerons les murs de couleur crème en calcaire de Barutel, le même que celui des arènes, ainsi que les devantures en verre flouté et de couleur marron identifiées de 1 à 6.

Au-dessus de chacune d’entre elles, on lira : «Billetterie» ; « Billets réservés» ; «Billets payés» ; «Presse».

En dessous de chacune d’entre elles, comme une demi-ellipse, les guichets entre lesquels sont affichés des cartelitos de mano et des informations imprimées sur des petites affiches de couleur ou dactylographiées en noir sur du papier blanc.

Un domaine longtemps chapeauté par Lucienne Bodrero « Lulu » qui vient de fêter sa despedida après tant d’années à tirer les ficelles dans l’ombre afin de coordonner au mieux le fonctionnement d’une machine dont la bonne marche requiert à la fois sérieux, organisation et… diplomatie !

Derrière les guichets, devant des ordinateurs, des femmes dont on aperçoit les mains et dont en se penchant on distingue le visage. Comme les toros, elles ne doivent pas voir l’homme.

 

Le soleil n’éclaire pas l’endroit qui demeure dans l’ombre.

 Un récantou nimeño.

Garés, en vrac, une moto et plus loin, un scooter.

 

Des gens attendent.

Sans bruit.

Sur le sol, des mégots, quelques gobelets en plastique et une feuille froissée du «Midi Libre» du jour.

 

Eau de toilette.

Tabac.

Abrazos.

C’est là.

Un día de toros.

A las diez y pico de la manaña.

Le décor est en place et tout peut commencer.

C’est la taquilla des arènes de Nîmes.

Au 4 rue de la Violette.

  Datos 

Rue de la Violette.

Cette rue n’en faisait autrefois qu’une avec la rue des Arènes et contournait les masures qui obstruaient ce monument.

On appelait la Violette la prison royale dans laquelle, en 1353, siégeait la cour royale, le tout situé dans une maison appelée du Morier ou du Murier, contiguë aux murs de la ville.

On remarque à l’angle de cette rue et de celle de l’Aspic une sigle romaine qui provient probablement de l’ancien palais d’Adrien ou de la basilique de Plotine (on voit les mêmes aigles dans l’intérieur de la Maison-Carrée provenant des mêmes ruines.)

Cette portion de rue portait le nom de coin Malestrenne jusqu’en 1824, époque à laquelle elle prit le nom de rue de la Violette.

Dans la maison Amalry, ancienne maison de Trimond (n° 1 rue de la Violette) ; on voit encore dans la cour les armoiries de ce médecin avec l’inscription suivante gravée sur une plaque de marbre blanc :

SVB UMBRA ALARUM TVARVM

PROTHEGE NOS DOMINE

ET BENEDIC DOMVM ISTAM ET

OMNES HABITANTES IN EA. MDCXX.

 Patrice Quiot