Fin de bobine…
Des arènes pleines.
De Mexico à Arles.
Des avions charters.
Dans le ciel.
De Tarifa à Cali.
Et de Mugron à Honolulu.
Des bus de peñas.
Sur les routes.
Llenos hasta la bandera.
Y carteles de «No hay billetes».
Partout.
Ou presque.
Années de sourire.
Et de bouquets de fleurs.
Sur les plages arrière.
Des coches de cuadrilla.
Années.
De Fiesta brava.
Simple, généreuse.
Populaire.
De joie collective.
Toreando por la calle.
Peu importait.
Ce qui était donné à voir.
Quand le pognon.
Avait une autre couleur.
Les rires.
Une autre force.
Les palmas.
Une autre intensité.
Et le vin.
Un autre goût.
Quand la forme comptait presque autant.
Que le fond.
Les arènes.
Comme lieu de plaisir.
Pour croquer la vie.
A pleines dents.
Dans la locura.
D’une aficion rêvée.
Où les filles étaient.
Dangereusement splendides.
Et l’intempérance.
Belle.
Des passes.
Comme autant de bonheurs.
Des éclairs.
De soleil.
Des kikirikis.
A l’avenir.
Et des estocades.
Comme des clins d’œil aux pisse vinaigre.
Années folles quand le toreo.
Etait fête.
Années où le calendrier.
Commençait en avril.
Pour se terminer.
Avec le Pilar de Saragosse.
Et que Noël se célébrait.
A la Pentecôte.
Années folles.
Des phares blancs.
Immatriculés.
MA, SE ou CA.
Années folles.
De orejas y rabos.
Années folles.
Où les bodegas aux murs de salpêtre.
Devenaient les «Moulin Rouge».
De la belle vie.
Et les placitas des pueblos.
Sous la lumière jaune des ampoules.
Des Maestranzas.
De madriers et de tubes.
Années somptueuses.
Années magnifiques.
Années folles.
Film d’une grande et belle épopée.
Aujourd’hui.
En fin de bobine.
Patrice Quiot