Publication du N° 1453 : Quand le toréo impose le silence…

 

À Castellón, nous avons pu constater les effets de nouvelles modes sur les nouveaux publics : on boit beaucoup pendant les corridas. À côté de notre loge de presse, il y avait ces «peñas» du Levante, qu’on appelle ici les «colles», comme en Catalogne (1), où les jeunes s’abreuvent de gin-tonic dès le premier toro. Et pas précisément du Martin Miller… C’est pareil à Madrid, c’est pareil à Séville et dans de nombreuses autres plazas péninsulaires, c’est une belle source de revenus pour les empresas et bientôt on trouvera que le public de Pamplona est le plus sobre…

Durant les quatre premiers toros de la corrida du vendredi de la Magdalena, ils firent un chahut infernal, se désintéressant totalement de ce qui se passait en piste. Mais, curieusement, quand Juan Ortega se planta face au cinquième pour faire un quite en tablier, d’un ralenti suprême, le silence se fit. Et il ne se défit plus durant toute la faena du Sévillan, égrenée avec une hallucinante lenteur. Le toréo profond, loin des quêtes populistes, avait imposé le silence et capté l’attention de tous…

 

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