Débuts fracassants de Julio Norte…

 

Arènes de la Porte du Béarn, dimanche, novillada du Printemps. Casi lleno.

Novillos de Domecq Núñez, le premier, Valdelforeño n° 31, negro liston, né en janvier 2022, vuelta al ruedo.

 Aarón Palacio, oreille et ovation après avis.

Martín Morilla, silence et palmas après avis.

Julio Norte, qui faisait ses débuts en piquée: deux oreilles et oreille.

 

Le banderillero Juan Sierra a salué au quatrième et Rubén Vásquez a salué au dernier.

Le picador Laurent Langlois qui faisait sa despedida dans ce ruedo a reçu un prix en piste.

L’Union des Clubs Taurins a remis un prix à Julio Norte comme meilleur novillero de la saison passée.

Julio Norte a reçu le trophée du triomphateur de la journée.

 

Il y avait dans le callejón garlinois un authentique cartelazo de figuras désormais à la retraite : El Tato qui menait Aarón Palacio, Juan José Padilla qui accompagnait Martín Morilla – qualifié le matin – et Domingo López-Chaves venu avec Julio Norte. Cela pour donner le ton d’une tarde qui serait, en ce début de temporada, déterminante pour la temporada à venir de leurs jeunes protégés. De fait, ce fut le plus jeune d’entre eux, néophyte avec les castoreños, qui allait emporter la timbale sans contestation aucune.

Important aussi cette présentation de la ganadería Nuñez/Domecq qui se produisait pour la première fois. Succès global, incontestable, que ce début avec d’abord une présentation magnifique, très sérieuse, homogène et armée pointue. Côté comportement, il y eut de tout mais parlons du meilleur qui fut pour une fois le début avec « Valdefloreño » qui ouvrit les débats en jetant à bas à deux reprises la cavalerie. Toro vibrant, âpre, mais qui obéit au leurre et finit à más bouche fermée. Le sixième un ton au-dessous, du même tonneau, le troisième noble, le second faible se défendant comme les quatrième et cinquième, âpres. Ensemble varié, procurant un spectacle entretenu.

 

Aarón Palacio a de l’expérience, un oficio qui lui a permis de canaliser les élans du très encasté tambour-major. Il fallait aguanter le « tío ». Aarón y parvint après un duel où il n’eut pas toujours le dessus, mais auquel il consentit. Il le tua en deux fois et coupa un premier trophée. Le second n’était guère engageant, ne se livrant qu’avec parcimonie. Il l’accueillit avec une larga de rodilla. La faena manqua de relief, l’adversaire s’engageant peu et durant sans jamais emporter l’adhésion. Un pinchazo, une entière contraire.

 

Martín Morilla s’était qualifié le matin de justesse face à Raquel Martín, mais il n’eut pas il faut le dire un bon lot. Le premier faible se défendait sur place, son second était lui aussi immobile, s’engageant dans les leurres avec une méfiance excessive. Difficile de briller dans ces circonstances. Martín eut de bons passages à la muleta, mais le jeune homme est encore vert et traverse les circonstances délicates avec une certaine appréhension. Une entière tombée puis quelques pinchazos…

Moments de panique sans conséquences lors de la faena de Julio Norte…

Julio Norte a fait des débuts fracassants en piquée sur la piste béarnaise. Il échut du plus noble de la fratrie qu’il conduisit avec variété et personnalité. Très à l’aise à la cape, il s’imposa lors de chicuelinas serrées. Ferme à la muleta, il conduisit l’opposant dans de longues séries souvent très templées à mi-hauteur sans obliger l’animal. Beaucoup d’élégance et de douceur chez l’élève de López Chaves. Une entière au second voyage et deux oreilles contestées par une minorité. Face au dernier, toro complet, encasté mais moins rude que le précédent, il récidiva et sut toucher le public par ses bonnes manières. Un estoconazo lui valut un troisième pavillon.

Juste vainqueur d’une journée entretenida, où toros et toreros nous tinrent en haleine, Julio Norte, sous les yeux de son père qui connut lui aussi son heure de gloire, sortit en triomphe de la petite arène des Portes de Béarn…

Pierre Vidal – Corridasi