Les pralines de l’ennui…
Il ne se passe rien.
L’arène est de glace.
Rien ne bouge.
On observe du vide.
Des toros.
Qui valent peu.
Et des toreros.
Qui le savent.
Les premiers.
Lambinent
Comme le Transsibérien.
De Blaise Cendrars
Les seconds.
Musardent.
Comme Emile Verhaeren.
Dans un champ de betteraves de l’Artois.
Le voisin baille.
La voisine téléphone à sa sœur.
Et le mioche.
Reste scotché à sa Gameboy.
On s’ennuie sans relâche.
On s’ennuie d’’une façon ininterrompue
Sans repos.
Sans espoir.
D’une mélancolie de ferveur retombée.
Cherchant quelque chose à faire.
Comme une Emma Bovary provençale, madrilène ou andalouse.
En barrera.
On regarde des habitudes.
On revisite les usages.
On égrène.
Le chapelet du morne.
Les toros.
N’ont pas de grandeur.
Et les passes.
N’en sont pas.
La poésie agonise.
En vain on attend l’éclair.
En vain.
On espère le parjure.
On aimerait.
Victor Hugo.
On subit.
Minou Drouet.
On aimerait.
Velasquez.
On a.
Watteau.
Le temps dit.
Par la pendule ne.
Change rien
Et nous avale tout entier.
Dans un silence gris.
De salle d’attente.
D’indigence.
Et de pauvreté.
L’exaltation a fermé la bouche.
Pas un cri, aucun souffle.
Le ruedo devient.
Un Guéret de dimanche de novembre.
On ressent.
Une fatigue inexpliquée.
Un accablement.
Et un désespoir engourdis.
La musique.
Se tait.
Le palco.
A rangé les mouchoirs.
Beaucoup.
Son déjà partis.
Les hirondelles se lassent.
De ce gris.
L’espoir.
N’a plus de camp.
Le combat.
N’a pas d’âme.
Et on se gave des pralines de l’ennui.
En songeant au triomphe des toros de demain.
Et à celui.
Des sicaires qui les tueront.
Patrice Quiot