Triomphe de la terna – De Justo, Roca Rey et Rufo – face à un lot intéressant de Jandilla…

 

4/5 d’arène, beau temps avec légère brise. Six toros de Jandilla bien présentés, un lot homogène qui a donné un jeu divers, certes, mais le plus souvent permettant le bon toreo.

On entend dire assez souvent que les services météo se trompent dans leurs prévisions, ce qui a été le cas pour Arles si l’on considère la diffusion de certains bulletins quelques jours auparavant. En effet, c’est finalement une journée ensoleillée qui nous a été réservée ce dimanche et personne ne s’en est plaint ! D’ailleurs, je n’ai pu m’empêcher de penser au corollaire avec les antis qui eux aussi nous promettent le pire, prétextant par tous les moyens, y compris le mensonge, que la corrida n’intéresse plus personne, qu’elle est en train de mourir et que sa fin est très proche. On se rassure comme on peut !

Et ce cliché daté de ce dimanche est la meilleure preuve, s’il en fallait encore une, comme quoi les aficionados savent se réunir dans les grandes occasions. D’autant plus que cette corrida était télévisée en direct. Malgré cela, 10.000 personnes aux arènes, contre une vingtaine d’antis  pour cette même feria dans les rues d’Arles. Sans commentaires…

 

Emilio de Justo : deux oreilles et saluts.

Andrés Roca Rey : silence et deux oreilles.

Tomás Rufo : deux oreilles et silence.

 

Emilio de Justo a emballé l’assistance dès l’entame de son premier trasteo puis plus tard lors d’une faena comprenant de bons enchainements, notamment à tribord, mais ponctués par deux spectaculaires tampons qui auraient pu en décourager plus d’un. Mais pour autant, l’Extremeño n’a rien lâché et malgré les deux chocs éprouvés, il conclut par un coup de canon qui fit tomber deux pavillons. Le quatrième a vu le piquero congratulé en particulier pour sa première intervention, et après avoir brindé au respectable, Emilio afficha sa décision face à un bon toro salué par naturelles droitières avant hélas une conclusion un peu chaloupée. Mais dans l’ensemble, on peut en conclure qu’il a montré de belles choses au cours de cette course.

 

Andrés Roca Rey n’a pas dansé d’emblée avec la plus belle. Après deux rencontres avec vuelta de campana intercalée puis plus tard un brindis au public d’une faena débutée au centre par le haut, les choses n’ont jamais vraiment décollé, son adversaire manquant de chispa, le tout s’étiolant jusqu’à une estocade entière qui ne parvint pas à changer la donne. Ce fut mieux avec le quinto qui provoqua un batacazo sur le premier assaut, le Péruvien brindant ensuite une faena méritoire, débutée par quatre cambios au centre avant que ne descende des étagères la chanson mexicaine « El Rey » interprétée par un « espontaneo », rematée toutefois par… un canard de catégorie ! Final encimista avant trois quarts concluants lui permettant à son tour de récolter deux appendices.

 

Tomás Rufo a étalé d’entrée de jeu ses ambitions, se montrant plus tard relâché et inspiré sur les deux rives. Son premier trasteo a été visiblement bien apprécié par le conclave avec comme colofón un estocodón sin puntilla qui fit rugir les gradins. Avec l’ultime, piques protestés puis brindis à Jean-Baptiste Jalabert d’une faena instrumentée avec entrega et temple, le tout étant rabaissé par une conclusion qui n’avait rien à voir avec le précédent. Mais quoi qu’il en soit, le maestro de Pepino aura laissé une belle impression aujourd’hui.

 

Matin. Beau temps. Un quart environ. Six novillos de Fernay y sus Hijas qui pour les cent ans de cette ganadería ont reçu un bel hommage en piste de la part du maire Patrick de Carolis et de la Reine d’Arles Amélie Laugier, ainsi que de la précédente Camille Hoteman.

 

Juan Molas : oreille et silence.

Aarón Palacio : oreille et vuelta.

El Mene : silence aux deux.

 

Devant un lot inégal, bien présentés, la plupart exigeants, les trois novilleros ont connu des fortunes diverses, la palme allant à Aarón Palacio au cours notamment d’un premier trasteo ajusté qui lui valut un trophée après entière d’effet rapide. Son second combat a fait grimper par moments le thermomètre, mais l’Aragonais a perdu tout espoir de récompense après une conclusion approximative.

 

Auparavant, Juan Molas qui avait ouvert la séance, a subi d’emblée de faena une voltereta heureusement sans conséquences apparentes avant d’instrumenter plusieurs séquences méritoires, le tout se soldant par une oreille après entière d’effet rapide. Bon capotazos de réception de son second, un novillo dont les complications ne lui laissèrent ensuite que trop peu d’occasions de s’illustrer.

 

El Mene n’a pas trouvé avec le troisième un opposant qui aurait pu lui permettre de se mettre totalement en évidence. Précédé d’une flatteuse réputation, il n’a pu totalement convaincre face à son premier, mais ce fut mieux avec l’ultime, de meilleure condition, face auquel il put réaliser plusieurs passages méritant la mention, le tout étant hélas conclu à la peine…