Madrid : Toros en tapis rouge de Festival de Cannes…

 

Grands.

Beaux.

 

Bien bâtis.

De belle prestance.

 

Serios por delante, ofensivos.

Con perfil y armonía.

 

Une présentation.

De sélection officielle.

 

Accrédités.

Carte blanche.

 

Par la généalogie.

De l’encaste.

 

Parangons.

Du qui va bien.

 

Des Victoriano en Armani.

El Pilar en Zegna.

 

Des Fente Ymbro en Prada.

Alcurrucén en Dolce et Gabbana.

 

Des La Quinta en nœud papillon.

Pedraza en Rolex.

 

Des Valdefresno en chemise à jabot.

Puerto de San Lorenzo en boutons de manchettes.

 

Des La Quinta en dents blanches.

Arraúz de Robles en mocassins Berlutti.

 

Des Alcurruccén en Richelieu de John Lobb.

Victoriano en gourmette Van Cleef § Arpels.

 

Et.

Des Juan Pedro en Balenciaga.

 

Tous bodybuildés de hierba de primavera y pienso.

Et hâlés du soleil du campo.

 

Gominés.

En negro zaÏno.

 

Méchés.

En castaño ou entrepelado.

 

Et sourires.

A la pointe des cornes.

 

Un physique.

De stars.

 

Des estampes.

Pour paparazzis du callejón.

 

Un défilé de mode.

Quand «Florito» ouvre la portière du toril.

 

Mais à quelques exceptions près.

Peu de fond.

 

Pauvres de talent.

Ordinaires de registre.

 

Indigents.

Dans le jeu.

 

Sans les tripes.

Du Steve de “To have or have not”.

 

Sans brio.

Et peu de race.

 

Des Mickey Rooney.

Restés sentados à la porte de l’Actors Studio.

 

Une apparence.

Sans réalité.

 

Des Jack Nicholson.

En charentaises.

 

Toros hors champ.

Et de fondu pas enchaîné.

 

De pauvre générique.

Et de médiocre story-board.

 

De plans de coupe.

Et de montage.

 

Toros en noir et blanc.

En images sautillantes de «L’Arrivée d’un train à La Ciotat».

 

Toros muets.

En ciné de patronage.

 

Indigestes.

Comme un repas de réfectoire.

 

Et qui n’inscriront pas

L’empreinte de leurs sabots.

 

Dans les étoiles.

Du Las Ventas Walk of Fame.

 

Toros fashionistas.

Et de seul tapis rouge.

 

En rien éligibles.

A une sortie en salle venteña.

 

Et moins encore.

A une Palme d’Or isidril.

 

  Patrice Quiot