Publication du N° 1461 : Après Morante, personne…
En vingt minutes, Morante a créé mercredi dernier à Madrid l’événement majeur de cette San Isidro. Dès la réception du premier Garcigrande, tout fut sublime : cinq véroniques d’un extraordinaire ralenti et d’un total abandon, distinctes entre elles mais formant une même arabesque terminée par une demie de «tablao» flamenco. Quand son banderillero Curro Javier fut mis en danger, Morante sortit du burladero et lui détourna le toro sans autre objet dans ses mains qu’une timbale avec laquelle il était en train de se rafraîchir. Image géniale et anecdotique d’un moment inoubliable… La faena fut tout simplement merveilleuse, toréée au plus près et au plus profond, avec une majesté et un détachement que le torero de La Puebla n’avait jamais atteints par le passé. Car Morante, cette année, torée mieux que jamais.
Après, ce fut l’écran noir. Aucun torero, depuis ces vingt premières minutes de la corrida de mercredi, n’est parvenu à enthousiasmer le public. Comme le disait Guerrita. Après moi, personne. Et après personne, Antonio Fuentes.
Après Morante, personne. Et après personne ? Talavante, Juan Ortega, Fortes et quelques rares autres qui donnent cette année la dimension attendue…
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Photo : Plaza1