Pour l’ouverture, sortie a hombros de Jesús Enrique Colombo et Solal avec le mayoral de Montealto…
Arènes pleines. Temps lourd. Les trois premiers toros de Yonnet et les trois autres de Montealto. Le quatrième a été crédité de la vuelta.
Manuel Escribano : avis partagés et oreille.
Jesús Enrique Colombo : oreille et deux oreilles.
Solal : oreille et deux oreilles.
Manuel Escribano a pris en premier lieu un éléphant de 585 kilos qui jamais ne baissa la tête. Dans ce contexte, le maestro de Gerena a vu les pierres du chemin et de surcroît, le Yonnet tarda à tomber après une demie, ce qu’il fit à la limite du troisième avis. Ce fut nettement mieux avec le cuarto reçu par larga de rodillas et l’on retrouva le maestro entreprenant face à un animal qui s’employa au cheval jusqu’à briser le palo sur le troisième envoi. Banderilles applaudies puis brindis à l’assemblée avec entame ajustée pour donner le ton d’un trasteo varié, parfois « a camera lenta », Manuel se signalant par son entrega et son envie de se racheter face à ce bon Montealto. Entière suivie d’un coup de verdugo et oreille, avec mouchoir bleu. Selon moi, une deuxième récompense n’aurait pas été imméritée…
Jesús Enrique Colombo s’est montré très entreprenant tout au long de cette tarde, d’abord face à un Yonnet bien plus exploitable que le précédent. Après l’épreuve des piques d’inégale intensité, il partagea à son tour les palos pour un applaudissement collectif, puis brinda à l’assistance une faena variée bien soutenue par musique et public. Entière et oreille. Avec le quinto, le Vénézuelien ne laissa pas passer un autre client de Montealto qui comme le précédent donna un jeu satisfaisant. Au sortir de la pique, on a pu remarquer un quite par zapopinas qui a enchanté les gradins puis aux banderilles, une paire en mode « moviola ». Brindis à Bernard Carbuccia et César Pérez son veedor, d’une faena qui a enchanté les aficionados à la fois par son sérieux et son alegría, ce qui n’est pas incompatible. La séquence émotion est ensuite venue d’une estocade sincère qui a vu Jesús se faire violemment soulever au point qu’on pensait au pire. Taleguilla déchirée laissant entrevoir une longue balafre verticale, mais pas une goutte de sang. Ouf !
Solal a agréablement transmis aux étagères par sa volonté et ses bonnes manières, d’abord devant un Yonnet assez maniable, notamment lors d’un trasteo brindé au public au cours duquel il a pu construire plusieurs séries droitières avec allure, le piton gauche étant davantage orienté. Entière et oreille. Le Nîmois ferma ensuite les hostilités avec un Montealto qui à son tour étala des qualités bien exploitées, avec début de faena arrodillado suivi de redondos bien cadencées, le tout poursuivi par séquences méritoires avant entière qui libéra les deux pavillons de la grande porte…