Voilà le livre dont il ne faut pas attaquer la lecture quand tu mets les grillades sur le barbecue au risque de manger « rabiné »…
Ce livre se dévore comme une bonne côte de bœuf ; d’une traite.
Les chapitres de ces 6 cargos noirs, ont autant d’intérêt que les 6 Guardiolas de ce 14 mai 1989.
C’est Chinito qui « ouvre plaza » avec une dédicace manuscrite « je ne t’oublierai jamais » il parle de Christian « il était mon ami », du 14 mai où son hermanito était « seul, étincelant de lumières » ou encore de cette statue « tournée vers le sud, comme les grands cocardiers qu’on enterre entiers dans un linceul ».
Jacques Durand a exhumé deux textes qui étaient éparpillés dans ces carnets taurins. Inutile de dire qu’ils sont sublimes, sensibles, grandioses comme d’hab avec Jacques. Seul petit regret de ne pas y avoir inclus celui qui est sans doute le plus beau « à Nîmes il était simplement Christian », un monument de l’écriture.
Joël Jacobi « la voix de face au toril » livre cette fois ci le commentaire lu à la télé. Il ne manque que sa voix pour nous tirer les larmes.
Quelle idée d’avoir déterré la mémoire du grand, pittoresque et mémorable aficionado Chavanieu. C’est génial et c’est du Chacha dans le texte « qui dimanche aurait pu prétendre faire manger les Guardiolas dans le creux de la main ? Qui les aurait assimilés à des animaux domestiques ? Combien d’anti corridas sensés auraient, sinon compris, tout au moins admis nos émotions ? Avec ce genre d’après-midi la corrida est défendable. La corrida est un combat, pas un spectacle aseptisé. »
Suivent des textes bien choisis d’amis, d’aficionados, et des déclarations de Christian et Alain et enfin un bel hommage à André Hampartzoumian, celui qui savait magnifier ses clichés et les transformer en véritables reportages graphiques.
Du sérieux comme sait le mettre en scène Bruno Doan (éditeur) dans ces carnets taurins.
Seuls bémols, dommage de ne pas avoir nommé les 6 cargos noirs de Guardiolas et des illustrations parfois au rendu pas très net.
Qu’importe et qui suis-je pour souligner cela ? L’important est de compiler les souvenirs de ce 14 mai 1989, notre 8 mai de l’aficion, notre jour de victoire, un véritable moment historique avec un grand « H », grâce à un homme vêtu de blanc, 6 cargos noirs de feu Guardiola.
Il y a de cela plus de 35 ans.
Le temps passe, les souvenirs restent. Merci.
Pour la fête des pères « 6 cargos noirs – Nimeño II » sont à retrouver dans les bonnes librairies nîmoises ou sur le site Atelier Baie – 23,90 euros.
(Communiqué)