Saint-Sever de mi alma…
Je retournerai donc à Saint-Sever.
Et sur la route qui nous y mènera.
Je redécouvrirai les paysages que j’aime.
Les pins et les lignes droites.
Verticaux les premiers.
Horizontales les secondes.
Je redécouvrirai une transparence.
Des couleurs.
Une légèreté de l’air.
Des chevreuils roux en goguette.
Et des palombes dans le ciel bleu.
Route de plaisir, route de liberté.
Je redécouvrirai.
Des noms qui chantent en une toponymie de plaisir.
Mahouum et Pierron ; Artiguères et Banos.
Haut et Bas-Mauco.
Des noms de là-bas.
Qui disent une façon de vivre.
Entre Mugron et St Sever.
La route est belle.
Peu y passent.
Et.
Le vert y domine.
On la parcourt sans à-coups.
Le dimanche matin.
Je la ferai.
A l’allure lente d’un paseo.
Les arènes Henri Capdeville.
Sont basses et blanches.
Et la façade décorée de géraniums.
Le porche d’entrée.
Le rouge des portes.
Les moucharabiehs.
Rappellent.
Celles de Dax.
Albert Pomade architecte de son état a signé les deux.
Comme une belle mise en bouche, on y verra.
Le matin, deux erales de Jean-Louis Darré.
Hugo Tarbelli et Jules Dujols, un niño de Meilhan où il habite – le hasard a quelquefois des règles – rue Félix Robert (1862- 1916, premier torero français de l’histoire) et qui débutera en public.
La rigueur tranquille du campo.
Face.
Au primesautier de la jeunesse.
A midi on aura déjeuné au cloitre des Jacobins ou sur l’esplanade à l’ombre des chênes.
On y aura parlé avec les amis de toujours.
Autour d’une table exquise.
«No hay billetes».
Dira espérons-le le panneau.
Affiché au-dessus des guichets.
«No hay billetes».
Comme ce fut vingt et une fois le cas à Madrid.
Pour la San Isidro.
Le soleil brillera
Magnifiques.
Seront les filles.
Et le bleu du ciel.
Se reflétera.
Dans les barthes de l’Adour.
Quand je retournerai.
Le cœur léger.
Aux arènes de la place de Morlanne.
Pour y découvrir.
Les toros de Zacarías Moreno, ceux de «El Beato» à Chinchón.
Et de «Dehesa del Quejigal», «Sardinero» et «El Hoyo» à Guadalix de la Sierra.
Devise verte et rouge.
Juan Pedro Domecq Solis pour l’encaste.
Et le 3 juillet 2011 pour l’ancienneté à Madrid.
Ceux qui à Gamarde en 2021 débutèrent en France.
Avec le triomphe.
De Daniel Luque.
Ceux qui, cette année, vinrent à Madrid en mai.
Iront à Alicante en juin.
A Valdetorres de Jarama en juillet et à Bayonne en août.
« La chose la plus importante chez un toro doit être la classe. De là, vous pouvez créer et atteindre le toro que vous recherchez mais toujours avec une pointe d’intuition pour connaître les goûts permanents et futurs du public et des toreros… En termes de classe, un critère qui englobe de nombreux paramètres comme la fixité, l’élasticité pour écraser l’attaque par le bas, la durée et la capacité à réduire l’attaque » dit d’eux leur «pelot ».
Et pour les affronter.
Sébastien, Clemente et Tomás
Pour leur première corrida de 2025 dans le Sud-ouest.
Du haut de ses vingt-cinq ans d’alternative.
Et de ses sept Puertas Grandes à Madrid.
Le premier est figura máxima du toreo.
Du haut de ses vingt-six ans.
De ses deux Puertas Grandes madrilènes et de ses deux Portes du Prince sévillanes.
Le troisième a coupé quarante-deux oreilles et une queue la temporada dernière, est sorti en triomphe aux Fallas de Valencia en mars et à Arles en avril, et sa faena de Madrid au sixième Victoriano du 23 mai dernier fut à deux doigts de lui ouvrir une troisième grande porte.
Quant à Clemente.
Magnifique à Nîmes le dimanche matin de Pentecôte avec les Victoriano et blessé l’après-midi par le Margé.
Il fut simplement somptueux de quatre oreilles le 14 juin à Istres avec les Zalduendo et un jour prochain, il sera grand.
Il fera beau, il fera chaud.
Avec partout dans la ville.
Les bandas et les fanfares en harmonie de soleil.
C’est pour toutes ces belles histoires qui se raconteront ce 22 juin 2025.
C’est dans ce bruissement de plaisir, de toros et de fête de la St Jean.
Que je retournerai à Saint-Sever de mi alma…
Patrice Quiot