Clemente : Une apologie de l’épure…
Pieds tanqués.
Comme la figure du Commandeur.
Jambes d’airain.
A la pesanteur de sphère.
Ancrage au sol.
En un socle d’élévation et de gravité.
Buste romerista.
D’empereur romain.
En hombreras, caireles.
Et alamares.
Pour commander.
Au Sénat des toros.
Bras.
De hic et nunc.
Pour imposer.
Un toreo d’antaño.
En vérité.
Du simple.
Par la grâce.
De l’épure.
Statuaire antique.
Grande de modernité.
Gypse.
Et marbre.
Canova et Carpeaux.
Rodin et Brancusi.
Vestidos.
De luces.
Capoteo
Sans emphase.
Naturaleza troublante.
D’absence de doute.
Celle de Carnot.
Et des soldats de l’an II montant au front.
Rondes et amples.
Les mises en suerte.
Qui réhabilitent.
La noblesse de la brega.
Et disent en filigrane.
Une façon qui aurait pris sa source à La Puebla del Río.
Muleta.
En sobriété de haïku.
La main droite courant légère.
De doigté et de mando.
La gauche notable.
De profondeur.
Trincheras
Et passes de poitrine.
En detalles impromptus.
Unissant la première à la seconde.
Toreo.
De sobriété.
Sans strass.
Ni paillettes.
Toreo.
En éclats de mica.
Sourdant du ventre.
Du Pharaon noir.
Toreo
De l’instant.
Sans le gras.
De l’excès.
Sans le commun.
De l’ordinaire.
Ezra Pound et Stephen Crane.
Marguerite Duras et Raymond Carver.
Et coup d’épée.
Radical de pureté.
Comme un pont sur le vide.
Comme un trait d’architecte.
Walter Gropius et Oscar Niemeyer.
Praxitèle et Li Chung Pei.
Clément Dubecq «Clemente», matador de toros por la gracia de Dios.
Une apologie de l’épure.
Un Pepe Luis Vásquez dont la classique modernité sonne.
Comme un renouveau de l’écriture torera.
Nous eûmes le bonheur de le lire.
A Nîmes le dimanche de Pentecôte avec les Victoriano et le Margé.
A Istres le 14 juin avec les Zalduendo
A St Sever pour la St Jean avec les insipides Zacarías Moreno.
C’est avec le même plaisir qu’on le lira à Mont de Marsan le 19 Juillet avec les Parralejo.
Le 11 août à Huesca avec les Roman Sorando.
A Dax le 14 août avec les Victorino .
Le 15 du même mois avec les La Quinta à Gijon et le 14 septembre à Dax à nouveau avec les Santiago Domecq en mano a mano avec Luque.
«De quel arbre en fleur ?
Je ne sais pas.
Mais quel parfum !» écrivait au XVIIème siècle Matsuo Bashō, figura maxima du haïku.
Datos
Clément Dubecq “Clemente” : Né le 27 février 1995 à Bordeaux.
Débuts en novillada piquée : 2 juin 2013 à Captieux (Landes) ; ganaderia : Vicente Ruiz ; toreros : Román, Posada de Maravillas.
Alternative : 29 juin 2016 à Zamora ; ganadería : Sánchez Arjona ; parrain: Cayetano ; témoin : Alberto López Simón.
Confirmation à Madrid : 9 mai 2025 ; ganadería: Victoriano del Rio (1°) / Toros de Cortés (6°) ; parrain : Alejandro Talavante ; témoin : Juan Ortega.