Paseo littéraire…
« Paseíllo literario» était le titre d’une exposition que le photographe Javier Arroyo et la journaliste Noelia Jiménez présentèrent du 8 au 17 juin 2012 dans la salle Antoñete des arènes de Las Ventas à Madrid.
Les auteurs avaient voulu ainsi répondre au stéréotype qui présentait les toreros comme dénués de savoir et entrepris de rechercher les préférences littéraires des figuras d’hier et d’aujourd’hui, de les raconter en noir et blanc dans le cadre de bibliothèques et de librairies, de recréer une intimité à travers les textes des auteurs “que marcaron sus vidas » puis de les exposer.
Arroyo et Jiménez précisaient l’objectif du projet : souligner l’importance de la tauromachie en tant que phénomène culturel. « C’est notre contribution à la Fiesta Brava, notre grain de sable. » ajoutaient-ils.
Les images exposées présentaient des textes des auteurs préférés ou choisis par les toreros, ainsi que des QR codes permettant de scanner les vidéos enregistrées avec eux.
Il ne s’agissait pas uniquement d’une exposition photographique. « Se trataba de coger al torero y emplazarlo en espacios que ellos mismos pueden reconocerse », précisait Javier Arroyo, « porque se pretendía proyectar la grandeza del ruedo, “del ritual en la plaza”, y compararlo con la dimensionalidad que puede ofrecer un espacio como la Biblioteca de la Universidad de Salamanca o una librería antigua. » expliquaient Arroyo et Jiménez.
Le livre « Juan Belmonte, Matador de Toros » de Chaves Nogales fut le plus cité ; par exemple par El Fundi qui disait « fue el primero que consiguió leer de un tirón », par Miguel Ángel Perera « por su romanticismo » et par Enrique Ponce « por la influencia en su vida ».
Curro Vázquez évoquait « ¿ Qué es torear? » de Gregorio Corrochano “en el cual se enseña perfectamente cómo debe hacerse el toreo”, Uceda Leal citait « Paseíllo por el planeta de los toros » d’Antonio Díaz-Cañabate “porque ese mundo – de capeas y torerillos – es el que me hubiera gustado vivir”, El Viti se souvenait de l’impression que la lecture de « Don Quichotte » lui avait laissée à l’école, Joselito mettait en avant « Cent ans de solitude » de García Márquez, El Cid penchait pour «Le Secret» de Rhoda Byrne et Alejandro Talavante pour «Les Cendres d’Angela » de Frank Mc Court.
« Pourquoi la littérature est-elle importante pour la tauromachie ? » demandèrent aussi le photographe et le journaliste aux toreros.
Et ces derniers de répondre :
“Porque demuestra que los grandes literatos se han interesado por los toros” (Uceda Leal) ; “porque es importante describir los grandes momentos para que perduren” (Talavante) ; “porque lo que quedan son las palabras escritas” (Joselito) ; “porque los libros te hacen más sensible y mejor persona” (Juan Mora).
« De nos jours, les toreros sont-ils en dehors du cercle intellectuel ? » fut la question posée aux organisateurs de l’exposition :
“Hubo la época de la generación del 27, donde surgió la unión intelectual de literatos y toreros alrededor de las tertulias que proliferaban. Ahora, el vínculo se produce en otro sentido y, aunque no se trata de generalizar, por esta profesión tienen acceso a contactos muy interesantes con una gran serie de personalidades Evidentemente, el resto – como cualquiera de nosotros – no los tiene” » expliquait Noelia Jiménez.
Dans l’esprit de l’expo, l’affiche « Paseíllo literario » représentait « el sillón de lectura de Antoñete, su libro favorito y la lámpara de luz sobre una mesa baja de salón, en medio del imponente círculo del ruedo madrileño ».
Sources : El Pais.
Patrice Quiot