L’encanto des mots…
Un encanto.
Sont les mots.
Pour écrire de toros.
Ils.
Vont.
Ils viennent.
En.
Un paseo.
De locura.
Ils sautent.
Le burladero.
Des phrases.
Traversent.
Le ruedo.
Du sens.
Foulent.
Le piso.
De la narration.
De la barrera.
A l’andanada.
Ils volent dans l’air.
Donnent.
Un abrazo.
A l’anecdote.
Offrent.
Une copita.
A la poésie.
Tranchent.
Le pain retourné.
Du verdugo.
Boivent.
Le vin frais.
Du botijo.
Et fument.
Le cigare.
Avec le «Gallo».
Rien ne les arrête.
De Mugron à Chiclana.
De Tarifa à St Martin de Crau.
Ils illuminent.
Les lignes droites des routes.
Des coches de cuadrilla aux phares jaunes.
Ouvrent le toril.
De la première phrase.
Del miedo du texte.
Animent.
Le poignet de la derecha.
Et allument les cigarettes de la zurda.
Ils sont œcuméniques.
Sourient à l’édenté.
Serrent la main du manchot et courent avec le paralytique.
Chaleureux.
Ils partagent.
Le lexique du campo et des ventas.
Epousent.
La syntaxe.
Des règles et de l’usage.
Bénissent.
La grammaire des naturelles.
Au centre de la piste.
Disent.
La grandeur rhétorique.
D’une estocade hasta la bola.
Et ignorent.
La méchanceté.
Que no vale nada.
Le texte.
Est leur luxe.
Leur «Wellington», leur «Colón».
Le texte est leur Puerta Grande, leur NRF.
Le texte.
Est leur ivresse.
Celle.
Des olés.
De piel de gallina.
Celle.
Des oreilles.
Remises en souriant par les lecteurs alguazils.
Et celle.
Qui les chante.
Les nuits de féria.
Espontaneos.
Du plaisir.
Ils n’ont cure des cornadas.
Adorent.
La vie.
Et ignorent ce qui peut quitarla.
Peones.
De maravilla.
Fijos pour l’éternité.
Cuadrilla en oro y tinta.
Un encanto.
Sont les mots pour écrire de toros.
Patrice Quiot