Parution du N° 1468 : Un secret à ne pas divulguer…
L’auto s’arrêta devant l’hôtel Montoya. Nous entrâmes dans l’hôtel et je trouvai Montoya dans l’escalier. Il nous serra la main avec son sourire gêné.
— Vos amis sont ici, dit-il.
— Mr. Campbell ?
— Oui, Mr.Cohn, Mr.Campbell et Lady Ashley.
Il sourit comme s’il avait quelque chose à m’apprendre.
— Quand sont-ils arrivés ?
— Hier. Je vous ai gardé vos deux chambres.
— Parfait. Avez-vous donné à Mr. Campbell la chambre sur la place ?
— Oui, toutes les chambres que nous avions vues.
— Où sont nos amis maintenant ?
— Je crois qu’ils sont allés voir jouer à la pelote.
— Et les taureaux ?
Montoya sourit.
— Ce soir, dit-il. Ce soir à sept heures, on amènera les taureaux de Villar, et, demain, les Miuras. Irez-vous tous voir ?
— Oh ! oui. Ils n’ont jamais vu de desencajonada.
Montoya me posa la main sur l’épaule.
— Je vous retrouverai là-bas.
Il sourit de nouveau. Il souriait toujours comme si les courses de taureaux étaient un secret très spécial entre lui et moi, un secret assez choquant, mais très profond que nous connaissions tous les deux. Il souriait comme si, dans ce secret, il y avait eu quelque chose d’obscène pour des étrangers, mais de très compréhensible pour nous. Un secret à ne pas divulguer à des gens qui ne comprendraient pas.
— Est-ce que votre ami est aficionado aussi ?
Montoya souriait à Bill.
— Oui. Il est venu de New York pour voir les Sanfermines…
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