Comme un haïku…
De temps en temps
Les gin-tonics les reposent
De tant regarder la lune.
Dans l’hôtel fastueux
Un torero attend
Un ploc dans l’eau.
Sous le soleil du lustre de cristal
Grandissent
Les cornes.
Devant l’acajou du bar au néon
Sublime est celui
Qui ne sait rien.
De quelle señora en fleur
Je ne sais –
Mais quel parfum.
Aux lèvres blanches des serveuses gitanes
On devine que se lève
La brise du soir.
Du bas de l’escalier
Montent des voix de sacrilège
Avec quel regret je les écoute.
Il est transi
De pauvreté
Le becerrista assis sur les marches.
Manzanilla y tapita de caracol
Une corne courte, l’autre longue –
Qu’est-ce qui me trouble ?
Fauteuils en cuir des palabres
De farolillo en farolillo
La flamme se transmet.
Tables basses des connivences
Longues discussions entre eux
Rhum arrangé.
Si vaine
Cette fin de journée de toros
À la couleur de l’abîme !
Rien ne dit
Dans le chant de la richesse
Qu’elle est près de sa fin.
Patrice Quiot