Paris ne s’est pas fait en un jour !
Novillada des fêtes. 1/3 de plaza.
Novillos de Polo Saiz, vuelta al ruedo du second « Oregano » n°24 castaño liston (photo ci-dessus).
Bruno Aloi, ovation et saluts après une forte pétition et palmas.
Cid de María, oreille après avis et oreille.
Les absents ont eu tort car le retour de la novillada des fêtes de Garlin a été un beau succès artistique. Une tarde prenante du début jusqu’à la fin et qui a enchanté le public qui avait fait le déplacement. On le doit d’abord au lot de novillos de la familia Polo Saiz qui a séduit sur toutes les coutures. D’abord la présentation, très attendue, les plus exigeants n’auront rien à redire : trapío imposant mais sans excès, armures astifinas, harmonie de l’ensemble. Tous les toros sont allés au cheval avec allant et puissance, le cinquième renversant l’équidé et son cavalier. Le second au-dessus du lot a brillé sous la muleta par sa classe et sa noblesse piquante, bon le troisième aussi, un ton au-dessous, maniable le sixième, trop vite arrêté le premier, aux planches le quatrième, âpre le cinquième. Ensemble encasté et là où il y a de la caste il y a du plaisir.
Trois novilleros expérimentés qui se sont donnés avec générosité. Bruno Aloi aura, malgré le planchot qui ne joue pas en sa faveur, fait grosse impression. Très courageux et ferme avec le lot le moins amène, le jeune mexicain n’a jamais plié. Il a tué ses deux adversaires par deux estocades en se mouillant les doigts. Il faut compter avec ce type.
Plus chanceux au sorteo, le Cid de María a déjà du métier. Il restera prudent face au sérieux de l’opposition, mais son métier lui permis de bâtir des travaux cohérents bien conclu à l’épée. C’est donc logiquement le triomphateur du jour.
El Mene débuta par une série de véroniques qui conduisirent le toro avec classe au centre. On vit alors que l’on tenait un jeune homme avec du goût et un concept élégant du toreo qu’il exprIma par moment lors de ce premier passage ; un mete y saca puis une entière. L’Aragonais connut quelques difficultés avec le quatrième moins commode. Il le tua d’une entière trasera mais concluante.
On le voit, une tarde prenante, ce qui réconfortera les organisateurs d’une entrée décevante. Rappelons-le « Paris ne s’est pas fait en un jour » et la qualité du spectacle aura des effets positifs pour l’avenir.
Corridasi : Pierre Vidal – Photos Romain Tastet