Comme un piso de verre…

 

Le lisse.

D’un piso de verre.

 

Qui ne tolère pas.

La poussière du chemin des fincas.

 

L’écaillé.

Des pensions au dernier étage.

 

Et les chiures.

De mouches.

 

Une surface.

Contiguë au rêve.

 

Banquette muette et plane.

D’un coche de cuadrillas immobile.

 

Aux pieds chantournés.

De caoba.

 

Un endroit d’intimité.

Où avant d’essayer de s’endormir il a déposé les accessoires du quotidien.

 

Qu’il lui a confiés sans appréhension.

Comme il l’aurait fait.

 

A un mozo d’espadas.

De silice et de bois.

 

Aussi étincelante.

Que celle de «Guernica».

 

L’ampoule de la lampe.

Eclaire.

 

Des revues en papier glacé.

Et la dernière reseña mille fois lue.

 

Dont certaines phrases.

Sont comme de fraîches cicatrices.

 

Le réveil.

Dont les aiguilles qui tournent lentement.

 

Annoncent.

Celles de l’horloge du lendemain.

 

La bouteille.

Et le gobelet en plastique du minibar.

 

Vulgaires substituts.

Du botijo d’argile.

 

L’eau.

Qui n’a pas le même goût.

 

Que celle.

De la timbale d’argent.

 

Le cendrier.

Et le briquet qui attendent la cigarette du vide.

 

La dernière avant celle.

Fumée dans le patio de l’ombre.

 

La montre.

Au cadran de platine et au bracelet de titane.

 

Achetée et payée.

Cash en metálico le lendemain de son alternative.

 

La clé et la lourde boule en laiton.

De la chambre du palace où il a ses habitudes.

 

Jamais la 406.

Celle du «Monstre».

 

Y el móvil.

Dont la première génération remonte à avant sa naissance.

 

Le seul.

Auquel il n’ait pas ordonné le silence.

 

La nuit.

Est là.

 

Presque nu.

Avec au poignet le bracelet en crin de lama de la faena d’Acho.

 

Il ne dort pas.

Il ne sait que trop que hier Juan a triomphé.

 

Et que demain.

Son sourire et sa poignée de mains le lui rappelleront.

 

Il le sait.

Parce qu’il l’a fait.

 

Ce monde.

Est ainsi.

 

Il l’a toujours été.

Et toujours il le sera.

 

Mais pour rien.Il n’en voudrait changer.

 

La sombre clarté.

Qui tombe des étoiles.

 

Et que réfléchit.

Le piso de verre de la mesita de noche.

 

Lui signifie qu’il a vingt ans.

Et qu’il est figura du toreo.

 

Patrice Quiot