Parution du N° 1470 de Semana Grande : L’ombre de Vitoria…
L’une des grandes dates traditionnelles du calendrier taurin du mois était le 5 août, jour de célébration de la Vierge des Neiges, «La Blanca», à Vitoria. Mais depuis 2016, et malgré des arènes modernes, couvertes et tutti quanti, il n’y a plus de corridas à Vitoria. Que s’est-il passé dans cette belle ville, capitale administrative des provinces basques, dont les allées coquettes et bourgeoises rappellent un peu Tours ?
Le basculement de Vitoria date d’un demi-siècle, autrement dit de la transition du régime franquiste vers un régime démocratique. Vitoria était jusque-là une feria festive, dont le niveau se situait à son exacte position géographique : entre Pamplona et Burgos. Les peñas, qu’on a toujours appelé à Vitoria les «blusas» en raison de leur identité colorée, animaient la ville puis les arènes sur les gradins du soleil. Suite à des événements politiques, en particulier d’affrontements entre la police et les abertzales, à dénouement sanglant au printemps 1976, les «blusas» décidèrent pour la feria de cette année-là de suspendre une partie de leurs animations et, notamment, de ne plus aller aux arènes. Dans l’édition du 7 août du quotidien Pueblo, Navalón écrit, au lendemain de la corrida avec El Viti où il y a une beaucoup moins d’une demi-entrée : « Il y a une terrible angoisse dans cette ville qui ne vit pas ses fêtes. Les rues sont quasiment vides ; l’hôtel torero sans ambiance, ni tertulias, et sans ces aficionados de Burgos, Logroño, Pamplona et Bilbao qui ne manquaient jamais au rendez-vous.»
Lire la suite sur abonnement…