Effet madeleine en recuerdos de torerazos… (2)

 

De Dámaso.

Je goûtais la vertu.

 

Visage de cep d’aramon.

Et corps d’arlequin.

 

La vertu.

Du vrai.

 

Celle de la terre de la Mancha

Et de ses sillons.

 

Celle du vol d’un faucon.

Au-dessus de Chinchilla de Monte-Aragon.

 

L’humble humanité.

D’un plat de ajo de mataero.

 

Celle du noir d’une nuit d’hiver à Tomelloso.

Et de certains sentiments humains. 

 

Et du lumineux.

D’un tableau de Pierre Soulages.

 

La vertu de la disgrâce.

D’un visage.

 

Creusé des rides.

Du sertao de la pauvreté.

 

Celle du corps du «Lechero».

Recousu avec du fil de cordonnier.

 

Sur un coin de table à égorger les cochons.

Recouverte d’un linge sale.

 

Hombre de palabra.

Hombre sabio.

 

Pases de pecho.

Y corazón.

 

La chaquetilla

Ouverte.

 

Un temple.

Inégalé.

 

Le maillon manquant.

Entre Le Cordobés et Ojeda.

 

Et des centaines de toros.

Qu’il peut regarder.

 

Droit.

Dans les yeux

 

Albacete.

Où il toréa cent trois fois.

 

Madrid.

Et deux Puertas Grandes.

 

Et Séville.

Des trois oreilles.

 

Et de la Porte du Prince.

Refusée.

 

De Manzanares padre.

Je goûtais l’arrogance.

 

Visage et corps.

Al compás.

 

Dans le sublime.

Comme dans l’apathie.

 

Dans l’indolence.

De la passe.

 

Dans la perfection.

Du tout.

 

Une facilité telle.

Qu’elle lui était reprochée.

 

Ce dont son élégance.

N’avait cure.

 

Au facile.

Il opposait le simple.

 

A la lourdeur.

L’épure.

 

A la surcharge.

La finesse du trait.

 

Au gras.

La légèreté du vin de Chablis et la rondeur d’un Margaux.

 

Arrogance torera.

A la gravité aristocrate.

 

Constitución perfecta.

El cuerpo, los brazos, la expresión, la cara, las muñecas.

 

El empaque, el pulso, la prestancia, la solera.

La colocación, la muleta planchada, el pecho ofrecido, el trazo sublime.

 

Sénèque.

Du capote.

 

Chateaubriand.

De la muleta.

 

Une légèreté.

Une douceur.

 

Avec «Clarin» à Madrid.

Et trois Puertas Grandes.

 

Et seize oreilles.

A Séville.

 

Santiago, Francisco, Dámaso, José María ; recuerdos de torerazos.

En effet madeleine con un sabor del ayer…

 

 Datos

 

Santiago Martín Sánchez «El Viti» (18 juillet 1938 /Vitigudino) ; Francisco Camino Sánchez «Paco Camino» (14 décembre 1940 /Camas/ ; 29 juillet 2024/Navalmoral) ; Dámaso González Carrasco «Dámaso González» (11 septembre 1947/Albacete ; 26 août 2017/Madrid) ; José María Dols Abellán « Manzanares» (14 avril 1953/Alicante ; 28 octobre 2014 /Cáceres).

Patrice Quiot