Lumineuse corrida sous les chandelles avec notamment un rabo et une blessure pour Morante…

 

No hay billetes, paseo dans l’obscurité, juste éclairé par une rangée de chandelles en piste où un hommage a été ensuite rendu à Litri pour le 75e anniversaire de son alternative, suivi de l’hymne espagnol.

Six toros de Garcigande corrects de présentation par rapport à la catégorie de l’arène, donnant un jeu varié.

 

Morante de la Puebla : silence puis deux oreilles et la queue.

Juan Ortega : oreille et oreille.

Pablo Aguado : deux oreilles et silence.

 

Si Morante a pinché sa première faena après avoir fait saliver les aficionados pour une succession de beaux gestes, c’est avec le cuarto que le cigarrero allait offrir un authentique récital à base de séquences pour les photographes. Hélas, un sérieux tampon allait quelque peu calmer ses ardeurs, mais il eut le pundonor de continuer à donner le change, remplissant le respectable d’alegría jusque dans une estocade réussie qui fit tomber un troisième mouchoir. Un rabo qui déclencha un délire… avec au terme d’une vuelta historique un passage à l’infirmerie où il a été pronostiqué une coupure au niveau du crâne et une contusion à la hanche droite, un pronostic léger qui ne devrait pas l’empêcher de toréer ce samedi au Puerto, toros de Cuvillo avec Andrés Roca Rey et Daniel Crespo…

Quant au banderillero Diego Ramón Jiménez, de la cuadrilla de Pablo Aguado, il souffre d’un traumatisme avec déformation du poignet droit de pronostic grave.

 

Juan Ortega ne se fit pas prier pour exploiter un bon second, exprimant tout son potentiel artistique, notamment sur un quite par tafalleras puis à la muleta par trasteo expressif conclu par demie. Le quinto fit mentir l’adage, mais Juan a tenu à ne pas lâcher l’affaire et réussit à s’en tirer honorablement compte tenu du contexte.

 

Pablo Aguado fit un bel effort face à un premier qui avait du mal à terminer les séries, le Sévillan y mettant les formes dans son corte classique relevé par des gestes fleuris. En revanche, il ne put se mettre en évidence face à l’ultime qui se cassa un piton sans être pour autant prié de réintégrer le toril, une note discordante par rapport à l’approbation générale tout au long d’une corrida historique à plus d’un titre, à commencer par le no hay billetes enregistré, ce qui n’était plus arrivé dans cette arène depuis quarante-deux ans ! L’effet Morante n’y étant certainement pas pour rien, non ?

Photos : Mundotoro