Retour sur le triomphe de Léa Vicens et de Léonardo Hernández qui sont sortis a hombros, récompensés de 2 oreilles chacun…
Vu du palco, sous la présidence de Jean-Louis COMTE, assesseurs : 1er Freddy PORTE, 2ème Frédéric POUDEVIGNE.
En notre âme et conscience, dans le respect de l’éthique de la Fiesta, quelque peu sensibles au charme dégagé, fut-il féminin !
Un paséo avec une chorégraphie élaborée qui augure déjà de la qualité de la tarde.
Des toros de BOHÓRQUEZ, nobles et braves pour la plupart, bien présentés, donnant du jeu en général à des degrés divers.
Rui Fernandes : silence et saluts.
Leonardo Hernández : deux oreilles et saluts.
Léa Vicens : oreille et oreille.
Rui FERNANDES, en tant que chef de lidia, était opposé au 1er Odioso et au 4ème Unido. Il fut l’auteur de deux belles prestations, tant de salida qu’aux banderilles. Il fut précis, clouant à l’étrier, avec une tauromachie frontale, sincère et très engagée.
Des chevaux de taille et de gabarit imposant, le plus souvent lusitanien de type baroque, aux robes variées : Baie, isabelle, gris pommelé…
Le Portugais multiplia les approches de face, quiebros avec fort engagement sur le piton contraire, le tout avec harmonie et décision.
Ses faenas auraient mérité des récompenses si le maniement des aciers avait été correct. Malheureusement, se succédèrent 6 pinchazos, ½ lame, ¾ de lame et 2 descabellos à son premier ainsi que 2 pinchazos, ½ et une entière. Salut au tiers pour son second combat.
Leonardo HERNÁNDEZ, très en forme, décidé et plein d’alegría, emporta le public avec son toreo joyeux et volontaire. Très engagé lui aussi, son toreo de face enthousiama dès le début les tendidos qui l’accompagnèrent dans son succès. Il tira bénéfice de BOTELLERO, un exemplaire de qualité, avec beaucoup de transmission, certainement le meilleur de la course. 1 entière hémorragique quasi foudroyante emporta le BOHÓRQUEZ, déclenchant une pétition générale. 2 oreilles.
Face à son second opposant, le cavalier de Badajoz se montra également à la hauteur de sa tâche, mais Romano avait moins de qualité et de transmission, ainsi que du mal à aller au bout. Leonardo sut malgré tout lui livrer une belle faena, cependant avec un peu de mal à conclure : (1 lame au sol, 3 pinchazos et entière hémorragique). Salut au tiers.
Léa VICENS, plébiscitée au possible par son chaleureux public, n’eut pas le meilleur sorteo. Elle sut néanmoins tirer son épingle du jeu, grâce à sa volonté, sa détermination et son talent.
Elle reçut Machote avec Guitarra, la jument bayo, mais elle manqua de poignet à clouer les castigos à peine enfoncés. Il faut dire que le 118 n’était pas des plus commodes. Manso et distrait, il compliqua, malgré sa noblesse, la tâche de la cavalière.
Heureusement BETICO entama la faena de banderilles avec des déplacements latéraux millimétrés et templés qui mirent le bicho au diapason. Le Peralta semblait avoir rajeuni ! A partir de là, la faena prit corps et les banderilles se succédèrent, 3 du plus bel effet et 1 très expressive avec DILUVIO.
Un léger accrochage avec GRECO lors de la pose de deux banderilles courtes avant de céder la place à ESPONTÁNEO, qui se fit sérieusement bousculer lui aussi. Un moment de frayeur, heureusement sans conséquences. 1 entière poussée en deux temps : 1 oreille Pétition majoritaire.
Plus déterminée que jamais, Léa s’avance lentement vers la porte des chiqueros. La Nîmoise va recevoir Quemado a portagayola, avec sa jument baie, Cleopatra. Ce fut du plus bel effet, émotion à la clé, dans les tendidos, lors d’un tour de piste où croupe et cornes se rapprochent.
Il fallut pas moins de trois castigos qui n’en valaient qu’un, tant ils ne furent le plus souvent seulement épinglés. Fort heureusement, Léa reprit les choses en mains lors de la faena de banderilles. Ce fut dès lors un véritable festival avec PANTERA, JOCKER, puis de nouveau DILUVIO.
S’élançant à la tête des cornes, avec maîtrise et les expressions les plus toreras, félines et féminines… le tout pour donner à l’œuvre toute sa consistance. Les attributs cloués majoritairement de face, souvent à l’étrier. 2 courtes avec Fermín (me semble-t-il ?).
Espontáneo, le fidèle compagnon pas facile à remplacer, en termina d’une demie, 1 entière, avant que ne mette pied-à-terre la rejoneadora pour un descabello décisif. 1 oreille.
La Grande Porte s’ouvrait pour Léa et Leonardo…
Freddy Porte – Photos : Elsa Vielzeuf.