En forme de seul contre six… (1)
«Primavera» s’appelait mon premier.
A deux doigts d’être rechazado por cojera.
Et renvoyé au matadero de la différence.
De bandera, il fut.
Dans les capotazos légers donnés au centre de mes vingt ans.
Dans le muleteo juvénile de mes derechazos en cheveux longs.
Et de mes naturelles en pattes d’eph.
Je lui servis un trasteo d’insouciance en descendant le Victor Hugo.
Et un de fête des «Portes de la Camargue» à «La Chu».
Futile et désordonné, je donnai des passes plus que je toréai.
Allant suelto, relajado.
Avec lui, je citai le vent et les étoiles.
Et après une faena qui dura à peine.
Le temps d’un baiser de plage.
Je me rappelle avoir tué «Primavera».
D’une entière hors la loi.
Sous les lazzis des caciques de l’intransigeance.
Et les bravos des filles en jupe plissée.
En narguant le défaut de générosité du palco.
Du dédain d’un coup de menton.
En second, me vint un cinqueño.
Retors de la mala casta entrepreneuriale.
«Dinero».
Était son nom.
Nourri au pienso de l’artiche.
Mirando mucho le compte de résultat.
Levant la tête vers les actionnaires.
Il beuglait en appelant Wall-Street et Bruxelles.
Sin categoría.
Tirando des gañafones de plus-value dans ma muleta du mépris.
Il portait une «Rolex» sur le piton droit.
Et un «IPhone 14 plus» sur le gauche.
Un hijo puta de la mala leche du libéralisme, il était.
Mi faena fut de machateo.
Réduit par doblones dee castigo.
Et tué d’un bajonazo syndical.
«Dinero» mourut.
Aux planches du capitalisme.
La bave de la haine.
Al hocico.
A suivre…
Patrice Quiot