Il faut tourner la page…
Madrid 12 octobre, en matinée, vent léger calme avec vaguelettes à l’initiative de José Antonio Morante Camacho, la statue d’Antonio Chenel Antonete est dévoilée en face la porte principale de la plaza. Le festival matinal mettra à l’honneur Curro Vásquez, César Rincón, la novillera Olga Casado : deux oreilles.
Las Ventas, 18h, día de Hispanidad : Fernando Robleño arrête sa carrière, Sergio Rodríguez confirme son alternative : leur parrain commun, Morante de la Puebla.
Le quatrième toro de Garcigrande, dans un crime de lèse-majesté par un extraño laisse Morante au sol dans une posture qui laisse augurer du pire (quite salvateur d’Iván García). Le zéphyr devient tempête et Las Ventas, l’œil du cyclone : deux appendices couronnent l’œuvre. Un tsunami survient à la fin du tour de piste où certains d’un doigt inquisiteur, disent non ! Au centre du ruedo, le maestro en larmes se coupe la coleta.
D’une manière inattendue, Morante quitte les toros, fidèle à l’ambivalence de son signe zodiacal: Balance, l’histoire de sa vie. Un quart de siècle, jour pour jour, en sanglots, Curro Romero annonçait son retrait au micro de Radio Nacional.
Fernando Robleño coupera une oreille de grand respect ; Sergio Rodriguez mesurera ce qu’est l’Everest taurin…
Ballotté avec un sourire triste et une posture christique jusqu’à la Puerta Grande, Morante sera littéralement dépouillé des passementeries de son costume de lumières (hommage à celui d’Antoñete) par une bande de piranhas irrespectueux.
Le titre de cet article est un texte d’un maître des mots, Claude Nougaro. Il se termine ainsi :
« Saluer le mystère, sourire et puis se taire »…
Le jour d’après…
Jacques Lanfranchi « el Kallista »