Pozoblanco, mercredi 26 septembre 1984 : Palabras crisantemo… (3)

 

Infirmerie

 

« Allí no había ni anestesia. Estaba llena de telarañas, muy sucia » (Rafael Corbelle).

« Il n’y avait même pas d’anesthésie. L’endroit était plein de toiles d’araignées, très sale ».

 

« … Y el médico, con la tez blanca como el nácar» (Rafael Corbelle).

« … Et le médecin, au teint blanc comme la nacre ».

 

« Una cura urgente y evacuarlo para Córdoba». (Por telefono, Ramon Vila, cirurjano jefe de la plaza de toros de Sevilla).

« Un traitement d’urgence et évacuation vers Cordoue ».

 

«Pidió agua y le dijimos que tenía que escupirla. Y así lo hizo». (Juan Calero, practicante del coso).

« Il a demandé de l’eau et nous lui avons dit qu’il devait la recracher. Ce qu’il a fait ».

 

« Cuando llegué a la enfermería estaba sobre la camilla y los médicos estaban ya liados con él, quitándole la ropa, comprobando la gravedad de la herida. La cornada era muy grande y era imposible que allí se hiciera nada, le cabía un puño. Lo que se intentó fue cortar la hemorragia ante todo. Aquello seguía sangrando y consiguieron ligar algunas venas pero no habían cohíbido la de arriba, la ilíaca. Era imposible. Había que abrirle y allí no había medios para operar con aquella gravedad y el médico le advirtió de que lo tendrían que trasladar a Córdoba”. (Rafael Torres).

« Quand je suis arrivé à l’infirmerie, il était allongé sur la civière et les médecins s’occupaient déjà de lui, lui enlevant ses vêtements, vérifiant la gravité de la blessure. Elle était très importante et il était impossible de faire quoi que ce soit sur place ; on pouvait y mettre le poing dedans. Ils ont d’abord essayé d’arrêter l’hémorragie. Le saignement continuait et ils ont réussi à ligaturer certaines veines, mais pas la veine iliaque supérieure. C’était impossible. Il fallait l’opérer, mais ils n’avaient pas les moyens de le faire dans ces conditions et le médecin l’a averti qu’il faudrait le transférer à Cordoue ».

 

Francisco Rivera «Paquirri»

 

« Doctor, yo quiero hablar con usted. La cornada es fuerte, tiene al menos dos trayectorias, una para acá y otra para allá. Abre todo lo que tengas que abrir, lo demás está en sus manos ».

« Docteur, je voudrais vous parler. La blessure est grave, il y a au moins deux trajectoires, une ici et une autre là. Ouvrez tout ce que vous devez ouvrir, le reste est entre vos mains ».

 

« No me hagáis transfusiones, yo estoy muy fuerte, no fumo, no bebo, taponadme la herida y vámonos a Córdoba ».

« Ne me faites pas de transfusions je suis très costaud, je ne fume pas, je ne bois pas, pansez ma blessure et partons pour Cordoue».

 

Ambulance

 

« La ambulancia salió de Pozoblanco a las 20:10 horas ». (Doctor anestesista Paco Funes).

« L’ambulance partit de Pozoblanco à 20h10 ».

 

« En aquella ambulancia iban el chófer, Francisco Rossi; Ramón Alvarado, Paquirri y yo. Detrás venían otros médicos y Juan Carlos Beca Belmonte, ex cuñado del torero y representante suyo aquella temporada. Fue un viaje terrorífico, porque la carretera era muy complicada. Él, una vez fue intervenido en el coso, viajó tranquilo. Se preocupaba por si le iba a suceder algo. Le dije que no pensara en eso, que todo iba a ir bien, para que no pensara en lo que acabó siendo inevitable » (Paco Funes).

« Dans l’ambulance, il y avait le chauffeur Francisco Rossi, Ramón Alvarado, Paquirri et moi. Derrière nous suivaient d’autres médecins et Juan Carlos Beca Belmonte, ancien beau-frère du torero et son représentant cette saison-là. Ce fut un trajet terrifiant, car la route était très difficile. Une fois opéré dans les arènes, Paquirri voyageait tranquillement. Il s’inquiétait de ce qui allait lui arriver. Je lui ai dit de ne pas y penser, que tout allait bien se passer pour qu’il n’imagine pas ce qui semblait devenir inévitable ».

 

« ¿ Cuánto queda ? » (Paquirri).

« Combien reste-t-il à faire ? ».

 

« En el trayecto, Paquirri pidió que abrieran una ventana porque se estaba asfixiando ; claro, se estaba quedando sin sangre » (Antonio Rivera).

« Pendant le trajet, Paquirri demanda qu’on ouvre une fenêtre parce qu’il étouffait ; c’était compréhensible dans la mesure où il s’était vidé de son sang. »

 

« No llegamos ». Fueron las últimas palabras de Paquirri (Francisco Rossi).

« Nous n’y arriverons pas ». Ce furent les derniers mots de «Paquirri».

 

« ¡ Se me ha muerto, se me ha muerto ! » (Ramón Alvarado, oncle et valet d’épée de Paquirri).

« Il est mort ! Il est mort ! »

 

Clap de fin

 

« Lejos de allí, en las curvas de Villanueva, El Yiyo viajaba en compañía de su padre y de Tomás Redondo, su apoderado, que se había empapado la guayabera con la sangre de Paquirri. Con el amargor de la cornada sufrida por el maestro, desandaban el camino de Madrid escuchando con desgana un espacio musical que se truncó de repente : “Interrumpimos la programación para comunicar a nuestros oyentes la muerte de Francisco Rivera ‘Paquirri’, cogido esta tarde por un toro en Pozoblanco” (El Diario de Sevilla).

« Loin de là, dans les virages de Villanueva, El Yiyo voyageait en compagnie de son père et de Tomás Redondo, son agent, qui avait sa guayabera imprégnée du sang de Paquirri. Amers de la blessure subie par le maestro, ils reprenaient le chemin de Madrid écoutant sans intérêt une émission musicale qui fut soudainement interrompue : « Nous interrompons notre programme pour informer nos auditeurs du décès de Francisco Rivera Paquirri, pris cet après-midi par un toro à Pozoblanco ».

 

Datos

Francisco Rivera Pérez « Paquirri », né à Zahara de los Atunes (Espagne, province de Cadix) le 5 mars 1948, mort le 26 septembre 1984 à Cordoue (Espagne).

Débuts en novillada sans picadors : août 1962 à Barbate (province de Cadix) ; erales de Nuñez Polavieja.

Débuts en novillada avec picadors : 28 juin 1964 à Cadix ; novillos de Villamarta.

Alternative : 11 août 1966 à Barcelone ; parrain Paco Camino, témoin El Viti ; toros de Urquijo de Federico.

Confirmation d’alternative à Madrid : 18 mai 1967 ; parrain Paco Camino, témoin José Fuentes.

Patrice Quiot