C’est ainsi, c’est tel…

 

Federico Borell Garcia, le républicain en béret de Capa.

Et le visage de cuir des «Gueules cassées» de la Der des ders.

 

Les femmes tondues d’Orléans.

Et les cinq cents balles brûlées par Gainsbourg.

 

« L’espèce de mort par tout le monde souffletée » d’Artaud à Rodez.

Et l’ampoule en demi-soleil de «Guernica».

 

Le vomi de Bukowski.

Et l’homme devant le tank de la place Tiananmen.

 

Le landau de «Potemkine».

Et les chiens-loups mordant les blacks d’Alabama.

 

La mâchoire fracassée de Robespierre devant la guillotine.

Et le rasoir sur l’œil du «Chien andalou».

 

 

Le «Dies irae» du Requiem de Wolfgang Amadeus.

Et Simpson mort dans le Ventoux.

 

Le «Arbeit macht frei».

Et les pyjamas rayés des camps.

 

Mandrin écartelé.

Et la sortie de Schumacher.

 

Gérard de Nerval pendu à la grille de l’atelier du serrurier Boudet.

Et Mozart enterré dans la fosse commune.

 

Des signes.

Irradiés de sens.

 

C’est ainsi, c’est tel.

 

Du soleil, du bruit.

Et des mouches.

 

Du sable, du bois.

Et des passes.

 

Du crottin, des yeux bandés.

Et des chevaux renversés.

 

Une pique qui rentre, des banderilles qui harponnent.

Et une épée qui tue.

 

Des placitas en madriers mal assemblés, des toros toréés par les nains.

Et le «Curro, je te hais» de Séville.

 

Joselito à Talavera contenant ses tripes avec ses mains.

Et le «mortal de necesidad » du parte facultativo.

 

Un torero sans recours.

Et les pitones d’un Sanchez Ibargüen.

 

Des odeurs d’éther, des draps blancs.

Et des cicatrices cachées.

 

Des contrats en mensonges.

Et le quinze août des toreros sentados.

 

Des cornes, du sang.

Et des couilles.

 

D’autres signes.

Irradiés du même sens.

 

C’est ainsi, c’est tel…

Patrice Quiot