Saint-Sever fête les vingt ans de l’école Adour-Aficion…
Festival anniversaire, tiède soleil d’hiver, vent un peu trop frais, une demi-arène, deux heures quarante de spectacle.
Cinq toros du Camino de Santiago, les trois premiers bien présentés, d’une à deux piques, intéressants à la muleta. Les deux derniers un peu plus fades.
Antonio Joao Ferrera, au premier, trois-quarts de lame, un pinchazo, une entière, vuelta.
Thomas Dufau, laisse tuer son toro par le jeune Moreno Leal, un pinchazo et une entière ; oreille au torero.
Mathieu Guillon, au troisième, un pinchazo, deux entières, deux descabellos, oreille.
Dorian Canton, au quatrième, deux entières, oreille.
Yan Lamothe, au cinquième, quatre pinchazos, trois-quarts de lame, un descabello, salut.
Moreno Leal, au dernier, une entière, une oreille.
Présidence technique, Olivier Baratchar.
Vingt ans déjà que la petite arène s’est installée sur les bords de l’Adour, là où l’ancien torero Richard Milian, après avoir posé ses trastos, accueille les jeunes qui veulent approcher la tauromachie. Richard se souvient de ses difficultés dans un lourd apprentissage, des nombreux écueils qu’il veut faire éviter aux jeunes…
Un anniversaire que la Peña Jeune aficion de Saint-Sever a décidé de célébrer dans les mythiques arènes Henri-Capdeville… Il y avait là les toreros, anciens ou en activité, formés par Richard, cinq personnalités. Mais il y en a eu d’autres qui ont commencé sur les berges de l’Adour et poursuivi ailleurs. Mais sur le sable du Cap de Gascogne se retrouvaient… Antonio Joao Ferrera, Thomas Dufau, Mathieu Guillon, Dorian Canton et Yon Lamothe avec des toros du Camino de Santiago de Jean-Louis Darré et le futur espoir de l’école, Moreno Leal face à un Bonijol.
Première alternative de l’école, Joao Ferrera ouvrait le ban dans un classicisme parfait à la cape… Il brinda à l’épouse de Richard avant de signer un festival de muletazos tout en douceur poursuivis par quelques excellentes naturelles… La faena se termina mal, Ferrera perdant de la domination.
Thomas Dufau, lent et profond à la cape comme pour rendre hommage à Rafael de Paula que le public avait longuement applaudi après le paseo. Il brinda lui aussi à Mme Milian et construisit une faena de lenteur d’harmonie sur les notes du concerto d’Aranjuez. Il termina sans épée pour un récital de naturelles sur les deux mains. Au moment de la mise à mort, Thomas offrit son toro à Moreno Leal qui en termina en deux assauts.
Mathieu Guillon força le destin en accueillant le Camino à portagayola et poursuivit à la cape, frôlant la perfection dans les chicuelinas et les quites. Citant en duo avec Thomas, on retrouva les banderilleros d’antan qui avaient invité le jeune Clovis. Citant de loin, il ouvrait sa faena à genoux. Ce furent des instants très animés et toujours précis, jusqu’à ce que prenant trop confiance il était bousculé pour une voltereta sans gravité. Il gagna une oreille partagée avec ses enfants qu’il entraînait dans sa vuelta.
Dorian Canton ne nous avait que rarement habitué à un style aussi dépouillé surtout à la cape. Brindis à Richard et… une faena assez compliquée avec un Santiago qui avait tendance à retenir sa charge. Il s’était lancé par quelques statuaires dans des moments assez discrets. Jamais le garçon ne put aller au bout de sa volonté, étant parfois obligé d’avancer pour faire croire à la passe. Une mauvaise rencontre en cette journée anniversaire.
Dernier adoubé de cette promotion, Yon Lamothe qui rencontra les mêmes difficultés que son ami béarnais et n’eut aucun recours pour briller et s’imposer. Un final tout de même un peu triste.
Il restait le benjamin, Moreno Leal, qui voulait nous impressionner en recevant le novillo d’Alain Bonijol a portagayola. Plutôt bien la suite à la cape. Mais à l’issue d’un brindis à tous les acteurs, Moreno Leal rencontra vite ses limites, frôlant l’accident plusieurs fois, se battant à contre-courant… L’enjeu était sûrement trop fort pour lui. Il fallut conclure rapidement. Pourtant ce garçon a des qualités… mais il ne faut pas franchir trop vite les étapes. Quel bel anniversaire, tout de même…
Corridasi – Jean-Michel Dussol – Photos B. Caritey & Philippe Gil Mir.
Galerie du festival de la tarde :
https://www.flickr.com/photos/155615995@N04/54918348050/in/album-72177720330253177
Galerie de la capea du matin :
https://www.flickr.com/photos/155615995@N04/54916971959/in/album-72177720330242866







