Lors de la soirée de vendredi à Alès, le matador de toros Francisco Javier Sánchez Vara était présent pour recevoir le « Coup de Cœur » 2025 du Tempéras…

En coupant l’unique oreille face à un adversaire de Tardieu, le maestro de Guadalajara a eu les faveurs du public en confirmant sérieux et autorité, comme à chaque fois qu’il est engagé dans des corridas du créneau « torista ». Suite à cette remise de prix, j’ai eu le plaisir en fin de soirée de m’entretenir avec lui, avec à ses côtés Clément Albiol pour la France, son apoderado espagnol, Carlos Sánchez « Zapaterito » œuvrant de l’autre côté des Pyrénées…

Parrain d’alternative de Miguel Andrades

« Ce prix représente beaucoup pour moi, j’ai ressenti pas mal de joie et d’illusion.  De façon générale, j’aime beaucoup toréer en France, les gens m’ont toujours bien traité. J’y ai toréé des corridas très difficiles, mais je me suis senti toujours bien ici car on a compté souvent sur moi et j’en suis très fier. Le traitement que j’ai reçu en France a dépassé parfois celui que j’ai pu vivre dans mon pays !

Cette année, j’ai toréé à Vic avec une corrida exigeante de Saltillo, mais ça s’est bien passé. J’y ai toréé trois années consécutives et ils m’ont très bien traité. A Alès aussi, les aficionados ont reconnu notamment mes qualités de chef de lidia et mon sérieux face à du bétail de respect. Le fait d’être engagé pour des corridas toristas, c’est parfait pour moi car dans la vie, chacun a son chemin. Je me prépare quotidiennement afin d’être toujours prêt et en fin de compte, tous mes plus grands triomphes ont eu lieu avec ce type de corridas. C’est en quoi je suis très fier de mon parcours ! Avec ce type de toros, il faut avoir une grosse technique et une bonne connaissance du comportement de ce bétail, avec ce qui est le socle de tout, le courage ! Mais ce qui me parait aussi très important, c’est l’illusion !

Je suis très heureux d’être là où j’en suis, à l’aise avec du bétail difficile, mais s’il y a effectivement des corridas dures, il y en a aussi qui sont… extra-dures ! Miura, Victorino, Cuadri sont des corridas dures, mais par exemple Saltillo, Fraile, Palha, Reta sont les extra-dures ! Mais même les plus dures de l’escalafón, je les torée avec autant de considération car je suis un torero qui prend tout ce qu’on me propose.

Je me prépare en m’entrainant tous les jours matin et tarde, j’ai aussi un entraineur physique, ce qui me convient bien, et j’ai aussi la chance d’être appelé pour pas mal de tentaderos ce qui contribue à être à cent pour cent quand la temporada débute. J’aime toutes les suertes, y compris les banderilles, ainsi que l’épée. Bien conclure avec un toro qui s’est bien comporté est aussi une grande satisfaction.

En 2026, je vais continuer à lutter aux côtés de mes deux apoderados, d’où la présence de Clément à mes côtés. Compte tenu des contours de mes temporadas, j’en ai conclu que ce serait bien d’avoir aussi quelqu’un qui s’occupe de moi en France. Avec Zapaterito, on était deux, mais à présent, on sera trois !!!

Pour conclure, je tiens à adresser toue ma sympathie à l’aficion française qui me traite très bien. J’ai toujours autant d’illusion et avec ce duo de mentors, j’espère que la prochaine temporada sera porteuse d’une bonne entente génératrice d’engagements et de succès… »

Si on n’en est pas encore à la période de vœux, on commence à s’en approcher, on va donc souhaiter à ce maestro que les siens soient exaucés…

En guise de conclusion, Clément Albiol a ajouté :

« Je suis heureux de travailler aux côtés d’un professionnel comme Sánchez Vara. C’est un matador que j’ai toujours admiré en tant qu’aficionado et en le voyant au quotidien, je comprends comment il a pu rester à ce niveau au fil des années. Il est temps maintenant de retrouver la place qui est la sienne en France dans ce créneau si particulier et c’est rempli d’espoir et de motivation que nous débutons ce nouveau projet auquel je crois beaucoup. »

Suerte a todos…

(Photos : Annie Saurel)