A Caveirac, rendez-vous était pris dans les arènes pour évoquer la future temporada de Cayetano qui se livrait à une séance d’entraînement en compagnie de son copain Dorian Dejean, sous les yeux de Denis Loré, qui n’hésite jamais à donner un conseil, à rectifier une position, et même mettre la main à la pâte…
« Ma saison 20102 n’a pas été tout à fait celle que j’aurais aimé faire, il y a eu des hauts et des bas, des après-midis importantes comme d’autres plus délicates, mais ma plus grande déception reste de n’avoir pas pu passer la frontière pour toréer en Espagne. Hélas, ça n’a pas pu se faire, c’est une « espinita » qui me reste un peu en travers, mais il est vrai que j’ai pu toréer en France dans quasiment toutes les arènes de première catégorie…
Selon moi, les deux moments les plus importants ont été la novillada de Parentis et celle de Béziers. A Parentis, il s’agissait d’un lot plutôt imposant et sérieux de Valdellán avec lequel j’ai pu retrouver toutes mes sensations, surtout avec mon premier qui m’a permis de baisser la main et de vraiment ressentir les choses, et que j’ai de surcroît très bien tué.
A Béziers, devant les novillos de Los Galos, ça me tenait vraiment à cœur car c’était ma présentation en feria dans ma ville et je pense avoir réalisé une novillada assez complète. Mon premier est sorti très noble et j’ai été vraiment « a gusto » avec, et mon second était moins facile, mais j’ai fait l’effort et ça s’est bien passé. Mes deux meilleurs souvenirs de la temporada…
En revanche, j’ai été blessé en fin de saison au Mexique, mais compte tenu de la date tardive, je n’ai perdu aucun contrat. Pour ma présentation dans ce pays c’était ma première cornada sérieuse que j’ai surtout mal vécue… pour ne pas avoir pu tuer mes toros ! L’hiver dernier, j’avais passé quatre mois là-bas et de me voir à l’affiche des arènes de Guadalajara, les deuxièmes plus importantes du pays, ce rendez-vous me tenait particulièrement à cœur. Mais j’ai pris ce coup de corne avec mon premier, au moment d’effectuer une série de bernardinas que j’ai exécutées dans un terrain qui n’était peut-être pas le bon ! Le novillo ne m’a pas pardonné et m’a donné le coup de corne. J’ai un peu perdu connaissance, mais ensuite ça s’est plutôt bien passé pour ma récupération et j’ai repris le moral quand l’organisateur m’a rassuré en me disant qu’il me reprogrammerait ! J’ai gardé de bons contacts là-bas, que ce soit avec des ganaderos et certaines empresas et je retournerai dans ce pays avec plaisir, d’autant plus qu’il est question de quelques courses cet hiver…
Mais c’est l’année d’avant que j’ai été le plus malchanceux avec ma blessure à la main qui m’a coûté pas mal de contrats et ma présentation dans des arènes importantes. C’était une blessure délicate, j’avais trois tendons sectionnés, ce qui m’a coûté une longue récupération. Mais à présent, tout est entré dans l’ordre de ce côté-là, même si je n’ai pas retrouvé toute la souplesse, mais ça ne me gêne pas pour toréer.
Robert Margé a fait un très bon travail cette année, mais pour aller encore de l’avant, j’ai pensé qu’il me fallait un apoderado plus disponible, ce que ne pouvait pas m’apporter Robert avec ses multiples activités de ganadero et d’empresa. Mon amitié avec Denis a facilité les choses et il m’a proposé un projet intéressant, avec aussi César Pérez, et avec eux, je pense qu’on peut faire quelque chose d’important…
César Pérez
Un de mes gros handicaps, c’est d’être trop froid et je pense que Denis et César peuvent m’aider dans ce domaine car ma timidité ressort trop, il faut que je me libère davantage et c’est quelque chose que l’on travaille lors des entraînements où je dois arriver à me mettre en situation, comme si le public était là, pour ressentir les choses de la même façon que dans l’arène. C’est très important, ils ont vécu ma situation et techniquement, ils peuvent m’apporter énormément.
Denis et César se partagent un peu les rôles, avant de rentrer pour les fêtes, j’étais avec César pour tienter dans le Campo Charro, notamment chez Valdefresno et cette répartition des tâches me convient très bien, Denis m’entrainant surtout en France.
J’ai déjà fait deux saisons de novilladas, les gens m’ont déjà vu, ce sera donc à moi de me préparer au maximum pour franchir encore un cap et convaincre le public et les empresas. Je commencerai le 17 mars lors de la journée taurine de Béziers organisée par les clubs, il y a quelques contacts pour cinq ou six novilladas au Mexique et même si c’est encore un peu tôt pour définir une temporada, je sais qu’il y a des ouvertures qui devraient se concrétiser…
Outre la France, le but très important pour moi est d’aller toréer aussi en Espagne, de faire ma présentation à Madrid, de toréer dans des arènes importantes et d’aller aussi dans les ferias de novilladas comme Arnedo, Guadarrama…
Je vis à Los Barrios depuis cinq ans où je m’entraine avec mon banderillero Daniel Duarte, qui maintenant est colloqué avec Padilla, il ya aussi David Galván, Salvador Jiménez, un autre banderillero, Salvador Vega aussi… On forme un bon groupe, ils sont disciplinés et sérieux et là-bas, je me sens comme chez moi, ils ont su m’adopter, et je préfère me préparer dans ce village où ilo y a une ambiance très taurine et qui en outre possède d’excellentes installations, avec une arène en partie couverte, un gymnase, une piscine, bref des installations adaptées à notre entrainement.
L’alternative ? C’est un sujet que je laisse dans les mains de mes apoderados, mais on y pense forcément. J’en suis en tout et pour tout à vingt novilladas, c’est pourquoi j’aimerais faire au moins une saison complète pour acquérir un certain bagage et davantage d’oficio pour me faire un nom et pour la prendre avec force, certainement l’année suivante. Cela étant, je suis bien obligé d’y penser un peu, ça me sert de motivation, comme un but suprême à atteindre…
L’avis de Denis Loré…
« Je suis ce novillero depuis trois ou quatre ans, c’est un garçon qui possède un énorme potentiel et Béziers m’a donné raison, même si c’est un torero qui est un peu trop froid. Il ne faut pas oublier que c’est encore un apprenti torero, donc il peut encore se perfectionner, d’ailleurs il progresse rapidement et avec César Pérez, c’est cette course de Béziers qui nous a convaincu de l’apodérer.
C’est une chose que je ne peux pas faire seul car je ne suis pas assez introduit en Espagne pour pouvoir le faire fonctionner là-bas, c’est pour ça que nous nous sommes réunis avec mon ami César, et le novillero a été séduit par le projet que nous lui avons proposé.
Même si à l’époque il était à l’école taurine de Gibraltar, alors dirigée par Ruiz Miguel, Cayetano est inconnu au bataillon en Espagne, et le but, c’est de le faire entrer dans les meilleures conditions possibles, ce qui sera essentiellement le travail de César.
2013 sera pour lui une saison entièrement consacrée à la novillada pour le préparer au mieux afin de songer à l’alternative la saison suivante. Il faudra donc le faire entrer dans un maximum de cartels, tout en étant incapable aujourd’hui d’en fixer le nombre car nous n’en sommes encore qu’à la période des contacts. Une chose est sûre, c’est qu’il va débuter la temporada en février à Espartinas, une novillada qui avait été reportée à cause des intempéries. Après, je pense qu’il aura quelques belles opportunités, mais ce sera évidemment à lui aussi de se gagner les courses pour qu’il puisse réaliser une saison fournie.
Bien entendu, on ne va pas pour autant négliger la France où de nombreux contacts ont aussi été pris. Dans l’immédiat, ce qui compte le plus, c’est sa préparation. Il vit à Los Barrios, mais à chaque fois qu’il remonte sur Béziers, il vient à Caveirac pour s’entrainer avec moi, on joue donc sur les deux panneaux.
Il y a encore pas mal de points techniques à revoir et déjà, en trois entrainements, ce n’est plus le même ! D’abord, l’entrée a matar, qui est une suerte très importante, mais aussi la transmission, car c’est un torero qui est très froid et ça, on doit le travailler en toreo de salon comme dans les tentaderos. Je ne lui demande pas de sourire tout le temps, on ne change pas la nature des gens, non, et transmettre, ce n’est pas forcément sortir les dents, mais au moins qu’il montre son envie et qu’il donne de l’importance à ce qu’il fait en piste, qu’il se libère davantage…
L’épée, c’est aussi un secteur important, d’autant plus que si tu ne remates pas ta faena, tu perds vite les oreilles. Le triomphe est donc au bout de l’épée, et quand on se joue la fémorale, il faut se la jouer jusqu’au bout ! Ça veut dire qu’on ne doit pas tricher et qu’il faut s’engager à fond, ce qui passe par la maitrise totale du geste. Il ne faut jamais oublier que sur ta carte professionnelle, il est indiqué que tu es matador de toros ! Ça veut tout dire…
Avant de lever l’épée, il faut voir le toro mort, il faut se lâcher à fond dans le geste. Après, face au toro, au moment de porter l’épée, le torero est tout seul et il faut qu’il mette en pratique ce que l’on a travaillé à l’entrainement…
C’est un challenge, ça va être une année capitale, de confirmation, et pour résumer, il faut s’appuyer sur deux points importants, l’engagement et la transmission de son envie d’être torero. Dans le cas contraire, comme c’est parfois le cas, il vaut mieux s’engager dans une autre profession !!! Mais j’ai entière confiance en Cayetano…»
Une nouvelle fois, en cette période de vœux qui approche à grands pas, on va souhaiter bonne chance au torero comme à ses mentors, que la temporada qui arrive soit conforme à leurs souhaits…
LEAL
Dans une interview accordée à « Burladero », Juan Leal a notamment évoqué sa future alternative qu’il compte prendre en juillet ou août… Quand et où ? That is the question…
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SÁNCHEZ MEJÍA
A l’orée de cette nouvelle saison, Santiago Sánchez Mejía partira avec deux apoderados : Alberto García Tabernero, propriétaire de la ganadería « Orive » à Salamanque, et l’éleveur français de la ganadería Sainte-Cécile, Michel Megias…
Il sera en outre épaulé par un directeur artistique, le maestro José Luis Ramos.
Dans un futur proche, deux contrats attendent Santiago, Manizales le 8 janvier et Medellín le 20. Suerte…
CALI
Corrida des occasions perdues à cause des aciers, seul Luis Bolívar coupant une oreille de son second après avoir été applaudi à son premier adversaire d’Ernesto Gutiérrez.
Diego González a été sifflé à son premier puis applaudi à son second, au terme d’un combat qui l’a vu passablement malmené, le bicho lui infligeant un coup de corne dans la cuisse droite.
Quant à El Juli, il a fait preuve de sa maitrise habituelle, mais comme évoqué plus haut, l’épée lui fit perdre les trophées. Ovation aux deux. A noter que le troisième a été crédité de la vuelta posthume.
Avec Feria TV, voir un résumé de cette corrida en cliquant ICI
TENDIDO CERO
Emission de fin d’année avec plusieurs reportages sur les corridas qui ont marqué la dernière temporada…
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