On dit parfois que l’aficion soulève des montagnes, preuve en est ces derniers jours avec le périple accompli par Tibo Garcia. En effet, profitant de la substitution au pied levé de Pérez Mota, retenu sur ses bases à cause du virus il n’a pas hésité à abandonner son quotidien sévillan afin de se retrouver dimanche matin chez Jean-François et Manu Turquay. Au mas des Cavales, l’attendait un tentadero de trois machos, les deux premiers de souche Buendía et le troisième de Pablo Mayoral.
Torero, apoderado, ganaderos et à gauche, un invité de marque en la personne de Christophe Andiné, le nouveau président de la comission taurine de Mont de Marsan…
Avec Gabin sur le cheval et Tomas Ubeda pour la brega, Tibo s’est montré déjà très affûté, affichant à la fois envie, assurance et sérieux arguments techniques.
Ajoutons que de seconds sont sortis Miriam Cabas, qui avait remporté l’an dernier la compétition du Clapas, Gauthier, du CFT, ainsi que le jeune Mathias, tous étalant à leur tour, selon leur degré d’avancement, quelques bribes de leur talent naissant…
Pour en revenir aux travaux pratiques de Tibo, cette tienta a représenté une belle opportunité qui a permis de vérifier le potentiel actuel d’un jeune diestro se préparant sans relâche pour être prêt à affronter au mieux les futures échéances qui se présenteront…
« Mon premier Buendía a été très intéressant à droite, un peu plus court de l’autre côté, mais il a en définitive représenté une bonne opposition, tout comme le suivant, encore meilleur, grâce essentiellement à une grande corne gauche, embestissant avec beaucoup de douceur et de classe…
Quant au Pablo Mayoral, plus charpenté, il ne m’a jamais fait de mauvaises manières, s’avérant noble, mais s’arrêtant plus vite à la muleta.
Dans l’ensemble, je n’ai pas regretté le déplacement, trouvant là de quoi pouvoir bien m’exprimer et satisfaire aussi le ganadero… Pour ce qui est de mon actualité, je vais redescendre en milieu de semaine sur Séville où je poursuis ma préparation.
J’ai de bons contacts là-bas où je m’entraine au domaine du Vizir avec essentiellement des banderilleros, rencontrant aussi quelques matadors de toros, comme Curro Díaz ou encore Juan Leal… En ce qui concerne les ganaderías chez qui je me suis rendu, il y a eu notamment Prieto de la Cal, Albaserrada, El Cubo et la portugaise Ascensão Vaz, ce qui m’a permis en cette période de disette de mettre en pratique tout ce que je travaille en restant en contact avec le bétail, comme ici avec ces trois machos de Turquay.
Actuellement, mon travail de préparation au quotidien me permet d’éprouver de bonnes sensations, en me sentant plus reposé, avec un toreo davantage coulé, m’attachant à y ajouter une pointe d’alegría. On m’a assez reproché d’être un torero froid, et sans pouvoir réellement changer ma nature, il est clair que je cherche dans mes attitudes à transmettre davantage, ce qui se ressent déjà dans les tentaderos. A ce sujet, tout le monde a bien conscience des difficultés actuelles, mais je pense, et j’espère, que les choses reprendront leur cours petit à petit. C’est bien pour cela que je fais tout pour être prêt le jour où une opportunité se présentera, la seule officiellement acté à ce jour étant celle d’Istres fin juin.
Ce sera un challenge à haute responsabilité pour moi, je sais que je vais être très attendu et que la suite va pas mal dépendre de la copie rendue au Palio. Mes apoderados Didier Cabanis et Serge Alméras travaillent activement du côté des oficinas pour me trouver des contrats et pour ma part, je me dois d’afficher le potentiel d’un nouveau Tibo Garcia, aux capacités affirmées et davantage démonstratif dans la conduite de la lidia et la connexion avec les aficionados… »
A l’heure de franchir à nouveau le Despeñaperros p’abajo, on souhaite évidemment à Tibo une bonne poursuite de sa préparation, non seulement lors de futurs tentaderos, mais aussi avec l’annonce de prochains rendez-vous à la hauteur de ses ambitions. Suerte !!!