Jeudi dernier, Tibo Garcia, installé pour quelques temps à Séville, est revenu s’entrainer par chez nous pour quelques jours, notamment au Mas du Sire, la finca de la famille Barcelo où l’attendait un toro… de six ans et demi !
Michel Barcelo
Sous les yeux de ses apoderados Serge Alméras et Didier Cabanis et assisté de Thomas Ubeda et Luc Tosello sur le cheval, Tibo s’en est très bien sorti. Malgré l’âge de son adversaire, il a affiché à la fois une grosse volonté et des gestes bien adaptés aux conditions de l’animal, au demeurant exigeant, mais étalant une bonne caste.
Le Barcelo ne se fit pas prier pour aller au cheval puis à la muleta, il mit à l’épreuve un Tibo qui progressivement parvint à lui prendre le dessus par plusieurs tandas enchainées avec autorité, avant une cerise sur le gâteau sous forme d’un espadazo venant à point nommé pour retrouver la confiance dans ce qui un temps constituait son talon d’Achille…
« Pour moi, c’est intéressant de pouvoir affronter des toros de cet âge et cet acabit. Il a beaucoup servi, avec de la noblesse, et selon moi, c’est un toro à qui dans une arène, tu peux couper des oreilles. Cela dit, j’aurais aimé le voir un peu plus jeune car je pense qu’il se serait encore plus livré alors que là, il réfléchissait davantage, ce qui est la marque des toros âgés.
Face à lui, je me suis senti très « a gusto » et j’ai su vraiment profiter et montrer aux présents que le fait d’être allé à Séville m’apporte beaucoup car mes entrainements là-bas m’ont encore fait davantage gagner en confiance. On a vu d’ailleurs que même à l’épée, que j’ai pas mal travaillée, je me sens beaucoup plus à l’aise..
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Actuellement, je suis heureux, je sais ce que je veux et surtout où je veux arriver…
Dans l’immédiat, je vais redescendre pour reprendre ma préparation où j’aurai quelques tentaderos, outre mes entrainements au Vizir. Je dois aussi aller une semaine à Salamanca, pour remonter ensuite fin mai afin de peaufiner ma préparation pour Istres qui représente pour moi un challenge très important… »
Apoderados
MIRIAM CABAS
Elle s’était déjà distinguée lors de la finale du Printemps des Jeunes Aficionados 2020 à Caveirac, et depuis, Miriam a pris goût au campo français, ce qui nous permet de la revoir avec plaisir lors de divers tentaderos.
Chez les Barcelo, Miriam était venue sortir de second pour tienter la vache réservée à Tibo après la lidia de son toro. On l’a vue piaffer d’impatience dans le burladero et dès que Tibo lui a fait signe qu’elle pouvait prendre la suite, elle ne s’est pas fait prier longtemps pour gagner le centre du ruedo…
Là, Miriam a manifesté une belle combativité et pas mal de tempérament malgré quelques accrochages, sans grands dommages toutefois. Et si Boileau avait été présent, il aurait certainement déclaré que vingt fois sur le métier elle a remis son ouvrage…
De l’envie, Miriam n’en manque pas, ça s’est ressenti dans son passage en piste où elle a esquissé quelques mouvements méritoires, bien en phase avec son aficion m anifeste…
« Je vis à Medina Sidonia, une zone très liée à la tauromachie, et à présent, je fais partie de l’école taurine de Ruiz Miguel. J’ai été attirée par les toros depuis très jeune, vers l’âge de cinq ans, car ma famille était aficionada. Je toréais de salon et dès sept ans, j’ai toréé ma première becerra, de La Quinta-Carmen Camacho avec Octavio Chacón ! Pendant des années, j’ai dû me consacrer à mes études, mais actuellement, je suis très contente d’être à l’école taurine. L’an dernier, c’était la première fois que je venais dans votre pays pour le Printemps des Jeunes Aficionados. Je suis arrivé en finale où on nous a partagé le prix avec un autre becerrista, j’étais très heureuse, d’autant plus que c’était la première fois que je toréais sans être vraiment préparée ! Je me souviens très bien de la forte voltereta que j’ai subie, mais en définitive, ça s’est très bien passé et tout le monde a été très sympa avec moi !
Actuellement, je poursuis mes études pour préparer une école vétérinaire. Je suis chez vous pour trois mois par le biais d’Erasmus, je travaille dans des fincas et je peux m’entrainer, notamment en participant à des tentaderos, comme aujourd’hui, ou en allant au CFT qui m’a bien accueilli. J’aime la Camargue, c’est une zone merveilleuse, mais il faudra ensuite que je retourne chez moi à la mi-juin car je suis inscrite aux qualifications de Canal Sur. Je dois participer à la session qui se déroulera à la finca des Hermanos Sampedro…
Je tiens à remercier l’aficion de Nîmes pour laquelle je me suis sentie très proche, tous ceux qui m’ont aidé, mais aussi les ganaderos de Concha y Sierra et La Suerte qui m’ont permis d’effectuer mon stage, au Centre Français de Tauromachie, à Michel Barcelo, ainsi que Tibo et ses apoderados pour leurs conseils… »
A Tibo, on souhaite de le revoir gonflé à bloc pour s’arrimer lors d’une corrida de competencia à Istres qui peut rapporter gros au lauréat, et à Miriam, qu’elle continue de s’accomplir dans ses études comme dans sa passion pour les toros, en prenant tout ce qu’elle pourra dans un ruedo. Suerte aux deux !!!